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L'Iran couronne un trio de champions du monde U20 et remporte le titre par équipe

By Vinay Siwach

SOFIA, Bulgarie (21 août) -- Lorsque Alireza MOHMADIPIANI (IRI) était en Bulgarie la dernière fois, il luttait à son premier tournoi senior au Dan Kolov à Sofia. Mohmadipiani a terminé avec une médaille de bronze après avoir perdu en demi-finale contre le médaillé d'argent européen Gela BOLKVADZE (GEO).

Malgré la défaite, Mohmadipiani en a tiré une leçon : il faut savoir attaquer dès le début d'un combat.

Il a utilisé une stratégie similaire en finale des 82 kg contre le champion du monde U17 de 21 ans Achiko BOLKVADZE (GEO) pour remporter la médaille d'or aux Championnats du monde U20 à Sofia.

Mohmadipiani a été l'un des trois médaillés d'or pour l'Iran dimanche, alors que la dernière édition des Championnats du monde U20 s'est achevée avec la victoire de l'Iran du titre en lutte gréco-romaine avec 174 points. L'Azerbaïdjan a terminé deuxième avec 119 points tandis que l'Ukraine a réussi à se hisser à la troisième place avec 93 points.

Les deux autres médailles d'or de dimanche ont été remportées par des lutteurs d'Azerbaïdjan. Une médaille de bronze historique a également été remportée par Richard KARELSON (EST), devenant ainsi le tout premier médaillé du pays aux Championnats du monde U20.

Pour l'Iran, Mohmadipiani a eu la victoire la plus convaincante, même s'il a affronté l'un des lutteurs les plus accomplis de la compétition.

Bolkvadze, 18 ans, a commencé de manière agressive contre Mohmadipiani, mais a perdu un peu de vitesse au fil du combat. Il a été qualifié de passif et Mohmadipiani n'a pas réussi à obtenir un tour. Mais 20 secondes plus tard, Mohmadipiani lui a fait faire un body lock et l'a poussé au tapis pour marquer quatre points.

Dans la deuxième période, Bolkvadze a eu l'occasion d'égaliser les scores mais il n'a pas réussi à obtenir de points de par terre.

Bolkvadze a eu du mal à suivre le rythme du combat et l'arbitre l'a averti pour avoir bloqué. Au deuxième avertissement, il a reçu un avertissement de deux points. Mohmadipiani a remporté la victoire lorsque Bolkvadze a reçu son deuxième avertissement et deux points.

"Bolkvadze est un bon lutteur et il a remporté une médaille d'or l'année dernière [chez les moins de 17 ans]", a déclaré Mohmadipiani. "J'ai gagné les championnats asiatiques. Un si grand combat mais j'ai gagné contre lui à la fin".

Avec le titre U20 en poche, le jeune Iranien espère passer rapidement chez les seniors dès l'année prochaine. Mais il est conscient du défi qui l'attend.

"La catégorie de poids compte beaucoup de bons lutteurs", a-t-il déclaré. "Nous avons l'Azerbaïdjan [Rafig HUSEYNOV] et la Turquie [Burhan AKBUDAK] mais je suis bien entraîné et je pense que je peux gagner."

Saeid ESMAEILI (IRI)Saeid ESMAEILI (IRI) a battu Suren AGHAJANYAN (ARM) en finale des 60 kg. (Photo: UWW / Kostadin Andonov)

Chez les 60 kg, Saeid ESMAEILI (IRI) avait presque perdu l'or face à Suren AGHAJANYAN (ARM) alors qu'il était mené 6-2 à 22 secondes de la finale. Mais Esmaeili a mis ses mains autour de la taille d'Aghajanyan avant de se mettre dans une étreinte et il a obtenu un jeté de quatre points pour gagner 6-6.

Aghajanyan a marqué une exposition de par terre pour mener 3-2 avant qu'Esmaeili n'obtienne une mise à terre sur le bord juste avant la pause.

Dans la deuxième période, Esmaeili a travaillé davantage mais il n'y a pas eu d'appel à la passivité car Aghajanyan a marqué deux stepouts pour mener 5-2.

Esmaeili a essayé de faire une mise à terre mais ses mains sont passées sous la taille d'Aghajanyan et le mouvement était illégal. L'Iran a contesté l'appel mais a perdu. On pensait que la finale était jouée d'avance lorsque le champion asiatique des moins de 20 ans a stupéfié Aghajanyan et le public avec un jeté pour prendre l'avantage.

