Takhti Cup

Yazdani-Karimi luttent pour la place de l'Iran dans l'équipe mondiale

By Ali Feizasa

TONEBABON, Iran (13 juin) -- Mohammadhossein MOHAMMADIAN (IRI) a remporté sa dernière médaille aux Championnats du monde en 2014. Concourant en 86kg, il a remporté une médaille de bronze. Depuis, il est passé en 97kg et se battra pour sa place dans l'équipe nationale iranienne pour les Championnats du monde de Belgrade.

Pour obtenir sa deuxième médaille aux Championnats du monde, Mohammdian devra passer par Mojtaba GOLEIJ (IRI), car le médaillé de bronze des Championnats du monde 2021 a remporté la médaille d'or à la prestigieuse Takhti Cup la semaine dernière.

Le tournoi était une étape qualificative pour les lutteurs afin de participer aux épreuves de sélection pour les Championnats du monde qui auront lieu à Belgrade du 10 au 18 septembre.

En catégorie 97kg, Goleij a remporté une courte victoire 2-1 contre Amirali AZARPIRA (IRI), ce qui lui a permis de se qualifier pour les essais contre Mohammdian. Les deux seront les options du conseil d'administration de l'Iran pour Belgrade.

Alireza KARIMI (IRI)Alireza KARIMI (IRI) devra battre Hassan YAZDANI (IRI) pour faire partie de l'équipe d'Iran en 86kg. (Photo: UWW / Amirreza Aliasgari)

Un gros match a également été organisé chez les 86 kg. Après avoir obtenu trois médailles aux Championnats du monde au cours des six dernières années, Alireza KARIMI (IRI) a manqué sa place dans l'équipe nationale en raison d'une blessure pendant trois ans. Il a effectué un passage en 97kg avant 2019 et a connu un succès mitigé. Il a tout de même remporté une médaille d'argent aux Championnats du monde de 2019 en 92kg. Mais Karimi a fait un retour en 86kg et a remporté l'or de la Takhti Cup.

Karimi a battu l'ancien champion du monde en argent Ezatollah AKBARI (IRI), 7-2 en demi-finale et a remporté une victoire 6-0 contre Hamed VAFAEIPOUR (IRI) dans le dernier combat. Mais Karimi sait bien qu'il a un gros roc devant lui en la personne du champion du monde Hassan YAZDANI (IRI) s'il veut réintégrer l'équipe nationale.

“Les blessures ont rendu mon parcours difficile et je n'ai pas pu me concentrer et m'entraîner", a déclaré Karimi. "Je n'ai eu que deux semaines d'entraînement pour la Takhti Cup et ma performance n'a pas été mauvaise. Tous les adversaires iraniens, sauf Yazdani, ont participé à la Takhti Cup. Je vais continuer à m'entraîner pour atteindre la place dans l'équipe nationale."

Outre le retour de Karimi, la défaite du médaillé d'argent des championnats du monde Alireza SARLAK (IRI) et la montée en puissance du champion du monde cadet Amirreza MASOUMI (IRI), âgé de 17 ans, ont été les points forts de la compétition.

En l'absence de l'olympien de Tokyo Reza ATRI (IRI), le médaillé de bronze des championnats du monde U23 Ahmad JAVAN (IRI) s'est avéré être le nouveau porte-drapeau de l'Iran dans cette catégorie de poids. Il a battu Sarlak 3-2 dans une finale palpitante à 57kg.

Atri, qui n'avait pas concouru depuis sa cinquième place aux Jeux olympiques, est monté d'une catégorie de poids et a remporté la médaille d'or des 61 kg en battant Majid DASTAN (IRI) 6-2.

Le champion européen Arsen HARUTYUNYAN (ARM) était également engagé en 61kg mais a terminé avec une médaille de bronze.

Amirreza MASOUMI (IRI)Amirreza MASOUMI (IRI), 17ans, a remporté l'or en 125kg à la Takhti Cup. (Photo: UWW / Amirreza Aliasgari)

Jeunes stars de Masoumi

La surprise du tournoi est venue des 125 kg, lorsque Masoumi a remporté la médaille d'or avec aisance dans cette catégorie de poids et s'est assuré une chance de faire partie de l'équipe des Championnats du monde.

Le nom de Masoumi est familier aux fans. Fardin MASOUMI (IRI) a été médaillé d'argent aux championnats du monde 2009 et a terminé à la cinquième place aux Jeux olympiques de Pékin 2008.

Le fils du quadruple champion d'Asie, Amirreza, a fait honneur à la réputation de la famille et a battu Mahdi HASHEMI (IRI) 7-0 via des avertissements en finale pour fêter ses débuts chez les seniors.

