L'Hebdo !

L'Hebdo du 4 février !

By Eric Olanowski

En revue, les résultats de l'Indian Pro League, le Henri Deglane à Nice, le championnat de Suède, les premiers classements de la saison et l'Open de Zagreb qui ouvre samedi.

1. Les Haryana Hammers battent les Punjab Royals 6-3 en finale de l'Indian Pro League (PWL)
La quatrième édition de l'Indian Pro League s'est close sur une victoire en finale des Haryana Hammers sur les Punjab Royals par 6-3. Les Haryana Hammers atteignent les finales pour la quatrième fois consécutive et remportent leur second titre PWL.

Les Punjab Royals avaient battu les Haryana Hammers lors des finales de l'année passée 6-3. Les Hammers ont renversé la vapeur cette fois, remportant 6 des 9 combats du stade de Greater Noida. 

Les Haryana Hammers ont remporté les cinq premiers combats pour 0 à leurs adversaires, scellant pour ainsi dire ainsi leur titre. Les NCR Punjab Royals ont ensuite aligné 3 victoires avant que Tayana OMELCHENKO ne mette un point final aux débats en démontant Anita ANITA 13-0. 

Résultats finaux
FS 125kg - Aleksander KHOTSIANIVSKI (Haryana Hammers) df. Korey JARVIS (NCR Punjab Royals), 3-0 
FS 86kg – Ali SHABANOV (Haryana Hammers) df. Dato MARSAGISHVILI (NCR Punjab Royals), 8-4 
WW 76kg – Kiran KIRAN (Haryana Hammers) df. Cynthia VESCAN (NCR Punjab Royals), 3-2 
FS 57kg - Ravi KUMAR (Haryana Hammers)  df. NITIN RATHI (NCR Punjab Royals), 14-0 
WW 57kg – Anastasia NICHITA (Haryana Hammers)  df. Mimi HRISTOVA (NCR Punjab Royals), 8-4
FS 65kg – Bajrang PUNIA (NCR Punjab Royals) df. Rajneesh RAJNEESH (Haryana Hammers), 15-0 
FS 74kg – Amit DHANKAR (NCR Punjab Royals) df. Parveen RANA (Haryana Hammers), 7-2 
WW 53kg – Anju ANJU (NCR Punjab Royals) df. Seema SEEMA (Haryana Hammers), 20-9 
WW 62kg – Tayana OMELCHENKO (Haryana Hammers) df. Anita ANITA (NCR Punjab Royals), 13-0  

Champions de l'Indian Pro League 
Saison 4 - Haryana Hammers
Saison 3 - NCR Punjab Royals
Saison 2 - Haryana Hammers
Saison 1 - Revanta Mumbai Garuda  

2. United World Wrestling publie les classements de janvier
Après la fin du premier événement de série de classement de l'année de lutte libre et de lutte féminine, le Grand Prix Ivan Yariguin, United World Wrestling a publié les classements de janvier. 

Lutte libre, changements notables : 
57kg - Thomas GILMAN (USA) (32 points), médaille de bronze à Krasnoyarsk, passe devant les médaillés mondiaux de bronze 2018 Suleyman ATLI (TUR) (25 points) et Yuki TAKAHASHI (JPN) (25 points)

65kg - Akhmed CHAKAEV (RUS) (41 points), médaille d'or au Yariguin, prend la deuxième place au dauphin des championnats du monde 2018 Bajrang BAJRANG (IND) (40 points). 

86kg - Dauren KURUGLIEV (RUS) (36 points), médaille d'or à Krasnoyarsk, prend la troisième place. Kurugliev passe devant les médaillés mondiaux de bronze 2018 Taimuraz FRIEV NASKIDAEVA (ESP) (25 points) et Hassan YAZDANICHARATI (IRI) (25 points).

97kg - Batzul ULZIISAIKHAN (MGL) (26 points), cinquième en Sibérie, talonne Abdulrashid SADULAEV (RUS) (60 points) et Kyle SNYDER (USA) (40 points). 