Ali ABEDIDARZI (IRI)Ali ABEDIDARZI (IRI) a marqué six points contre Iussuf MATSIYEV (KAZ) en finale des 97 kg. (Photo: UWW / Kostadin Andonov)

La troisième médaille d'or pour l'Iran a été remportée par Ali ABEDIDARZI (IRI) dans la catégorie des 97 kg contre Iussuf MATSIYEV (KAZ).

Matsiyev a pris une avance de 4-0 avec un stepout et un tour de par terre et Abedidarzi avait du mal à lancer ses attaques. Mais juste avant la pause, il a marqué deux stepouts et Matsiyev a été frappé d'avertissement pour fuite.

Abedidarzi a marqué trois autres stepouts dans la deuxième période pour prendre l'avantage 5-4. Lorsque Matsiyev a été déclaré passif, Abedidarzi a continué le combat debout et a marqué trois points pour gagner 9-4.

Kanan ABDULLAZADE (AZE)Kanan ABDULLAZADE (AZE) a remporté l'or chez les 67 kg en battant Nika BROLADZE (GEO). (Photo: UWW / Kostadin Andonov)

L'Azerbaïdjan a remporté les deux autres médailles d'or : Kanan ABDULLAZADE (AZE) a remporté la catégorie des 67 kg et Gurban GURBANOV (AZE) celle des 72 kg.

Abdullazade a lutté contre Nika BROLADZE (GEO) en finale et a chuté lorsque ce dernier a pris l'avantage 1-1 aux critères. Broladze comptait garder l'avantage jusqu'à la fin des six minutes mais Abdullazade a marqué un stepout à une minute et 13 secondes de la fin.

Broladze, à court de temps, a essayé de projeter Abdullazade mais les deux lutteurs sont tombés sans contrôle. Mais dans la même séquence, Abdulladze a réussi à contourner et marquer un go-behind pour étendre son avance à 4-1 pour la victoire.

Gurban GURBANOV (AZE)Gurban GURBANOV (AZE) célèbre son titre de champion en 72 kg. (Photo: UWW / Kostadin Andonov)

Gurbanov a eu un scénario similaire pour sa finale en battant Alexandru SOLOVEI (MDA), 4-0, dans la finale des 72kg. Peut-être n'avait-il pas prévu d'obtenir le premier point de passivité mais Solovei a été qualifié de passif et forcé au par terre.

L'ancien champion du monde U17 a obtenu le tour en utilisant un gut wrench pour mener 3-0 à la pause. Il a ensuite continué à lutter de manière agressive dans la deuxième période et Solovei a de nouveau été qualifié de passif. Cette fois, Gurbanov n'a pas obtenu le tour mais le score était de 4-0.

Solovei a eu sa chance de marquer lorsque la troisième passivité a été annoncée contre Gurbanov mais Solovei n'avait plus rien en lui pour retourner le lutteur azerbaïdjanais.

Richard KARELSON (EST)Richard KARELSON (EST), bleu, a remporté la toute première médaille de l'Estonie aux Championnats du monde U20. (Photo: UWW / Kostadin Andonov)

La médaille historique de l'Estonie

Aucun lutteur gréco-romain estonien n'a remporté de médaille aux Championnats du monde U20 mais Richard KARELSON (EST) a changé cela dimanche en remportant une médaille de bronze dans la catégorie des 97 kg après avoir battu Roman BALCHIVSCHII (MDA), 8-0, dans le combat pour la médaille de bronze.

En juin, Karelson était devenu le premier champion européen U20 d'Estonie en gréco-romaine. Il était le deuxième lutteur gréco-romain estonien à accéder à la finale.

Par ailleurs, son père s'appelle aussi Richard.

"C'est un sentiment formidable", a déclaré Karelson. "J'espère que je pourrai travailler là-dessus et gagner aussi aux championnats du monde U23. Je sais que la compétition sera plus difficile que celle-ci".

Le père de Karelson est celui qui a forcé son fils à faire de la lutte après qu'il ait grandi trop vite.

Lors des deux précédents championnats du monde U20, Karelson avait terminé 15e à Ufa et 12e à Tallin, sa ville natale. Mais avec sa médaille de bronze à Sofia, Karelson espère pouvoir améliorer ses performances à l'avenir.

