#WrestleUlaanbaatar

L'Iran et la Mongolie vainqueures du premier championnat d'Asie des U23

By Ali Feizasa

OULAN-BATOR, Mongolie (le 24 mars) - La Mongolie, pays hôte de la compétition, s'attribue le titre de lutte féminine de la première édition du championnat d'Asie des U23 tandis que l'Iran brille de mille feux et décroche les titres par équipe de lutte libre et de lutte gréco-romaine.

Au dernier jour de la compétition de lutte libre à Oulan-Bator, l'Iran s'est saisi de trois médailles d'or et une d'argent, totalisant 200 points (4 x or, 3 x argent, 2 x bronze) et prenant la tête du classement par équipe. Avec 177 points, la Mongolie est la dauphine du championnat (3 x or, 1 x argent, 4 x bronze), et le Kazakhstan prend la troisième place avec 146 points (1 x or, 1 x argent, 3 x bronze).

Abbas FOROUTAN, champion du monde junior 2018, et Ahmad BAZRI, double médaillé mondial junior, sont les deux stars au firmament du ciel iranien, vainqueurs respectivement des catégories de poids des 97 et 86kg. Bazri et Foroutan ont chacun remporté trois de leurs quatre combats par supériorité technique.

La finale des 70kg a offert le combat le plus captivant de la compétition, ENKHTUYA Temuulen (MGL) s'y défaisant de Farhad NOURI (IRI) par 11-11 sur critères au grand bonheur des spectateurs réunis pour la dernière rencontre du championnat d'Asie des U23.

TSOGT OCHIR Namuuntsetseg (MGL) a offert à son pays et hôte de la compétition le titre par équipe de lutte féminine grâce à sa victoire en 50kg. (Photo : Sachiko Hotaka) 

En lutte féminine, la Mongolie et l'Inde remportent chacune quatre médailles d'or, et le Kazakhztan et Taïwan se partagent les deux autres catégories restantes.

La Mongolie, médaillée dans les dix catégories, remporte le titre de lutte féminine par équipe avec 200 points (4 x or, 3 x argent, 2 x bronze). Avec 177 points, la Mongolie est la dauphine du championnat (3 x or, 1 x argent, 4 x bronze), et le Kazakhstan prend la troisième place avec 146 points (1 x or, 1 x argent, 3 x bronze).

En 50kg, TSOGT OCHIR Namuuntsetseg (MGL) a vaincu ses trois rivales par supériorité technique et décroche la médaille d'or de la catégorie.

Le champion du monde en titre Amin KAVIYANINEJAD (IRI), médaillé d'or des 72kg et 35 points contre un. (Photo : Max Rose-Fyne) 

En lutte gréco-romaine, l'Iran et le Kyrgyzstan se sont durement affrontés pour le titre par équipe. Les deux pays avaient chacun engrangé quatre médailles d'or, deux d'argent et deux de bronze, jusqu'à ce que l'Iran décroche une médaille d'argent supplémentaire et le titre avec 202 points (4 x or, 3 x argent, 2 x bronze). Le Kyrgyzstan se place deuxième avec 182 points (4 x or, 2 x argent, 2 x bronze) et le Kazakhstan troisième avec 167 points (2 x or, 2 x argent, 3 x bronze).

Les stars de la compétition gréco-romaine furent l'Iranien Amin KAVIYANINEJAD et le Kyrgyz Roman KIM.

Kavianinejad, champion du monde junior en 2018, s'est emparé de la médaille d'or de la catégorie des 72kg sans appel, vainquant ses quatre adversaires par supériorité technique et cumulant 35 points contre un seul concédé. 

Entre-temps, le poids lourd Roman Kim aura remporté deux combats sur l'Inde et l'Iran par tombé, et également par supériorité technique sur la Mongolie et le Kazakhstan pour le titre des 130kg.

RÉSULTATS

LUTTE GRÉCO-ROMAINE
(La compétition s'est déroulée, pour toutes les catégories de poids, en tournoi nordique ; chaque athlète d'une catégorie de poids a rencontré tous les autres athlètes de la même catégorie de poids.)