125kg - Anzor  KHIZRIEV (RUS) et Taha AKGUL (TUR), respectivement premier et second au Yariguin, prennent la quatrième et cinquième place du classement.

Lutte féminine, changements notables :
57kgGrace BULLEN (NOR) (30 points), médaille de bronze au Yariguin, passe devant les médaillées mondiales de bronze 2018 Emese BARKA (HUN) (25 points) et Pooja DHANDA (IND) (25 points).

59kg - Svetlana LIPATOVA (RUS) (32 points), dauphine au Yariguin cette année, prend la troisième place. 

65kg - Mariia KUZNETSOVA (RUS) (26 points), médaille d'or des 65kg, monte de six places et passe quatrième.

68kg - SORONZONBOLD Battsetseg (MGL) (32 points), médaille d'or de sa catégorie, passe de la septième à la troisième place du classement. 

76kg - Hiroe MINAGAWA SUZUKI (JPN) (41 points), championne des 76kg à Krasnoyarsk, prend la deuxième place à la championne du monde 2017 et dauphine du championnat du monde 2018 Yasemin ADAR (TUR) (40 points). 

Retrouvez ici les classements de janvier

3. Fin du Henri Deglane à Nice 
La 45me édition du tournoi annuel Henri Deglane s'est terminée à Nice, au sud de la France, où plus de 300 lutteurs et lutteuses venus de 30 pays ont concouru en lutte libre, gréco-romaine et féminine.

En lutte libre, six pays différents se sont partagé les dix médailles d'or disponibles, la Géorgie en tête avec quatre médailles d'or. De même en ce qui concerne la lutte gréco-romaine, où cette fois l'Arménie tire la part du lion, menée par le dauphin des Jeux Olympiques de Londres Arsen JULFALAKYAN (ARM) pour quatre titres. Six médailles d'or étaient à prendre en lutte féminine. Deux sont revenues au Kyrgyzstan, deux autres à l'Azerbaïdjan, tandis que l'Argentine et la Roumanie s'en tirent avec une médaille d'or chacune. 

RÉSULTATS 
Lutte libre 
57kg - Otar GOGAVA (GEO)
61kg - Beka LOMTADZE (GEO)
65kg - Bekkhan GOIGEREEV (RUS) 
70kg - Zurab IAKOBISHIVLI (GEO) 
74kg - Thomas GANTT (USA) 
79kg - Davit KHUTSISHVILI (GEO) 
86kg - Samuel BROOKS (USA) 
92kg - Istvan VEREB (HUN) 
97kg - Valerii ANDRIITSEV (UKR) 
125kg - Kamil KOSCIOLEK (POL) 

Lutte gréco-romaine 
55kg - Rudik MKRTCHYAN (ARM) 
60kg - CHUNG Han Jae (KOR) 
67kg – Karen ASLANYAN (ARM) 
72kg - HRANT KALACHYAN (ARM) 
77kg – Arsen JULFALAKYAN (ARM) 
82kg - Hakim TRABELSI (TUN) 
87kg - Alan OSTAEV (RUS) 
97kg - Mélonin NOUMONVI (FRA) 
130kg -  Yasmani ACOSTA (CHI) 

Lutte féminine 
50kg - Patricia BERMUDEZ (ARG) 
53kg - Andrea Beatrice ANA (ROU) 
57kg - Alyona KOLESNIK (AZE) 
62kg - Aisuluu TYNYBEKOVA (KGZ)
65kg - Iryna NETREBA (AZE) 
76kg - Meerim ZHUMANAZAROVA (KGZ) 

Retrouvez ici les résultats complets

4. Fin du championnat de Suède à Sundsvall  
Les championnats de Suède de lutte gréco-romaine et de lutte féminine ont tiré leur révérence à Sundsvall en Suède le weekend dernier, où les deux médaillées de bronze olympique Sofia MATTSON et Jenny FRANSSON repartent championnes des 55 et 72kg. 