"L'or européen U20 et cette médaille de bronze vont m'aider à obtenir des fonds", a-t-il déclaré. "Maintenant, j'espère continuer cette performance et m'entraîner davantage".

Après les U17 et U20, l'action se déplace maintenant vers les championnats du monde à Belgrade, en Serbie, dans deux semaines. 

IranL'Iran a remporté le titre par équipe de gréco-romaine aux Championnats du monde U20. (Photo: UWW / Kostadin Andonov)

RESULTATS

60kg
OR: Saeid ESMAEILI (IRI) df. Suren AGHAJANYAN (ARM), 6-6

BRONZE: Nihat MAMMADLI (AZE) df. Koto GOMI (JPN), 3-3 
BRONZE: SUMIT (IND) df. Mert ILBARS (TUR), 6-3

67kg
OR: Kanan ABDULLAZADE (AZE) df. Nika BROLADZE (GEO), 4-1

BRONZE: Din KOSHKAR (KAZ) df. Onur YURTADA (TUR), 3-2
BRONZE: Seyed SOHRABI (IRI) df. Nestori MANNILA (FIN), 11-2

72kg
OR: Gurban GURBANOV (AZE) df. Alexandru SOLOVEI (MDA), 4-0

BRONZE: Irfan MIRZOIEV (UKR) df. Igor BOTEZ (ROU), 7-6
BRONZE: Amir ABDI (IRI) df. Merey MAULITKANOV (KAZ), 4-0

 

g

82kg
OR: Alireza MOHMADIPIANI (IRI) df. Achiko BOLKVADZE (GEO), 9-1 

BRONZE: Rohit DAHIYA (IND) df. Ruslan ABDIIEV (UKR), 8-7 (via cautions)
BRONZE: Alperen BERBER (TUR) df. Fares GHALY (EGY), 9-1

97kg
OR: Ali ABEDIDARZI (IRI) df. Iussuf MATSIYEV (KAZ), 9-4 

BRONZE: Richard KARELSON (EST) df. Roman BALCHIVSCHII (MDA), 8-0 
BRONZE: Nurmanbet RAIMALY UULU (KGZ) df. Luka KATIC (SRB), 9-0

Japan Wrestling

L'équipe japonaise de lutte libre réunie pour son premier camp national depuis six mois

By Ken Marantz

TOKYO -- A l'exception d'une courte période pendant laquelle son université était complètement fermée, l'ancien champion du monde Takuto OTOGURO a pu conserver son habituelle routine d'entraînement durant la pandémie.

Cependant, pouvoir enfin s'entraîner avec ses coéquipiers de l'équipe nationale japonaise le ramène à son plus haut niveau, attise les braises et l'espoir que le jour n'est pas si loin où le monde de la lutte remontera sur les tapis.

"Etre réuni ici avec l'équipe nationale me rend heureux à nouveau," dit Otoguro. "Je me sens motivé pour les Jeux Olympiques."

L'équipe nationale japonaise de lutte libre a commencé son premier camp d'entraînement en six mois le 1er octobre, au Centre national d'entraînement Ajinomoto, où 17 des meilleurs athlètes du pays se sont retrouvés pour 8 jours et sous de stricts protocoles sanitaires.

Les deux meilleurs lutteurs de chaque catégorie du championnat national de l'année passée étaient en principe invités -- quelques-uns étaient excusés pour cause d'engagements universitaires ou professionnels  -- , car le Japon a commencé sa préparation pour le championnat du monde provisoirement prévu pour le mois de décembre, le championnat d'Asie pour février et le tournoi de qualification olympique d'Asie pour mars. Savoir si ces compétitions pourront se dérouler reste du domaine de la spéculation.

Il était prévu que les lutteurs, qui s'étaient réunis pour la dernière fois en mars dernier, aient un autre camp d'entraînement vers la mi-juillet, à la suite des équipes de lutte féminine et gréco-romaine. Bien que les camps de celles-ci se soient déroulés comme prévu, la lutte libre fut laissée à elle-même lorsqu'une soudaine augmentation des cas de coronavirus à Tokyo provoqua l'annulation du camp par la Fédération japonaise.

Takuto OTOGURO aux prises avec le médaillé olympique et entraîneur de l'équipe nationale Shinichi YUMOTO (Photo par Sachiko Hotaka/JWF).

"Tellement de fois nous avons établi un programme et dû l'annuler," commente le coach principal de lutte libre Kenji INOUE. "Dans ces conditions, il n'y avait rien à faire."

