#WrestleBudapest

#WrestleBudapest : l'Ukraine remporte deux médailles d'or lors d'une journée riche en émotions

By Vinay Siwach

BUDAPEST, Hongrie (1er avril) -- Alina HRUSHYNA AKOBIIA (UKR) faisait partie de l'équipe ukrainienne de 22 membres qui s'est réunie à Lviv, Ukraine le 10 mars.

Après un voyage traumatisant de 3 jours par la route, elle a atteint Lviv et, avec l'équipe, est restée dans la ville durant quatre jours avant de partir pour Budapest, en Hongrie, pour un camp d'entraînement. Mais comme ils laissaient leurs maisons et familles derrière eux, aucun d'eux n'a pu se concentrer sur l'entraînement à Budapest avant les championnats européens.

Personne ne savait s'ils pourraient retourner un jour chez eux et, comme Akobiia, d'autres lutteuses ont passé des jours plein d'émotion à s'entraîner à Budapest.

Ces souvenirs ont ressurgi lorsqu'Akobiia a remporté la première médaille d'or du tournoi pour l'Ukraine et que les chants d' 'Ukarina, Ukarina' ont envahi le Bok Sports Hall.

“Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai remporté la médaille d'or du championnat d'Europe senior," a déclaré Akobiia. "J'ai traversé une période difficile et beaucoup de gens m'ont aidé. Mais maintenant, c'est toute l'Ukraine qui m'a aidée. Je suis vraiment heureuse."

Akobiia a assommé la médaillée de bronze de Tokyo Evelina NIKOLOVA (BUL) en finale des 57kg pour remporter la première médaille d'or du tournoi pour son pays. Elle était menée 2-2 quand Akobiia a fait trébucher Nikolova pour quatre points à  39 secondes de la fin. Elle a gagné la finale, 6-2.

Nikolova était sur une incroyable série de sept victoires par tombé et il semblait qu'Akobiia serait sa dernière victime mais l'Ukrainienne a réussi à maîtriser r Nikolova au bon moment.

C'était la toute première médaille d'or d'Akobiia aux championnats senior et elle n'aurait pas pu être plus spéciale puisqu'elle a dédié la médaille à l'Ukraine.

"Je veux dédier ma médaille d'or à mes parents et à ma patrie, l'Ukraine. Ce sont les choses les plus proches de moi," a-t-elle déclaré.

Le fait que l'équipe n'avait pas de lieu pour s'entraîner avant d'être autorisée à s'entraîner à Budapest a rendu encore plus incroyable l'exploit de la jeune femme de 22 ans. 

“C'était très difficile de se préparer mentalement," a-t-elle déclaré. "Parfois j'abandonnais mais ensuite je croyais à nouveau en moi. Mes amis ne m'ont pas laissée perdre courage. J'ai cru jusqu'au bout que je pouvais y arriver."

"Personne n'avait même prévu d'aller aux championnats d'Europe, nous voulions juste sauver nos vies. Ma famille est toujours là-bas et nous nous inquiétons beaucoup pour eux. Mais je suis ici et je suis heureuse d'avoir prouvé que je suis la plus forte dans cette catégorie de poids."

Tetiana RIZHKOTetiana RIZHKO (UKR) fait tomber Elis MANOLOVA (AZE) en finale des 65kg. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

La seconde médaille d'or de l'équipe est allée à Tetiana RIZHKO (UKR) qui a mis à terre l'athlète olympique de Tokyo Elis MANOLOVA (AZE) en deux minutes pour remporter sa première médaille d'or européenne senior. Cette médaille de Rizhko a provoqué une nouvelle vague de réactions d'émotion non seulement au sein de l'équipe d'Ukraine mais aussi dans le stade.

"il m'a fallu quatre jours pour atteindre Lviv, ensuite nous sommes restés sur place trois jours car nous ne pouvions pas partir, ensuite nous sommes venus ici en Hongrie, nous avons passés deux semaines dans un camp d'entraînement," a déclaré Rizhko. "L'association de lutte nous a beaucoup aidés, les entraîneurs de l'équipe nationale qui ont organisé ce voyage. Nous avons deux médailles d'or."