Résultats par équipe :
1- Iran 202 pts (4 x or, 3 x argent, 2 x bronze)
2- Kyrgyzstan 182 pts (4 x or, 2 x argent, 2 x bronze)
3- Kazakhstan 167 pts (2 x or, 2 x argent, 3 x bronze)
4- Inde 128 pts (1 x argent, 2 x bronze)
5- Mongolie 120 pts (1 x argent, 1 x bronze)
6- Tadjikistan 20 pts (1 x argent)

55kg 
OR - Sardarbek KONUSHBAEV (KGZ)
ARGENT - Poya DAD MARZ (IRI)
BRONZE - MUNKH ERDENE Davaabandi (MGL)

60kg
OR - Zholaman SHARSHENBEKOV (KGZ)
ARGENT - Dastan ZARLYKHANOV (KAZ)
BRONZE - Mehdi MOHSEN NEJAD (IRI)

63kg
OR - Meysam DALKHANI (IRI)
SILVER- Elmar TALANBEK UULU (KGZ)
BRONZE- Vijay VIJAY (IND)

67kg
OR - Nurbek KYZYROV (KAZ)
ARGENT - Khanburged GANKHUYAG (MGL)
BRONZE - Amantur ISMAILOV (KGZ)

72kg
OR - Amin KAVIYANINEJAD (IRI)
ARGENT - Daler REZAZADE (TJK)
BRONZE - Bek KONURBAEV (KGZ)

77kg
OR - Renat ILIAZ UULU (KGZ)
ARGENT - Mohammadreza GERAEI (IRI)
BRONZE- Kaharman KISSYMETOV (KAZ)

82kg
OR - Mahdi EBRAHIMI (IRI)
ARGENT - Kuanyshbek DOSZHANOV (KAZ)
BRONZE- Sanjeet SANJEET (IND)

87kg
OR - Mohammad Hadi SARVI (IRI)
ARGENT - Kalidin ASYKEEV (KGZ)
BRONZE - Meirbek KORDABAY (KAZ)

97kg
OR - Olzhas SYRLYBAY (KAZ)
ARGENT - Ravi RAVI (IND)
BRONZE - Hassan ARYANEZHAD (IRI)

130kg
OR - Roman KIM (KGZ)
ARGENT - Aliakbar YOUSOFI (IRI)
BRONZE - Sarkis PSHENICHNIKOV (KAZ)

LUTTE LIBRE

Résultats par équipe
1- Iran 200 pts (4 x or, 3 x argent, 2 x bronze)
2- Mongolie 177 pts (3 x or, 1 x argent, 4 x bronze)
3- Kazakhstan 146 pts (1 x or, 1 x argent, 3 x bronze)
4- Indie 140 pts (1 x or, 2 silver, 1 x bronze)
5- Kyrgyzstan 114 pts (1 x or, 1 x argent, 1x bronze)
6- Turkménistan 75 pts (2 x argent)
7- Chine 29 pts
8- Singapour 10 pts
9- Yémen 8 pts

57kg (Tournoi nordique, un groupe)
OR - Rahul RAHUL (IND)
ARGENT - Bekbolot MYRZANAZAR UULU (KGZ)
BRONZE - Chinzorig TSERMAA (MGL)

61kg (Tournoi nordique, deux groupes)
OR - Ulukbek ZHOLDOSHBEKOV (KGZ) df. Sonba Tanaji GONGANE (IND, 13 – 2
BRONZE - Mohammad NAMJOU MOTLAGH (IRI) df. Assyl AITAKYN (KAZ), 3 - 0

65kg
OR - Tulga TUMUR OCHIR (MGL) df. Amirmohammad YAZDANICHERATI (IRI) par tombé
BRONZE - Parveen PARVEEN (IND) df. Weilesu WEILESU (CHN), 6 – 3
BRONZE - Ilyas ZHUMAY (KAZ) df. Zi Xyan LIM (SGP), 10 – 0