Encore junior, c'est sur l'insistance de l'équipe d'entraîneurs que Masoumi est passé au niveau senior.

“I J'ai 17 ans et c'est ma première année au niveau junior, mais les entraîneurs de l'équipe nationale ont décidé que je participerais au niveau senior", a déclaré Masoumi. "Je suis très heureux de cette médaille d'or, surtout pour avoir rendu mon père et mon entraîneur heureux.”

Amirmohammad YAZDANI (IRI)Amirmohammad YAZDANI (IRI) vise la place de 70 kg dans l'équipe nationale iranienne. (Photo: UWW / Amirreza Aliasgari)

Dans les autres catégories de poids, Amirmohammad YAZDANI (IRI) a renforcé sa position en 70kg. Après avoir remporté la médaille d'argent à Oslo en 65kg, Yazdani est passé en 70kg et a remporté l'or au Yasar Dogu Ranking Series.

Aujourd'hui, le jeune homme de 21 ans a renforcé sa position dans l'équipe nationale iranienne en remportant l'or la semaine dernière. Il a passé deux lutteurs arméniens pour s'emparer du titre. Il a d'abord battu Narek HARUTYUNYAN (ARM) 6-0 en demi-finale, puis a humilié le médaillé d'argent européen Arman ANDREASYAN (ARM), 3-1 dans l'affrontement au sommet.

“Tous les rivaux iraniens ont participé à la Takhti Cup", a déclaré Yazdani. "Mon dernier rival a été champion d'Europe 2022 [argent] et j'espère que ces titres continueront pour moi. Je suis comme un soldat de l'équipe nationale iranienne et nous obéissons à toutes les décisions du bureau des entraîneurs."

Vazgen TEVANYAN (ARM)Vazgen TEVANYAN (ARM) a été le seul médaillé d'or non iranien à la Takhti Cup. (Photo: UWW / Amirreza Aliasgari)

Un lutteur arménien a remporté une médaille d'or. Vazgen TEVANYAN (ARM) est devenu le seul champion non iranien chez les 65 kg. Il a remporté une finale à enjeu contre l'olympien de Tokyo Morteza GHIASI (IRI) 5-3.

L'Iran est à la recherche d'un successeur en 74kg et Mohammadsadgeh FIROUZPOUR (IRI) a jusqu'à présent bien commencé. Comme son frère Amirhossein, Mohammadsadgeh franchit une étape à la fois. Tous deux ont remporté l'an dernier les médailles mondiales chez les juniors et U23 et passent au niveau senior. Amirhossein a remporté la médaille d'or des Championnats d'Asie en 92 kg, avant de gagner la médaille d'argent des Ranking Series à Almaty en juin en 97 kg.

Mohammadsadgeh FIROUZPOUR (IRI)Mohammadsadgeh FIROUZPOUR (IRI) a remporté l'or en 74kg. (Photo: UWW / Amirreza Aliasgari)

Mohammadsadegh est monté en puissance et a remporté l'or de la Takhti Cup chez les 74 kg en battant Hamed RASHIDI (IRI), 1-1, dans une finale serrée.

Le médaillé d'argent mondial Mohammad NOKHODI (IRI) a prouvé qu'il était le favori pour participer aux Championnats du Monde en 79kg. Il a dominé la Takhti Cup en atteignant facilement la finale. Son seul test a été le combat pour la médaille d'or, mais il a réussi à battre Mostafa GHIASI (IRI) 7-5.

Chez les 92 kg, le champion du monde junior Mahdi HAJILOUEIAN (IRI) a créé la surprise en remportant l'or face au médaillé d'argent asiatique et champion du Yasar Dogu Ahmad BAZRI (IRI). Hajiloueian a remporté une victoire 6-3 en finale après deux victoires 11-0 contre Beka TCHELIDZE (GEO) et Sobhan ASGHARI (IRI).

Résultats

57kg
OR : Ahmad JAVAN (IRI) df. Alireza SARLAK (IRI), 3-2

BRONZE : Reza MOMENI (IRI)
BRONZE : Saber KHANJANI (IRI)

61kg
OR : Reza ATRI (IRI) df. Majid DASTAN (IRI), 6-2

BRONZE : Daryoush HAZRATGHOLIZADEH (IRI)
BRONZE : Arsen HARUTYUNYAN (ARM)

65kg
OR : Vazgen TEVANYAN (ARM) df. Morteza GHIASI (IRI), 5-3

BRONZE : Mohammadreza BAGHERI (IRI)
BRONZE : Iman SADEGHI (IRI)