Un titre national signifie, dans la plupart des pays, que votre place est assurée au championnat du monde et aux  championnats continentaux de l'année, mais ce n'est pas le cas en Suède. Selon Fransson, si les résultats de lutte féminine de ce weekend sont cruciaux, ceux de l'Open Lady Klippan et du deuxième événement de série de classement de l'année, le Dan Kolov - Nikola Petrov, seront décisifs en ce qui concerne en lutte féminine le processus de sélection du championnat d'Europe et du championnat du monde 2019. 

Pour la lutte gréco-romaine suédoise, l'Open de Zagreb, le Grand Prix de Hongrie et les Masters de Thor serviront de qualificatifs pour les championnats d'Europe et du monde 2019.  

RÉSULTATS

Lutte gréco-romaine
55kg - Abulfazeil HASHIMY 
60kg - Niklas ÖHLEN 
63kg - Ardit FAZLJIJA 
67kg - Danielo DI FEOLA 

72kg - Simon ERLANDSSON 
77kg - Alex KESSIDIS 
82kg - Bogdan KOURINOI 
87kg - Zakarias BERG 
97kg - Leon KESSIDIS 
130kg - Albin SODERSTJERNA 

Lutte libre
53kg - Fredrika PETTERSSON 
55kg - Sofia MATTSON 
57kg - Johanna LINDBORG 
59kg - Emma JOHANSSON 
62kg - Moa NYGREN
65kg - Elin FORSBERG 
68kg - Henna JOHANSSON 
72kg - Jenny FRANSSON 
76kg - Denise MAKOTA STROM 

Retrouvez ici les résultats complets.

5. Ouverture de l'Open de Zagreb samedi
Le premier événement de série de classement de l'année de lutte gréco-romaine, l'Open de Zagreb, ouvre ce samedi 9 février en Croatie. 

Il semble que, pour l'instant et selon la liste non-officielle des préinscriptions, presque 40 médaillés mondiaux toutes catégories confondues feront le déplacement. À noter, la présence du champion olympique de Londres KIM Hyeonwoo (KOR), du double médaillé olympique et triple champion du monde Riza KAYAALP (TUR) et du médaillé de bronze olympique de Rio Elmurat TASMURADOV (UZB). 

Les tours de qualification et d'élimination des dix catégories de poids seront joués samedi, les tours de championnat dimanche. 

Programme 
Samedi (9 février) 
8:00 - Contrôle médical & Pesée du 1er jour, toutes catégories (pas de tolérance !), Salle des Sports
10:30 - Tours de qualification et élimination, toutes catégories (sur 3 tapis)

Dimanche (10 février)
8:00 - Contrôle médical & Pesée du 2me jour, toutes catégories (pas de tolérance !), Salle des Sports
10:30 - Repêchage et médailles de bronze (toutes catégories)
17:30 - Cérémonie d'ouverture et finales (toutes catégories)

L'Hebdo dans les réseaux ! 

1. Big Move Monday -- PYSHKOV D. (UKR) -- 2018 Dan Kolov #grecoromanwrestling #ukrainian #wrestler#suplex #throw #takedown #olympic #wrestling
2. #SundaySmiles ?
3. @wrestlerviktor, champion du monde 2017, luttera sur les tapis du premier événement de série de classement de l'année en lutte gréco-romaine, l'Open de Zagreb (9-10 février). Il est inscrit en 77kg.
4. Pas vu les finales du #Yariguin2019 ? Pas grave. Tous les amenés au sol des finales de lutte libre sont là. À votre service ?!
5. Gestion du temps de @rasul_gazimagomedov70 en déplacement ? #Yarigyin2019#ThursdayTrips

#JapanWrestling

L'ex médaillé olympique Ota continue sa mission d'ouvrir le tapis de lutte aux personnes atteintes du syndrome de Down (trisomie 21)

By Ikuo Higuchi

(Note de l'éditeur : Ce qui suit est une version éditée d'une série en 2 parties qui est apparue sur le site internet de la fédération japonaise de lutte le 18 janvier avec des extraits des histoires précédentes. Elle a été traduite et publiée avec la permission de l'auteur.)