En parlant de sa finale, l'Ukrainienne a déclaré qu'elle ne s'attendait pas à tomber.

"Je ne m'attendais pas à la faire tomber aussi vite car la finale était difficile, il y a une compétition élevée dans ma catégorie de poids," a-t-elle déclaré. "Je suis remplie d'émotions. Je suis si heureuse que nous ayons de tels entraîneurs et des filles qui sont venues ici avec nous."

L'équipe est accompagnée par les championnes du monde 2014 Yulia TAKCH (UKR), la médaillée de Tokyo KOLIADENKO (UKR), Tetyana KIT (UKR) et Oksana LIVACH (UKR) entre autres.

Depuis que l'équipe est composée d'un mélange de jeunes lutteuses également, les lutteuses senior ont dû s'occuper des plus jeunes.

"Je devais distraire les filles les plus jeunes afin qu'elles ne pensent pas à ce qui se passe," a déclaré Livach. "Nous avons dû traverser de nombreuses épreuves et rester dans des abris pendant deux semaines. C'était très émouvant pour tout le monde à l'entraînement."

Mais elles ont oublié les temps difficiles, bien que momentanément, puisque la cérémonie d'équipe s'est déroulée.

"Quand le drapeau de l'Ukraine s'est levé, tout ce à quoi je pouvais penser était ce que les filles avaient fait pour arriver là," a déclaré Takch. "La seconde place est toujours la première pour nous."

Emma MALMGRENLa championne du monde junior Emma MALMGREN (SWE) a remporté l'or en 53kg à Budapest. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

Dans les autres finales, la championne du monde junior Emma MALMGREN (SWE) a battu la triple championne olympique Maria PREVOLARAKI (GRE), 3-2, pour remporter la médaille d'or en 53kg. 

Malmgren, 22 ans, menait Prevolarki 2-2 à la pause mais elle obtenu un point pour inactivité de Prevolaraki pour mener 3-2 en seconde période.

Elle a conservé cette avance jusqu'à la fin pour remporter la première médaille d'or suédoise aux Championnats d'Europe seniors après quatre ans.

"C'est irréel pour moi de me tenir là," a-t-elle déclaré. "C'était un rêve pour moi et j'ai travaillé tellement dur pour en arriver là. Alors ça fait du bien de rentrer à la maison avec la médaille d'or."

Malmgren avait dans son coin Yuliya RATKEVICH (AZE), qui a lutté contre la lutteuse grecque aux Jeux Olympiques de Londres et, avant la finale, ont eu une discussion sur la façon d'aborder la "vétéran".

"Nous avions un bon plan avant le match et je l'ai respecté," a-t-elle déclaré. "Elle [Ratkevich] m'a dit beaucoup de chose sur elle et je suis heureuse qu'elles soient ici avec moi. Sofia [MATTSSON] au téléphone. C'était très bien."

Malmgren a fait un excellent tournoi puisqu'elle a remporté son premier combat 12-2 et la demi-finale par tombé. Après un tournoi décevant à Istanbul où elle a été mise à terre, elle s'est bien reprise.

"Je suis satisfaite de ma lutte pendant ces deux jours," a-t-elle déclaré. "J'étais très déçue après Istanbul et un peu préoccupée. Maintenant, je me sens très heureuse du résultat. Nous avons de nouveaux entraîneurs en Suède et je vais commencer à travailler avec eux et continuer à les accompagner dans les camps à travers le monde."

Taybe YUSEINTaybe YUSEIN (BUL) a remporté sa première médaille d'or depuis 2019 aux championnats d'Europe. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

En 62kg, la médaillée de bronze de Tokyo Taybe YUSEIN (BUL) a réussi à remporter l'or avec une victoire confortable 7-0 sur Luisa NIEMESCH (GER). Elle a maintenu la pression sur son adversaire allemande et n'a jamais semblé en difficulté.