70kg
OR : Amirmohammad YAZDANI (IRI) df. Arman ANDREASYAN (ARM), 3-1

BRONZE : Yousef KAMRANI (IRI)
BRONZE : Hoseein ABOUZARI (IRI)

74kg
OR : Mohammadsadegh FIROUZPOUR (IRI) df. Hamed RASHIDI (IRI), 1-1

BRONZE : Khachatur PAPIKYAN (ARM)
BRONZE : Mohammadreza ASKARPOUR (IRI)

79kg
OR : Mohammad NOKHODI (IRI) df. Mostafa GHIASI (IRI), 7-5

BRONZE : Amirhossein KAVOUSI (IRI)
BRONZE : Mohammadhossein NOROUZYAN (IRI)

86kg
OR : Alireza KARIMI (IRI) df. Hadi Vafaeipour (IRI), 7-2

BRONZE : Ali MANSOURI (IRI)
BRONZE : Ezzatollah AKBARI (IRI)

92kg
OR : Mahdi HAJILOUEIAN (IRI) df. Ahmad BAZRI (IRI), 6-3

BRONZE : Sobhan ASGHARI Asghari (IRI)
BRONZE : Mohammadhossein MIRBAGHBAN (IRI)

97kg
OR : Mojtaba GOLEIJ (IRI) df. Amirali AZARPIRA (IRI), 2-1

BRONZE : Hossein RAMAZANYAN (IRI)
BRONZE : Danyal SHARIATINIA (IRI)

125kg
OR : Amirreza MASOUMI (IRI) df. Alireza GORZBAR (IRI), 7-0 (via VCA)

BRONZE : Mersad MARGHZARI (IRI)
BRONZE : Ali AKBARPOUR (IRI)

#JapanWrestling

L'ex médaillé olympique Ota continue sa mission d'ouvrir le tapis de lutte aux personnes atteintes du syndrome de Down (trisomie 21)

By Ikuo Higuchi

(Note de l'éditeur : Ce qui suit est une version éditée d'une série en 2 parties qui est apparue sur le site internet de la fédération japonaise de lutte le 18 janvier avec des extraits des histoires précédentes. Elle a été traduite et publiée avec la permission de l'auteur.)

"A travers la lutte, la société peut être changée. La lutte peut donner du courage aux personnes atteintes du syndrome de Down."

Au deuxième étage d'un immeuble quelconque à proximité du Tokyo Dome, au coeur de la ville, les membres du club se sont rassemblés dans une petite salle d'arts martiaux équipée d'un tapis de sol pour reprendre les activités qui, pour certains, remonte à la création du club en 2005.

Inévitablement suspendu durant la pandémie, le club de lutte Waku-waku -- spécifiquement destiné à ceux ayant le syndrome de Down -- a a repris mi-janvier au centre de Tokyo, poursuivant la mission de son fondateur de permettre aux personnes atteintes du syndrome de Down de devenir plus affûtées physiquement et émotionnellement, et de leur donner espoir en la vie.

Le club ("waku-waku" est une expression onomatopéique du sentiment d'excitation) est l'oeuvre de la vie de Takuya OTA, médaillé de bronze des Jeux olympiques d'Atlanta en 1996 en lutte libre 74kg.  "C'est devenu une partie de ma vie," a déclaré Ota âgé de 53 ans, qui, après avoir été longtemps entraîneur à l'université de Waseda, est actuellement entraîneur en chef à l'université Chuo. "Je puise mon énergie pour continuer auprès de ces enfants."

La flamme de l'intérêt d'Ota à aider les personnes atteintes du syndrome de Down s'est allumée après avoir été profondément ému par le livre "Tatta Hitotsu no Takaramono (Le seul et unique trésor)," le récit d'une mère qui a élevé un fils atteint de cette maladie publié en 2004. Le livre de Hiromi Kato a fait l'objet d'une fiction télévisée intitulée "The One and Only (le seul et unique)," qui a remporté le prix de la Télévision Asiatique pour une fiction en 2005.

Quand Ota a débuté le projet, il travaillait déjà à temps plein comme entraîneur des compétiteurs de classe mondiale à Waseda, l'équipe la plus ancienne du Japon. Il avait également lancé le club Waseda Club pour les enfants, animé par sa volonté de faire connaître les merveilles de la lutte au plus grand nombre.

Selon le site internet de la clinique Mayo, le syndrome de Down est une "maladie génétique" due à la division anormale de cellules durant la grossesse. Le matériel génétique supplémentaire qui en résulte engendre " les changements de développement et les caractéristiques physiques du syndrome de Down."