"A travers la lutte, la société peut être changée. La lutte peut donner du courage aux personnes atteintes du syndrome de Down."

Au deuxième étage d'un immeuble quelconque à proximité du Tokyo Dome, au coeur de la ville, les membres du club se sont rassemblés dans une petite salle d'arts martiaux équipée d'un tapis de sol pour reprendre les activités qui, pour certains, remonte à la création du club en 2005.

Inévitablement suspendu durant la pandémie, le club de lutte Waku-waku -- spécifiquement destiné à ceux ayant le syndrome de Down -- a a repris mi-janvier au centre de Tokyo, poursuivant la mission de son fondateur de permettre aux personnes atteintes du syndrome de Down de devenir plus affûtées physiquement et émotionnellement, et de leur donner espoir en la vie.

Le club ("waku-waku" est une expression onomatopéique du sentiment d'excitation) est l'oeuvre de la vie de Takuya OTA, médaillé de bronze des Jeux olympiques d'Atlanta en 1996 en lutte libre 74kg.  "C'est devenu une partie de ma vie," a déclaré Ota âgé de 53 ans, qui, après avoir été longtemps entraîneur à l'université de Waseda, est actuellement entraîneur en chef à l'université Chuo. "Je puise mon énergie pour continuer auprès de ces enfants."

La flamme de l'intérêt d'Ota à aider les personnes atteintes du syndrome de Down s'est allumée après avoir été profondément ému par le livre "Tatta Hitotsu no Takaramono (Le seul et unique trésor)," le récit d'une mère qui a élevé un fils atteint de cette maladie publié en 2004. Le livre de Hiromi Kato a fait l'objet d'une fiction télévisée intitulée "The One and Only (le seul et unique)," qui a remporté le prix de la Télévision Asiatique pour une fiction en 2005.

Quand Ota a débuté le projet, il travaillait déjà à temps plein comme entraîneur des compétiteurs de classe mondiale à Waseda, l'équipe la plus ancienne du Japon. Il avait également lancé le club Waseda Club pour les enfants, animé par sa volonté de faire connaître les merveilles de la lutte au plus grand nombre.

Selon le site internet de la clinique Mayo, le syndrome de Down est une "maladie génétique" due à la division anormale de cellules durant la grossesse. Le matériel génétique supplémentaire qui en résulte engendre " les changements de développement et les caractéristiques physiques du syndrome de Down."

Elle touche 1 nouveau-né sur mille et sa gravité est variable. Le site internet stipule : "Une meilleure compréhension du syndrome de Down et des interventions précoces peuvent grandement accroître la qualité de vie des enfants et des adultes atteints de cette maladie et les aider à mener une vie épanouie."

Après avoir lu le livre de Kato, Ota a commencé à se dire, "Que se passerait-il si je leur faisais essayer la lutte ?" Pour ceux qui sont souvent négligés ou ignorés par la société et souffrent de préjugés non informés, la lutte ne pourrait-elle pas être un moyen de les aider à leur donner plus de valeur à leur vie ?

En juillet 2005, il a créé son premier club de lutte spécifiquement à cet effet, prenant sous son aile un groupe inaugural de six enfants.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de préoccupations initiales. les enfants atteints du syndrome de Down ne sont pas du même niveau physique que leurs camarades en bonne santé, et certains avaient une colonne vertébrale qui ne pouvaient supporter les rigueur de la lutte. Pouvaient-ils faire de la lutte ? Mais il n'y avait pas moyen de savoir avant qu'ils n'essaient et Ota voulait leur donner leur chance.

Et quand ils en ont eu l'occasion, ils ont montré qu'ils pouvaient se déplacer comme les autres. Pas vraiment au début mais à mesure qu'ils se sont habitués, ils ont gagné en force et confiance. Ils ont commencé à comprendre les règles et ont appris les techniques tandis qu'Ota mettait la priorité sur la sécurité et arrêtait toute action potentiellement dangereuse.