Etablir le programme d'un camp national d'entraînement n'est pas chose simple. Les lutteurs sont éparpillés dans tout le pays et doivent être libérés par leur université ou l'équipe de leur club. La Fédération doit également obtenir le feu vert de la commission médicale.

"Même si nous [la fédération] voulons maintenir le programme, nous ne pouvons pas le faire sans le soutien ni la coopération de nombreuses autres personnes," dit Inoue. "Puis quand il nous faut annuler après toute la préparation, tout ce que nous pouvons faire est nous excuser. Cette fois, tout en étant reconnaissant de leur coopération, nous pouvons les récompenser en tenant un camp sans incident."

Rei HIGUCHI se mesure au médaillé d'or olympique et entraîneur de l'équipe nationale Tatsuhiro YONEMITSU (Photo par Sachiko Hotaka/JWF)

Suivre des  protocoles stricts

Comme pour les camps du mois de juillet, les lutteurs doivent respecter des règles strictes quant à leurs mouvements dans la 'bulle' du Centre national d'entraînement. Leur nombre est limité dans la salle de pesée par exemple. Dans le réfectoire, ils doivent s'asseoir en diagonale et non pas l'un en face de l'autre. Les contacts avec le monde extérieur sont réduits à une rapide course occasionnelle à la supérette locale.

Lors de leur entrée dans la salle de lutte, leur température est prise et ils se désinfectent non seulement les mains mais aussi les semelles de leurs chaussures. Chaque athlète a passé un test PCR et tous sont négatifs au coronavirus.

"Les équipes ont fait ce qu'elles pouvaient et chaque personne également," dit Inoue. "J'ignore si les autres pays font la même chose, mais nous ne sommes pas du tout anxieux."

Otoguro aura été, en quelque sorte, chanceux que la préfecture de Yamanashi, où il suit les cours de l'université Yamanashi Gakuin, ait été relativement épargnée par le gros de l'épidémie. Jusqu'au 3 octobre, la préfecture, située à l'est de Tokyo, n'a enregistré que 194 cas et six décès, à comparer aux 26'376 cas et 411 décès de la capitale. En tout, le Japon décompte environ 1'600 décès.

Takiuto et son frère aîné Keisuke sont, à ce jour, les seuls Japonais qui se sont assurés une place en lutte libre aux JO de Tokyo, reportés à 2021. Takuto, champion du monde en 2018, a décroché une place en 65kg en terminant 5ème des mondiaux 2019, tandis que Keisuke s'est sélectionné en 74kg en remportant les éliminatoires nationaux après être passé de 70 à 74kg.

La situation de Keisuke était quelque peu plus favorable lors de son arrivée au camp, car il est membre de l'équipe de l'Ecole de force d'auto-défense et d'entraînement physique, qui offre un haut niveau de compétition et fonctionne d'ordinaire dans sa propre bulle.

Pour s'inspirer, il ne lui est pas nécessaire de chercher plus loin que les entraîneurs de l'équipe, dont trois d'entre eux ont gagné des médailles olympiques. Non seulement cela mais Inoue (bronze, Athènes 2004), Tatsuhiro YONEMITSU (or, Londres 2012) et Shinichi YUMOTO (bronze, Londres 2012) font partie du personnel de l'équipe nationale.

"J'apprends de lutteurs munis de la grande expérience d'avoir gagné des médailles olympiques," dit Otoguro. "Je crois que ce peut être un grand avantage pour moi."

Son frère et Rei HIGUCHI, médaillé d'argent à Rio en 2016 en 57kg qui tentera d'obtenir une place pour Tokyo dans la même catégorie lors du prochain qualificatif Asie, ont tous deux eu l'occasion de voir de première main que leurs entraîneurs n'ont rien perdu depuis leur grande époque.

Takuto Otoguro avait l'avantage du poids face à Yumoto, qui luttait en 55kg dans sa jeunesse. Mias Higuchi s'est retrouvé dans la situation inverse avec Yonemitsu, qui donne l'impression qu'il reviendrait très vite à son meilleur niveau s'il décidait de reprendre la compétition.

"Il y a tellement de choses que je peux apprendre," a commenté Hi face au très musculaire Yonemitsu, dont la corpulence a augmenté depuis son triomphe aux JO de Londres en 66kg. "Naturellement, il y a une certaine différence de taille. Il me faut la dépasser.. Je suis une personne qui déteste perdre, ça a été dur à avaler. Mais je ne crois pas que la situation est sans espoir."