Elle touche 1 nouveau-né sur mille et sa gravité est variable. Le site internet stipule : "Une meilleure compréhension du syndrome de Down et des interventions précoces peuvent grandement accroître la qualité de vie des enfants et des adultes atteints de cette maladie et les aider à mener une vie épanouie."

Après avoir lu le livre de Kato, Ota a commencé à se dire, "Que se passerait-il si je leur faisais essayer la lutte ?" Pour ceux qui sont souvent négligés ou ignorés par la société et souffrent de préjugés non informés, la lutte ne pourrait-elle pas être un moyen de les aider à leur donner plus de valeur à leur vie ?

En juillet 2005, il a créé son premier club de lutte spécifiquement à cet effet, prenant sous son aile un groupe inaugural de six enfants.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de préoccupations initiales. les enfants atteints du syndrome de Down ne sont pas du même niveau physique que leurs camarades en bonne santé, et certains avaient une colonne vertébrale qui ne pouvaient supporter les rigueur de la lutte. Pouvaient-ils faire de la lutte ? Mais il n'y avait pas moyen de savoir avant qu'ils n'essaient et Ota voulait leur donner leur chance.

Et quand ils en ont eu l'occasion, ils ont montré qu'ils pouvaient se déplacer comme les autres. Pas vraiment au début mais à mesure qu'ils se sont habitués, ils ont gagné en force et confiance. Ils ont commencé à comprendre les règles et ont appris les techniques tandis qu'Ota mettait la priorité sur la sécurité et arrêtait toute action potentiellement dangereuse.

Ota
Comme pour n'importe quel entraînement de lutte au Japon, l'entraîneur Takuya Ota s'adresse aux lutteurs avant le début du combat. Le club de lutte Waku-Waku a repris en janvier pour la première fois depuis le début de la pandémie. (Photo: Japanese Wrestling Federation)

Faire participer de grands noms

Aucun observateur n'a peut-être été plus surpris et heureux par la réussite de ce projet que les parents. Ils pouvaient voir leurs enfants qui avaient été pour la plupart écartés des sports, faire de l'exercice, prendre du plaisir et, le plus important, renforcer leur estime de soi.

En 2017, la championne du monde en titre et future médaillée d'or olympique Yui SUSAKI était en première année à Waseda quand elle a offert de son temps au club de lutte Waku-waku.

"J'ai pris connaissance de la lutte Waku-waku par le site internet de la fédération et d'autres sources," a déclaré Susaki. "Je me suis dit qu'après être entrée à l'université, je voulais m'impliquer, alors j'ai participé aux entraînements une fois par mois en tant qu'entraîneur. Tout le monde à Waku-waku a un amour pur pour la lutte et chaque fois cela m'a stimulé aussi," a-t-elle ajouté, une lueur dans les yeux.

Yui SUSAKI (JPN)La future championne olympique Yui SUSAKI et le médaillé d'argent des JO de Pékin Kenichi YUMOTO posent avec deux fiers participants à la Waku-waku Waseda Cup 2017. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Kenichi YUMOTO, médaillé d'argent en lutte libre 60kg aux Jeux Olympiques de Beijing 2008 est également monté à bord prêter main forte à Ota -- Ils sont tous les deux natifs de la Préfecture de Wakayama et anciens étudiants de l'université nippone des sciences du sport. Yumoto a fait sentir sa présence lors des entraînements, enseignant patiemment les techniques.

Le club a continué sans relâche jusqu'à ce que la pandémie de coronavirus frappe le monde en 2020, n'épargnant aucun sport. Le contrat d'Ota venait juste de se terminer à Waseda et il partait pour l'université de Chuo aui est située à la banlieu de Hachioji à l'ouest de Tokyo. Le club s'est donc retrouvé sans la salle de lutte de Waseda et, combiné à la pandémie a engendré un arrêt des opérations.

L'assouplissement récent des restrictions liées à la pandémie au Japon a permis au club de redémarré et Ota a eu de la chance de pouvoir utiliser la salle des arts martiaux à proximité du Tokyo Dome dans le quartier de Bunkyo.  Ce fût un moment spécial pour toutes les personnes concernées.

"Les personnes atteintes du syndrome de Down sont fondamentalement opposées aux sports de combat," a-t-il déclaré. "Mais lorsqu'ils continuent à en faire, je constate que leur esprit combatif ressort. j'entends des parents dire 'Il n'est plus timide' ou 'Il est devenu capable de faire des choses tout seul.' J'ai l'impression que les parents sentent aussi qu'en luttant, ils ont un potentiel illimité de développement personnel."