70kg (Tournoi nordique, deux groupes)
OR - Temuulen ENKHTUYA (MGL) df. Farhad Jafar NOURI KHORJESTAN (IRI), 11 - 11
BRONZE - Aidyn TAZHIGALI (KAZ) df. Islambek OROZBEKOV (KGZ), 12 – 2

74kg (Tournoi nordique, deux groupes)
OR - Otgonbayar BATSUURI (MGL) df. Navid Morad ZANGANEH (IRI) par tombé
BRONZE - Darkhan YESSENGALI (KAZ) df. Bekzhan DZHAMBULOV (KGZ), 5 – 2

79kg (Tournoi nordique, un groupe)
OR - Ali SAVADKOUHI (IRI)
ARGENT - Veer Dev GULIA (IND)
BRONZE - Atai IZABEKOV (KGZ)

86kg (Tournoi nordique, un groupe)
OR - Ahmad BAZRI (IRI)
ARGENT - Dovletmyrat ORAZGYLYJOV (TKM)
BRONZE - Gankhuyag GANBAATAR (MGL)

92kg (Tournoi nordique, un groupe)
OR - Arashk MOHEBI (IRI)
ARGENT - Azat GAJYYEV (TKM)
BRONZE - Tsogtgerel MUNKHBAATAR (MGL)

97kg (Tournoi nordique, un groupe)
OR - Abbas FOROUTAN (IRI)
ARGENT - Zhassulan YERMENBET (KAZ)
BRONZE - Mungunshagai TUMURBAT (MGL)

125kg (Tournoi nordique, deux groupes)
OR - Yusup BATIRMURZAEV (KAZ) df. Lkhagvagerel MUNKHTUR (MGL) par tombé
BRONZE - Mohammad MORADI (IRI) df. Muzafar ZHAPPUEV (KGZ), 11 – 9

LUTTE FÉMININE

Résultats par équipe
1- Mongolie 200 pts (4 x or, 2 x argent, 4 x bronze)

2- Indie 190 pts (4 x or, 3 x argent, 2 x bronze)
3- Kazakhstan 162 pts (1 x or, 4 x argent, 3 x bronze)
4- Taïwan 37 pts (1 x or)
5- Kyrgyzstan 32 pts (1 x argent)


50kg
OR - Namuuntsetseg TSOGT OCHIR (MGL)
ARGENT - Svetlana ANKICHEVA (KAZ)
BRONZE -Jyoti JYOTI (IND)

53kg
OR - Khaliunaa BAYARAA (MGL)
ARGENT - Reena REENA (IND)
BRONZE - Ellada MAKHYADDINOVA (KAZ)

55kg
OR - Marina SEDNEVA (KAZ)
ARGENT - Anju ANJU (IND)
BRONZE - Bolortuya BAT OCHIR (MGL)

57kg
OR - Khongorzul BOLDSAIKHAN (MGL)
ARGENT - Nuraida ANARKULOVA (KGZ)
BRONZE - Yekaterina FIRSTOVA (KAZ)

59kg
OR - Kumari MANJU (IND)
ARGENT - Madina BAKBERGENOVA (KAZ)
BRONZE - Otgonbayar PUREV (MGL)

62kg
OR - Purevsuren ULZIISAIKHAN (MGL)
ARGENT - Irina KUZNETSOVA (KAZ)
BRONZE - Radhika RADHIKA (IND)

65kg
OR - Tina TINA (IND)
ARGENT - Bolortuya KHURELKHUU (MGL)
Tina TINA (IND) df. Bolortuya KHURELKHUU (MGL), 13 – 2

68kg
OR - Divya KAKRAN (IND)
ARGENT - Delgermaa ENKHSAIKHAN (MGL)
BRONZE - Valeriya GONCHAROVA (KAZ)

72kg
OR - Naina NAINA (IND)
ARGENT - Alexandra ZAITSEVA (KAZ)
BRONZE - Tsogzolmaa DORJSUREN (MGL)

76kg
OR - Hui Tsz CHANG (TPE)
ARGENT - Pooja POOJA (IND)
BRONZE - Zagardulam NAIGALSUREN (MGL)

#JapanWrestling

L'ex médaillé olympique Ota continue sa mission d'ouvrir le tapis de lutte aux personnes atteintes du syndrome de Down (trisomie 21)

By Ikuo Higuchi

(Note de l'éditeur : Ce qui suit est une version éditée d'une série en 2 parties qui est apparue sur le site internet de la fédération japonaise de lutte le 18 janvier avec des extraits des histoires précédentes. Elle a été traduite et publiée avec la permission de l'auteur.)