"J'ai été privé de l'or pendant deux ans aux championnats européens," a déclaré Yusein. "C'était bien pour moi de revenir et de gagner l'or. Mon plan était de tirer avantage des erreurs de mon adversaire. C'était un grand combat."

Anna SCHELLAnna SCHELL (GER) a donné à l'Allemagne sa première médaille d'or depuis 2007. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

Anna SCHELL (GER) a donné à l'Allemagne sa seule médaille d'or du tournoi en épinglant Buse TOSUN (TUR) en 72kg. il s'agit de sa deuxième victoire consécutive sur la lutteuse turque et elle sera désormais la lutteuse numéro un d'UWW en 72kg.

"C'est la deuxième finale car, à Istanbul, je l'ai rencontrée en demi-finale. Aujourd'hui, c'était le deuxième combat contre elle et c'est génial de gagner," a déclaré Schell.

Non seulement elle a mis fin à 15 ans d'attente de l'Allemagne pour une médaille d'or en lutte féminine aux Championnats d'Europe, mais Schell a également atteint un record personnel. L'or à Budapest était le premier de sa carrière internationale.

"C'est incroyable car je n'ai pas de médaille d'or en compétition internationale," a déclaré Schell.

La turquie a remporté son premier titre par équipe en lutte féminine avec 140 points tandis que l'Ukraine termine deuxième avec 135 points. la Bulgarie est troisième dans la course.

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Résultats en lutte féminine

53kg
OR : Emma MALMGREN (SWE) contre Maria PREVOLARAKI (GRE), 3-2

BRONZE : Iulia LEORDA (MDA) contre Zeynep YETGIL (TUR), 3-2
BRONZE : Katarzyna KRAWCZYK (POL) contre Liliia MALANCHUK (UKR), 14-4 

57kg
OR : Alina HRUSHYNA AKOBIIA (UKR) contre Evelina NIKOLOVA (BUL), 6-2

BRONZE : Tamara DOLLAK (HUN) contre Elvira KAMALOGLU (TUR), 7-2
BRONZE : Sandra PARUSZEWSKI (GER) df Anhelina LYSAK (POL), 4-2

62kg
OR : Taybe YUSEIN (BUL) contre Luisa NIEMESCH (GER), 7-0

BRONZE : Natalia KUBATY (POL) contre Yagmur CAKMAK (TUR), 10-0
BRONZE : Ilona PROKOPEVNIUK (UKR) contre Anna FABIAN (SRB), par blessure.

65kg
OR : Tetiana RIZHKO (UKR) contre Elis MANOLOVA (AZE), par tombé
BRONZE : Kriszta INCZE (ROU) contre Sofiya GEORGIEVA (BUL), 4-3

Classement final
OR : Tetiana RIZHKO (UKR)
ARGENT : Elis MANOLOVA (AZE)
BRONZE : Kriszta INCZE (ROU)

72kg
OR : Anna SCHELL (GER) contre Buse TOSUN (TUR), par tombé

BRONZE : Kendra DACHER (FRA) contre Eleni PJOLLAJ (ITA), par tombé
BRONZE : Yuliana YANEVA (BUL) contre Alexandra ANGHEL (ROU), 3-3

Résultats demi-finales GR 

55kg
OR : Eldaniz AZIZLI (AZE) vs Nugzari TSURTSUMIA (GEO)

Demi-finaliste 1: Eldaniz AZIZLI (AZE) contre Rudik MKRTCHYAN (ARM), 7-3
Demi-finaliste 2: Nugzari TSURTSUMIA (GEO) contre Artiom DELEANU (MDA), 9-0

63kg
OR: Taleh MAMMADOV (AZE) vs Leri ABULADZE (GEO)

Demi-finaliste 1 : Taleh MAMMADOV (AZE) contre Hrachya POGHOSYAN (ARM), 3-1
Demi-finaliste 2 : Leri ABULADZE (GEO) cpntre Etienne KINSINGER (GER), 6-2

77kg
OR : Malkhas AMOYAN (ARM) vs Yunus BASAR (TUR)