Ota
Comme pour n'importe quel entraînement de lutte au Japon, l'entraîneur Takuya Ota s'adresse aux lutteurs avant le début du combat. Le club de lutte Waku-Waku a repris en janvier pour la première fois depuis le début de la pandémie. (Photo: Japanese Wrestling Federation)

Faire participer de grands noms

Aucun observateur n'a peut-être été plus surpris et heureux par la réussite de ce projet que les parents. Ils pouvaient voir leurs enfants qui avaient été pour la plupart écartés des sports, faire de l'exercice, prendre du plaisir et, le plus important, renforcer leur estime de soi.

En 2017, la championne du monde en titre et future médaillée d'or olympique Yui SUSAKI était en première année à Waseda quand elle a offert de son temps au club de lutte Waku-waku.

"J'ai pris connaissance de la lutte Waku-waku par le site internet de la fédération et d'autres sources," a déclaré Susaki. "Je me suis dit qu'après être entrée à l'université, je voulais m'impliquer, alors j'ai participé aux entraînements une fois par mois en tant qu'entraîneur. Tout le monde à Waku-waku a un amour pur pour la lutte et chaque fois cela m'a stimulé aussi," a-t-elle ajouté, une lueur dans les yeux.

Yui SUSAKI (JPN)La future championne olympique Yui SUSAKI et le médaillé d'argent des JO de Pékin Kenichi YUMOTO posent avec deux fiers participants à la Waku-waku Waseda Cup 2017. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Kenichi YUMOTO, médaillé d'argent en lutte libre 60kg aux Jeux Olympiques de Beijing 2008 est également monté à bord prêter main forte à Ota -- Ils sont tous les deux natifs de la Préfecture de Wakayama et anciens étudiants de l'université nippone des sciences du sport. Yumoto a fait sentir sa présence lors des entraînements, enseignant patiemment les techniques.

Le club a continué sans relâche jusqu'à ce que la pandémie de coronavirus frappe le monde en 2020, n'épargnant aucun sport. Le contrat d'Ota venait juste de se terminer à Waseda et il partait pour l'université de Chuo aui est située à la banlieu de Hachioji à l'ouest de Tokyo. Le club s'est donc retrouvé sans la salle de lutte de Waseda et, combiné à la pandémie a engendré un arrêt des opérations.

L'assouplissement récent des restrictions liées à la pandémie au Japon a permis au club de redémarré et Ota a eu de la chance de pouvoir utiliser la salle des arts martiaux à proximité du Tokyo Dome dans le quartier de Bunkyo.  Ce fût un moment spécial pour toutes les personnes concernées.

"Les personnes atteintes du syndrome de Down sont fondamentalement opposées aux sports de combat," a-t-il déclaré. "Mais lorsqu'ils continuent à en faire, je constate que leur esprit combatif ressort. j'entends des parents dire 'Il n'est plus timide' ou 'Il est devenu capable de faire des choses tout seul.' J'ai l'impression que les parents sentent aussi qu'en luttant, ils ont un potentiel illimité de développement personnel."

Bien qu'il n'y ait eu que cinq participants le premier jour du redémarrage du club, la salle était remplie d'une énergie positive, depuis les sourires sur leur visage lorsqu'ils pratiquaient des mouvements jusqu'à la façon dont ils levaient fièrement leur main lorsqu'on leur demandait d'être partenaire de jeu.

Parmi ceux qui sont montés sur le tapis se trouvait Aruban Kubota âgé de 24 ans, qui a été des premiers membres du club en 2005 alors qu'il était en première année d'école primaire. Kubota, dont le prénom provient du pays natal de son père, l'Albanie, est actuellement employé dans un centre d'aide sociale.