Il reste heureux d'être de retour dans l'équipe nationale, ce qui lui donne la chance de telles rencontres.

"Si je ne suis pas là, je perds l'occasion [de lutter] avec Yonemitsu ou Yumoto. C'est un plaisir, mais c'est aussi frustrant. Cette semaine, je ferai ce que je peux pour les battre."

Keisuke OTOGURO travaille un amené au sol (Photo par Sachiko Hotaka/JWF)

De difficiles décisions à prendre

Higuchi avait tout d'abord choisi de rejoindre l'équipe nationale en 65kg, mais n'a pas pu passer Otoguro. Il est alors descendu de deux catégories, jusqu'en 57kg, pour défier l'ancien champion du monde Yuki TAKAHASHI, qu'il a vaincu en finale de la Coupe de l'Empereur en décembre dernier, ce qui lui a permis de décrocher un billet pour le qualificatif olympique d'Asie.

Un obstacle s'est dressé sur sa route lorsqu'un foyer d'infection a éclaté parmi les lutteurs de l'Université japonaise de sciences sportives, son alma mater où il continue à s'entraîner et officie en tant que professeur assistant. Alors qu'il n'a pas été révélé si Higuchi était parmi ceux touchés par l'infection, il a déclaré avoir fait du mieux possible en les circonstances.

"En raison du coronavirus, la pratique a été réduite" dit-il. "Je suis rentré à la maison et avais beaucoup de temps libre. Je me sentais revigoré avec un sens renouvelé de l'engagement. Donc, ça n'a pas été si mauvais."

Le vétéran Sosuke TAKATANI, deux fois athlète olympique et médaillé mondial d'argent en 2014 en 74kg, qui tentera d'aller aux JO de Tokyo en 86kg, a vu lui aussi son entraînement réduit. Mais il reste imperturbable au sujet de la longue durée entre chaque camp de l'équipe nationale et l'annulation de toutes les compétitions.

"Je ne me sens pas du tout concerné," dit-il. "Chacun dans le pays doit surmonter la crise. Ce n'est pas l'histoire de 'ils ont fait comme ça ou on ne pouvait pas faire comme ci'. Je ferai ce que je peux pour me préparer pour la prochaine compétition."

Quelle sera cette compétition est toujours en suspens, mais même dans le cas du meilleur scénario, les meilleurs lutteurs du Japon devront prendre une décision difficile.

Le championnat du monde, normalement tenu en septembre, a été reprogrammé du 12 au 20 décembre à Belgrade. Mais il chevauchera ainsi les championnats du Japon prévus du 17 au 20 septembre.

Normalement, l'équipe envoyée au championnat du monde est choisie en fonction des résultats de la Coupe de l'Empereur en décembre et des championnats du Japon sur invitation de la Coupe Meiji, habituellement tenus en mai ou juin. Mais ces derniers ont été annulés cette année et un officiel de la Fédération japonaise de lutte a déclaré que les vainqueurs de la Coupe de l'Empereur se verront donner la préférence des places pour l'équipe de Belgrade. Certains, cependant, pourront choisir de rester au Japon pour la Coupe de l'Empereur, qui sera leur prérogative.

Takatani n'a pas hésité à dire qu'il optera pour Belgrade. "Mon objectif est d'être 1er mondial, donc si on m'en donne la chance je veux définitivement la médaille d'or," déclare-t-il, même si manquer la Coupe de l'Empereur mettrait un terme à ses neuf titres nationaux consécutifs.

Takuto Otoguro et Higuchi restent tous deux indécis à ce stade.

"Je dois en parler avec mon entraîneur, pour l'instant je ne sais pas," dit Otoguro, dont la plus récente compétition fut une course vers l'or à New Dehli à l'occasion du championnat d'Asie de février dernier. "Tokyo est l'objectif, c'est le standard. Quel que soit le tournoi auquel je participerai avant cela, je compte remporter le titre."

Higuchi prévoit également de jouer à chaud, ne prenant pas de décision pour l'instant mais assurant qu'il sera sur les tapis de l'une ou l'autre compétition.

"Cela dépendra du moment où je me sens de retrouver mon sens du match" dit-il.

Les équipes nationales de lutte féminine et de lutte gréco-romaine tiendront leurs camps les 20 et 21 octobre respectivement.