"A travers la lutte, la société peut être changée. La lutte peut donner du courage aux personnes atteintes du syndrome de Down."

Au deuxième étage d'un immeuble quelconque à proximité du Tokyo Dome, au coeur de la ville, les membres du club se sont rassemblés dans une petite salle d'arts martiaux équipée d'un tapis de sol pour reprendre les activités qui, pour certains, remonte à la création du club en 2005.

Inévitablement suspendu durant la pandémie, le club de lutte Waku-waku -- spécifiquement destiné à ceux ayant le syndrome de Down -- a a repris mi-janvier au centre de Tokyo, poursuivant la mission de son fondateur de permettre aux personnes atteintes du syndrome de Down de devenir plus affûtées physiquement et émotionnellement, et de leur donner espoir en la vie.

Le club ("waku-waku" est une expression onomatopéique du sentiment d'excitation) est l'oeuvre de la vie de Takuya OTA, médaillé de bronze des Jeux olympiques d'Atlanta en 1996 en lutte libre 74kg.  "C'est devenu une partie de ma vie," a déclaré Ota âgé de 53 ans, qui, après avoir été longtemps entraîneur à l'université de Waseda, est actuellement entraîneur en chef à l'université Chuo. "Je puise mon énergie pour continuer auprès de ces enfants."

La flamme de l'intérêt d'Ota à aider les personnes atteintes du syndrome de Down s'est allumée après avoir été profondément ému par le livre "Tatta Hitotsu no Takaramono (Le seul et unique trésor)," le récit d'une mère qui a élevé un fils atteint de cette maladie publié en 2004. Le livre de Hiromi Kato a fait l'objet d'une fiction télévisée intitulée "The One and Only (le seul et unique)," qui a remporté le prix de la Télévision Asiatique pour une fiction en 2005.

Quand Ota a débuté le projet, il travaillait déjà à temps plein comme entraîneur des compétiteurs de classe mondiale à Waseda, l'équipe la plus ancienne du Japon. Il avait également lancé le club Waseda Club pour les enfants, animé par sa volonté de faire connaître les merveilles de la lutte au plus grand nombre.

Selon le site internet de la clinique Mayo, le syndrome de Down est une "maladie génétique" due à la division anormale de cellules durant la grossesse. Le matériel génétique supplémentaire qui en résulte engendre " les changements de développement et les caractéristiques physiques du syndrome de Down."

Elle touche 1 nouveau-né sur mille et sa gravité est variable. Le site internet stipule : "Une meilleure compréhension du syndrome de Down et des interventions précoces peuvent grandement accroître la qualité de vie des enfants et des adultes atteints de cette maladie et les aider à mener une vie épanouie."

Après avoir lu le livre de Kato, Ota a commencé à se dire, "Que se passerait-il si je leur faisais essayer la lutte ?" Pour ceux qui sont souvent négligés ou ignorés par la société et souffrent de préjugés non informés, la lutte ne pourrait-elle pas être un moyen de les aider à leur donner plus de valeur à leur vie ?

En juillet 2005, il a créé son premier club de lutte spécifiquement à cet effet, prenant sous son aile un groupe inaugural de six enfants.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de préoccupations initiales. les enfants atteints du syndrome de Down ne sont pas du même niveau physique que leurs camarades en bonne santé, et certains avaient une colonne vertébrale qui ne pouvaient supporter les rigueur de la lutte. Pouvaient-ils faire de la lutte ? Mais il n'y avait pas moyen de savoir avant qu'ils n'essaient et Ota voulait leur donner leur chance.