"Au début, il s'asseyait toujours sur le côté à l'entraînement", se souvient sa mère, Rimiko. "Mais avant que nous le sachions, il a commencé à se joindre au groupe et à décider des choses par lui-même. Il a commencé à agir de son propre chef."

Rimiko dit que l'attente pour que le club redémarre semblait interminable. "Je suis tellement reconnaissante envers le coach Ota", déclare-t-elle.

En juillet 2009 , Ota, désireux de donner aux membres une chance de mettre leurs nouvelles compétences à l'épreuve comme tous les lutteurs, a organisé la "1ère Coupe Waseda". D'autres clubs pour enfants trisomiques avaient vu le jour, principalement sous l'impulsion d'Ota et de ses relations de lutte, et le tournoi a attiré 29 participants de trois clubs..

Le tournoi, qui sera plus tard rebaptisé "Waku-waku Waseda Cup" et sera parrainé par une entreprise employant d'anciens lutteurs de Waseda, attire des participants allant des enfants aux adultes d'une vingtaine d'années. Le niveau continue de s'améliorer et, contrairement aux premières années où il était difficile pour les participants de contrôler leurs émotions, les matchs ne sont plus interrompus et peuvent se dérouler sans heurts.

"Au début, notre objectif principal était simplement de les amener à pouvoir aller sur le tapis par eux-mêmes", a déclaré Ota dans une interview après le tournoi 2016. "Maintenant, ils comprennent les règles et peuvent avoir ce que nous considérons comme un match régulier."

Tous les participants reçoivent une médaille, mais le point culminant de la cérémonie de remise des prix est la sélection du MVP et du Fighting Spirit Award qui sont accompagnés d'un trophée. Alors qu'Ota tient le micro avant de faire l'annonce, les gagnants (qui sont éligibles pour le MVP) le regardent comme s'ils étaient en prière tandis que toute la salle prend une atmosphère de sourires

Ota2Un membre du club fait un exercice de double-leg takedown sous le regard des autres. (Photo: Japanese Wrestling Federation)


Viser les Jeux olympiques spéciaux

Comme en témoigne l'enthousiasme suscité par les Jeux paralympiques de Tokyo en 2021, le sport n'est pas l'apanage des personnes valides. Les personnes atteintes du syndrome de Down ou d'autres déficiences intellectuelles font également des progrès dans la pratique du sport.

En octobre 2020, une compétition d'athlétisme réservée aux personnes atteintes du syndrome de Down s'est tenue à Miyazaki, dans le sud du Japon, et plus tôt cette année, une division pour les participants atteints du syndrome de Down a été mise en place pour la première fois lors d'une rencontre de natation à Chiba, à l'est de Tokyo.

À l'échelle internationale, Virtus, une organisation créée pour le développement du sport d'élite dans le monde entier pour les athlètes souffrant de déficiences intellectuelles, avait inscrit le judo au programme des 1ers Jeux Océanie/Asie qui se sont tenus en novembre de l'année dernière en Australie. Des athlètes japonais y ont participé, élargissant ainsi le champ des possibilités pour les personnes atteintes du syndrome de Down.

Ota regarde également au-delà des côtes japonaises. Le prochain objectif d'Ota est de faire entrer la lutte dans les Jeux olympiques spéciaux, qui ont une histoire de plus de 50 ans et diffèrent des Jeux paralympiques en ce qu'ils s'adressent spécifiquement aux personnes souffrant de déficiences intellectuelles. Actuellement, il y a plus de 20 sports dans les Jeux olympiques spéciaux, dont le judo.

Ota s'est rendu au siège de Washington, D.C., où on lui a dit que pour que la lutte soit incluse, il était nécessaire que le sport se développe au Japon et que davantage de pays dans le monde lancent des programmes. La lutte étant encore en pleine évolution et peu connue au Japon, il s'agit d'un obstacle de taille à franchir.

Mais il ne se laisse pas décourager. "Même si vous avez un handicap, tant qu'il existe un sport offrant une scène pour briller, on peut avoir une grande présence dans la société", a déclaré Ota.