Demi-finaliste 1 : Malkhas AMOYAN (ARM) contre Per OLOFSSON (SWE), 9-0
Demi-finaliste 2 : Yunus BASAR (TUR) contre Aik MNATSAKANIAN (BUL), 5-3

87kg
OR : Nicu OJOG (ROU) vs Turpan BISULTANOV (DEN)

Demi-finaliste 1 : Nicu OJOG (ROU) contre Islam ABBASOV (AZE), par tombé
Demi-finaliste 2 : Turpan BISULTANOV (DEN) contre Mirco MINGUZZI (ITA), 10-0

130kg
OR : Danila SOTNIKOV (ITA) vs Riza KAYAALP (TUR)

Demi-finaliste 1 : Danila SOTNIKOV (ITA) contre Franz RICHTER (GER), par tombé
Demi-finaliste 2 : Riza KAYAALP (TUR) contre Beka KANDELAKI (AZE), 1-1

Japan Wrestling

L'équipe japonaise de lutte libre réunie pour son premier camp national depuis six mois

By Ken Marantz

TOKYO -- A l'exception d'une courte période pendant laquelle son université était complètement fermée, l'ancien champion du monde Takuto OTOGURO a pu conserver son habituelle routine d'entraînement durant la pandémie.

Cependant, pouvoir enfin s'entraîner avec ses coéquipiers de l'équipe nationale japonaise le ramène à son plus haut niveau, attise les braises et l'espoir que le jour n'est pas si loin où le monde de la lutte remontera sur les tapis.

"Etre réuni ici avec l'équipe nationale me rend heureux à nouveau," dit Otoguro. "Je me sens motivé pour les Jeux Olympiques."

L'équipe nationale japonaise de lutte libre a commencé son premier camp d'entraînement en six mois le 1er octobre, au Centre national d'entraînement Ajinomoto, où 17 des meilleurs athlètes du pays se sont retrouvés pour 8 jours et sous de stricts protocoles sanitaires.

Les deux meilleurs lutteurs de chaque catégorie du championnat national de l'année passée étaient en principe invités -- quelques-uns étaient excusés pour cause d'engagements universitaires ou professionnels  -- , car le Japon a commencé sa préparation pour le championnat du monde provisoirement prévu pour le mois de décembre, le championnat d'Asie pour février et le tournoi de qualification olympique d'Asie pour mars. Savoir si ces compétitions pourront se dérouler reste du domaine de la spéculation.

Il était prévu que les lutteurs, qui s'étaient réunis pour la dernière fois en mars dernier, aient un autre camp d'entraînement vers la mi-juillet, à la suite des équipes de lutte féminine et gréco-romaine. Bien que les camps de celles-ci se soient déroulés comme prévu, la lutte libre fut laissée à elle-même lorsqu'une soudaine augmentation des cas de coronavirus à Tokyo provoqua l'annulation du camp par la Fédération japonaise.

Takuto OTOGURO aux prises avec le médaillé olympique et entraîneur de l'équipe nationale Shinichi YUMOTO (Photo par Sachiko Hotaka/JWF).

"Tellement de fois nous avons établi un programme et dû l'annuler," commente le coach principal de lutte libre Kenji INOUE. "Dans ces conditions, il n'y avait rien à faire."

Etablir le programme d'un camp national d'entraînement n'est pas chose simple. Les lutteurs sont éparpillés dans tout le pays et doivent être libérés par leur université ou l'équipe de leur club. La Fédération doit également obtenir le feu vert de la commission médicale.

"Même si nous [la fédération] voulons maintenir le programme, nous ne pouvons pas le faire sans le soutien ni la coopération de nombreuses autres personnes," dit Inoue. "Puis quand il nous faut annuler après toute la préparation, tout ce que nous pouvons faire est nous excuser. Cette fois, tout en étant reconnaissant de leur coopération, nous pouvons les récompenser en tenant un camp sans incident."