Bien qu'il n'y ait eu que cinq participants le premier jour du redémarrage du club, la salle était remplie d'une énergie positive, depuis les sourires sur leur visage lorsqu'ils pratiquaient des mouvements jusqu'à la façon dont ils levaient fièrement leur main lorsqu'on leur demandait d'être partenaire de jeu.

Parmi ceux qui sont montés sur le tapis se trouvait Aruban Kubota âgé de 24 ans, qui a été des premiers membres du club en 2005 alors qu'il était en première année d'école primaire. Kubota, dont le prénom provient du pays natal de son père, l'Albanie, est actuellement employé dans un centre d'aide sociale.

"Au début, il s'asseyait toujours sur le côté à l'entraînement", se souvient sa mère, Rimiko. "Mais avant que nous le sachions, il a commencé à se joindre au groupe et à décider des choses par lui-même. Il a commencé à agir de son propre chef."

Rimiko dit que l'attente pour que le club redémarre semblait interminable. "Je suis tellement reconnaissante envers le coach Ota", déclare-t-elle.

En juillet 2009 , Ota, désireux de donner aux membres une chance de mettre leurs nouvelles compétences à l'épreuve comme tous les lutteurs, a organisé la "1ère Coupe Waseda". D'autres clubs pour enfants trisomiques avaient vu le jour, principalement sous l'impulsion d'Ota et de ses relations de lutte, et le tournoi a attiré 29 participants de trois clubs..

Le tournoi, qui sera plus tard rebaptisé "Waku-waku Waseda Cup" et sera parrainé par une entreprise employant d'anciens lutteurs de Waseda, attire des participants allant des enfants aux adultes d'une vingtaine d'années. Le niveau continue de s'améliorer et, contrairement aux premières années où il était difficile pour les participants de contrôler leurs émotions, les matchs ne sont plus interrompus et peuvent se dérouler sans heurts.

"Au début, notre objectif principal était simplement de les amener à pouvoir aller sur le tapis par eux-mêmes", a déclaré Ota dans une interview après le tournoi 2016. "Maintenant, ils comprennent les règles et peuvent avoir ce que nous considérons comme un match régulier."

Tous les participants reçoivent une médaille, mais le point culminant de la cérémonie de remise des prix est la sélection du MVP et du Fighting Spirit Award qui sont accompagnés d'un trophée. Alors qu'Ota tient le micro avant de faire l'annonce, les gagnants (qui sont éligibles pour le MVP) le regardent comme s'ils étaient en prière tandis que toute la salle prend une atmosphère de sourires

Ota2Un membre du club fait un exercice de double-leg takedown sous le regard des autres. (Photo: Japanese Wrestling Federation)


Viser les Jeux olympiques spéciaux

Comme en témoigne l'enthousiasme suscité par les Jeux paralympiques de Tokyo en 2021, le sport n'est pas l'apanage des personnes valides. Les personnes atteintes du syndrome de Down ou d'autres déficiences intellectuelles font également des progrès dans la pratique du sport.

En octobre 2020, une compétition d'athlétisme réservée aux personnes atteintes du syndrome de Down s'est tenue à Miyazaki, dans le sud du Japon, et plus tôt cette année, une division pour les participants atteints du syndrome de Down a été mise en place pour la première fois lors d'une rencontre de natation à Chiba, à l'est de Tokyo.

À l'échelle internationale, Virtus, une organisation créée pour le développement du sport d'élite dans le monde entier pour les athlètes souffrant de déficiences intellectuelles, avait inscrit le judo au programme des 1ers Jeux Océanie/Asie qui se sont tenus en novembre de l'année dernière en Australie. Des athlètes japonais y ont participé, élargissant ainsi le champ des possibilités pour les personnes atteintes du syndrome de Down.

Ota regarde également au-delà des côtes japonaises. Le prochain objectif d'Ota est de faire entrer la lutte dans les Jeux olympiques spéciaux, qui ont une histoire de plus de 50 ans et diffèrent des Jeux paralympiques en ce qu'ils s'adressent spécifiquement aux personnes souffrant de déficiences intellectuelles. Actuellement, il y a plus de 20 sports dans les Jeux olympiques spéciaux, dont le judo.

Ota s'est rendu au siège de Washington, D.C., où on lui a dit que pour que la lutte soit incluse, il était nécessaire que le sport se développe au Japon et que davantage de pays dans le monde lancent des programmes. La lutte étant encore en pleine évolution et peu connue au Japon, il s'agit d'un obstacle de taille à franchir.

Mais il ne se laisse pas décourager. "Même si vous avez un handicap, tant qu'il existe un sport offrant une scène pour briller, on peut avoir une grande présence dans la société", a déclaré Ota.