Et quand ils en ont eu l'occasion, ils ont montré qu'ils pouvaient se déplacer comme les autres. Pas vraiment au début mais à mesure qu'ils se sont habitués, ils ont gagné en force et confiance. Ils ont commencé à comprendre les règles et ont appris les techniques tandis qu'Ota mettait la priorité sur la sécurité et arrêtait toute action potentiellement dangereuse.

Ota
Comme pour n'importe quel entraînement de lutte au Japon, l'entraîneur Takuya Ota s'adresse aux lutteurs avant le début du combat. Le club de lutte Waku-Waku a repris en janvier pour la première fois depuis le début de la pandémie. (Photo: Japanese Wrestling Federation)

Faire participer de grands noms

Aucun observateur n'a peut-être été plus surpris et heureux par la réussite de ce projet que les parents. Ils pouvaient voir leurs enfants qui avaient été pour la plupart écartés des sports, faire de l'exercice, prendre du plaisir et, le plus important, renforcer leur estime de soi.

En 2017, la championne du monde en titre et future médaillée d'or olympique Yui SUSAKI était en première année à Waseda quand elle a offert de son temps au club de lutte Waku-waku.

"J'ai pris connaissance de la lutte Waku-waku par le site internet de la fédération et d'autres sources," a déclaré Susaki. "Je me suis dit qu'après être entrée à l'université, je voulais m'impliquer, alors j'ai participé aux entraînements une fois par mois en tant qu'entraîneur. Tout le monde à Waku-waku a un amour pur pour la lutte et chaque fois cela m'a stimulé aussi," a-t-elle ajouté, une lueur dans les yeux.

Yui SUSAKI (JPN)La future championne olympique Yui SUSAKI et le médaillé d'argent des JO de Pékin Kenichi YUMOTO posent avec deux fiers participants à la Waku-waku Waseda Cup 2017. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Kenichi YUMOTO, médaillé d'argent en lutte libre 60kg aux Jeux Olympiques de Beijing 2008 est également monté à bord prêter main forte à Ota -- Ils sont tous les deux natifs de la Préfecture de Wakayama et anciens étudiants de l'université nippone des sciences du sport. Yumoto a fait sentir sa présence lors des entraînements, enseignant patiemment les techniques.

Le club a continué sans relâche jusqu'à ce que la pandémie de coronavirus frappe le monde en 2020, n'épargnant aucun sport. Le contrat d'Ota venait juste de se terminer à Waseda et il partait pour l'université de Chuo aui est située à la banlieu de Hachioji à l'ouest de Tokyo. Le club s'est donc retrouvé sans la salle de lutte de Waseda et, combiné à la pandémie a engendré un arrêt des opérations.

L'assouplissement récent des restrictions liées à la pandémie au Japon a permis au club de redémarré et Ota a eu de la chance de pouvoir utiliser la salle des arts martiaux à proximité du Tokyo Dome dans le quartier de Bunkyo.  Ce fût un moment spécial pour toutes les personnes concernées.

"Les personnes atteintes du syndrome de Down sont fondamentalement opposées aux sports de combat," a-t-il déclaré. "Mais lorsqu'ils continuent à en faire, je constate que leur esprit combatif ressort. j'entends des parents dire 'Il n'est plus timide' ou 'Il est devenu capable de faire des choses tout seul.' J'ai l'impression que les parents sentent aussi qu'en luttant, ils ont un potentiel illimité de développement personnel."

Bien qu'il n'y ait eu que cinq participants le premier jour du redémarrage du club, la salle était remplie d'une énergie positive, depuis les sourires sur leur visage lorsqu'ils pratiquaient des mouvements jusqu'à la façon dont ils levaient fièrement leur main lorsqu'on leur demandait d'être partenaire de jeu.

Parmi ceux qui sont montés sur le tapis se trouvait Aruban Kubota âgé de 24 ans, qui a été des premiers membres du club en 2005 alors qu'il était en première année d'école primaire. Kubota, dont le prénom provient du pays natal de son père, l'Albanie, est actuellement employé dans un centre d'aide sociale.