Rei HIGUCHI se mesure au médaillé d'or olympique et entraîneur de l'équipe nationale Tatsuhiro YONEMITSU (Photo par Sachiko Hotaka/JWF)

Suivre des  protocoles stricts

Comme pour les camps du mois de juillet, les lutteurs doivent respecter des règles strictes quant à leurs mouvements dans la 'bulle' du Centre national d'entraînement. Leur nombre est limité dans la salle de pesée par exemple. Dans le réfectoire, ils doivent s'asseoir en diagonale et non pas l'un en face de l'autre. Les contacts avec le monde extérieur sont réduits à une rapide course occasionnelle à la supérette locale.

Lors de leur entrée dans la salle de lutte, leur température est prise et ils se désinfectent non seulement les mains mais aussi les semelles de leurs chaussures. Chaque athlète a passé un test PCR et tous sont négatifs au coronavirus.

"Les équipes ont fait ce qu'elles pouvaient et chaque personne également," dit Inoue. "J'ignore si les autres pays font la même chose, mais nous ne sommes pas du tout anxieux."

Otoguro aura été, en quelque sorte, chanceux que la préfecture de Yamanashi, où il suit les cours de l'université Yamanashi Gakuin, ait été relativement épargnée par le gros de l'épidémie. Jusqu'au 3 octobre, la préfecture, située à l'est de Tokyo, n'a enregistré que 194 cas et six décès, à comparer aux 26'376 cas et 411 décès de la capitale. En tout, le Japon décompte environ 1'600 décès.

Takiuto et son frère aîné Keisuke sont, à ce jour, les seuls Japonais qui se sont assurés une place en lutte libre aux JO de Tokyo, reportés à 2021. Takuto, champion du monde en 2018, a décroché une place en 65kg en terminant 5ème des mondiaux 2019, tandis que Keisuke s'est sélectionné en 74kg en remportant les éliminatoires nationaux après être passé de 70 à 74kg.

La situation de Keisuke était quelque peu plus favorable lors de son arrivée au camp, car il est membre de l'équipe de l'Ecole de force d'auto-défense et d'entraînement physique, qui offre un haut niveau de compétition et fonctionne d'ordinaire dans sa propre bulle.

Pour s'inspirer, il ne lui est pas nécessaire de chercher plus loin que les entraîneurs de l'équipe, dont trois d'entre eux ont gagné des médailles olympiques. Non seulement cela mais Inoue (bronze, Athènes 2004), Tatsuhiro YONEMITSU (or, Londres 2012) et Shinichi YUMOTO (bronze, Londres 2012) font partie du personnel de l'équipe nationale.

"J'apprends de lutteurs munis de la grande expérience d'avoir gagné des médailles olympiques," dit Otoguro. "Je crois que ce peut être un grand avantage pour moi."

Son frère et Rei HIGUCHI, médaillé d'argent à Rio en 2016 en 57kg qui tentera d'obtenir une place pour Tokyo dans la même catégorie lors du prochain qualificatif Asie, ont tous deux eu l'occasion de voir de première main que leurs entraîneurs n'ont rien perdu depuis leur grande époque.

Takuto Otoguro avait l'avantage du poids face à Yumoto, qui luttait en 55kg dans sa jeunesse. Mias Higuchi s'est retrouvé dans la situation inverse avec Yonemitsu, qui donne l'impression qu'il reviendrait très vite à son meilleur niveau s'il décidait de reprendre la compétition.

"Il y a tellement de choses que je peux apprendre," a commenté Hi face au très musculaire Yonemitsu, dont la corpulence a augmenté depuis son triomphe aux JO de Londres en 66kg. "Naturellement, il y a une certaine différence de taille. Il me faut la dépasser.. Je suis une personne qui déteste perdre, ça a été dur à avaler. Mais je ne crois pas que la situation est sans espoir."

Il reste heureux d'être de retour dans l'équipe nationale, ce qui lui donne la chance de telles rencontres.

"Si je ne suis pas là, je perds l'occasion [de lutter] avec Yonemitsu ou Yumoto. C'est un plaisir, mais c'est aussi frustrant. Cette semaine, je ferai ce que je peux pour les battre."