"Au début, il s'asseyait toujours sur le côté à l'entraînement", se souvient sa mère, Rimiko. "Mais avant que nous le sachions, il a commencé à se joindre au groupe et à décider des choses par lui-même. Il a commencé à agir de son propre chef."

Rimiko dit que l'attente pour que le club redémarre semblait interminable. "Je suis tellement reconnaissante envers le coach Ota", déclare-t-elle.

En juillet 2009 , Ota, désireux de donner aux membres une chance de mettre leurs nouvelles compétences à l'épreuve comme tous les lutteurs, a organisé la "1ère Coupe Waseda". D'autres clubs pour enfants trisomiques avaient vu le jour, principalement sous l'impulsion d'Ota et de ses relations de lutte, et le tournoi a attiré 29 participants de trois clubs..

Le tournoi, qui sera plus tard rebaptisé "Waku-waku Waseda Cup" et sera parrainé par une entreprise employant d'anciens lutteurs de Waseda, attire des participants allant des enfants aux adultes d'une vingtaine d'années. Le niveau continue de s'améliorer et, contrairement aux premières années où il était difficile pour les participants de contrôler leurs émotions, les matchs ne sont plus interrompus et peuvent se dérouler sans heurts.

"Au début, notre objectif principal était simplement de les amener à pouvoir aller sur le tapis par eux-mêmes", a déclaré Ota dans une interview après le tournoi 2016. "Maintenant, ils comprennent les règles et peuvent avoir ce que nous considérons comme un match régulier."

Tous les participants reçoivent une médaille, mais le point culminant de la cérémonie de remise des prix est la sélection du MVP et du Fighting Spirit Award qui sont accompagnés d'un trophée. Alors qu'Ota tient le micro avant de faire l'annonce, les gagnants (qui sont éligibles pour le MVP) le regardent comme s'ils étaient en prière tandis que toute la salle prend une atmosphère de sourires

Ota2Un membre du club fait un exercice de double-leg takedown sous le regard des autres. (Photo: Japanese Wrestling Federation)


Viser les Jeux olympiques spéciaux

Comme en témoigne l'enthousiasme suscité par les Jeux paralympiques de Tokyo en 2021, le sport n'est pas l'apanage des personnes valides. Les personnes atteintes du syndrome de Down ou d'autres déficiences intellectuelles font également des progrès dans la pratique du sport.

En octobre 2020, une compétition d'athlétisme réservée aux personnes atteintes du syndrome de Down s'est tenue à Miyazaki, dans le sud du Japon, et plus tôt cette année, une division pour les participants atteints du syndrome de Down a été mise en place pour la première fois lors d'une rencontre de natation à Chiba, à l'est de Tokyo.

À l'échelle internationale, Virtus, une organisation créée pour le développement du sport d'élite dans le monde entier pour les athlètes souffrant de déficiences intellectuelles, avait inscrit le judo au programme des 1ers Jeux Océanie/Asie qui se sont tenus en novembre de l'année dernière en Australie. Des athlètes japonais y ont participé, élargissant ainsi le champ des possibilités pour les personnes atteintes du syndrome de Down.

Ota regarde également au-delà des côtes japonaises. Le prochain objectif d'Ota est de faire entrer la lutte dans les Jeux olympiques spéciaux, qui ont une histoire de plus de 50 ans et diffèrent des Jeux paralympiques en ce qu'ils s'adressent spécifiquement aux personnes souffrant de déficiences intellectuelles. Actuellement, il y a plus de 20 sports dans les Jeux olympiques spéciaux, dont le judo.

Ota s'est rendu au siège de Washington, D.C., où on lui a dit que pour que la lutte soit incluse, il était nécessaire que le sport se développe au Japon et que davantage de pays dans le monde lancent des programmes. La lutte étant encore en pleine évolution et peu connue au Japon, il s'agit d'un obstacle de taille à franchir.

Mais il ne se laisse pas décourager. "Même si vous avez un handicap, tant qu'il existe un sport offrant une scène pour briller, on peut avoir une grande présence dans la société", a déclaré Ota.