Keisuke OTOGURO travaille un amené au sol (Photo par Sachiko Hotaka/JWF)

De difficiles décisions à prendre

Higuchi avait tout d'abord choisi de rejoindre l'équipe nationale en 65kg, mais n'a pas pu passer Otoguro. Il est alors descendu de deux catégories, jusqu'en 57kg, pour défier l'ancien champion du monde Yuki TAKAHASHI, qu'il a vaincu en finale de la Coupe de l'Empereur en décembre dernier, ce qui lui a permis de décrocher un billet pour le qualificatif olympique d'Asie.

Un obstacle s'est dressé sur sa route lorsqu'un foyer d'infection a éclaté parmi les lutteurs de l'Université japonaise de sciences sportives, son alma mater où il continue à s'entraîner et officie en tant que professeur assistant. Alors qu'il n'a pas été révélé si Higuchi était parmi ceux touchés par l'infection, il a déclaré avoir fait du mieux possible en les circonstances.

"En raison du coronavirus, la pratique a été réduite" dit-il. "Je suis rentré à la maison et avais beaucoup de temps libre. Je me sentais revigoré avec un sens renouvelé de l'engagement. Donc, ça n'a pas été si mauvais."

Le vétéran Sosuke TAKATANI, deux fois athlète olympique et médaillé mondial d'argent en 2014 en 74kg, qui tentera d'aller aux JO de Tokyo en 86kg, a vu lui aussi son entraînement réduit. Mais il reste imperturbable au sujet de la longue durée entre chaque camp de l'équipe nationale et l'annulation de toutes les compétitions.

"Je ne me sens pas du tout concerné," dit-il. "Chacun dans le pays doit surmonter la crise. Ce n'est pas l'histoire de 'ils ont fait comme ça ou on ne pouvait pas faire comme ci'. Je ferai ce que je peux pour me préparer pour la prochaine compétition."

Quelle sera cette compétition est toujours en suspens, mais même dans le cas du meilleur scénario, les meilleurs lutteurs du Japon devront prendre une décision difficile.

Le championnat du monde, normalement tenu en septembre, a été reprogrammé du 12 au 20 décembre à Belgrade. Mais il chevauchera ainsi les championnats du Japon prévus du 17 au 20 septembre.

Normalement, l'équipe envoyée au championnat du monde est choisie en fonction des résultats de la Coupe de l'Empereur en décembre et des championnats du Japon sur invitation de la Coupe Meiji, habituellement tenus en mai ou juin. Mais ces derniers ont été annulés cette année et un officiel de la Fédération japonaise de lutte a déclaré que les vainqueurs de la Coupe de l'Empereur se verront donner la préférence des places pour l'équipe de Belgrade. Certains, cependant, pourront choisir de rester au Japon pour la Coupe de l'Empereur, qui sera leur prérogative.

Takatani n'a pas hésité à dire qu'il optera pour Belgrade. "Mon objectif est d'être 1er mondial, donc si on m'en donne la chance je veux définitivement la médaille d'or," déclare-t-il, même si manquer la Coupe de l'Empereur mettrait un terme à ses neuf titres nationaux consécutifs.

Takuto Otoguro et Higuchi restent tous deux indécis à ce stade.

"Je dois en parler avec mon entraîneur, pour l'instant je ne sais pas," dit Otoguro, dont la plus récente compétition fut une course vers l'or à New Dehli à l'occasion du championnat d'Asie de février dernier. "Tokyo est l'objectif, c'est le standard. Quel que soit le tournoi auquel je participerai avant cela, je compte remporter le titre."

Higuchi prévoit également de jouer à chaud, ne prenant pas de décision pour l'instant mais assurant qu'il sera sur les tapis de l'une ou l'autre compétition.

"Cela dépendra du moment où je me sens de retrouver mon sens du match" dit-il.

Les équipes nationales de lutte féminine et de lutte gréco-romaine tiendront leurs camps les 20 et 21 octobre respectivement.