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Les Jeunes Brillent en Gréco-Romaine ; Tynybekova et Kawai Atteignent les Demi-Finales

By Vinay Siwach

CHIBA, Japan (3 août) --- Sur les 49 lutteurs qui sont montés sur le tapis mardi au Makuhari Messe Hall, 22 étaient champions du monde au niveau senior ou dans l'un des groupes d'âge. Mais à la fin de la session du matin, il ne restait que huit personnes en course pour la médaille d'or aux Jeux olympiques de Tokyo.

La lutte a vu des acrions en 67 kg et 87 kg en gréco-romaine et en 62 kg en lutte féminine alors qu'elle entrait dans son troisième jour des Jeux olympiques dans la préfecture de Chiba, à environ 20 kilomètres de la capitale Tokyo. Les demi-finales ont été décidées dans les trois catégories de poids.

Une foule de bouleversements dans les séances du matin a cédé la place à du sang jeune en demi-finale des 67 kg alors que l'ancien champion du monde cadet Ramaz ZOIDZE (GEO) atteint la demi-finale après avoir éliminé le médaillé d'or olympique de Rio Ismael BORRERO (CUB) lors du premier tour. Borrero menait 1-1 sur critères après avoir abandonné la passivité en deuxième période. Il est allé chercher un head pinch pour obtenir deux points, mais a plutôt abandonné une projection au sol  pour traîner 1-3. Une sortie n'était pas suffisante car il a perdu 2-3.

Zoidze affrontera le champion du monde des moins de 23 ans Mohammadreza GERAEI (IRI) en demi-finale alors qu'il a battu le triple champion du monde Frank STAEBLER (GER) 5-5 en quart de finale. Staebler menait 5-3 lorsque les arbitres ont réclamé une faute à la jambe et celle-ci a été attribuée à Geraei. Les deux ont eu un avertissement chacun et un schéma de score similaire, mais le lutteur iranien a eu le dernier point et a été déclaré vainqueur.

ElsayedMohamed ELSAYED (EGY) est l'un des deux lutteurs de son pays à devenir demi-finaliste à Tokyo. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

L'autre demi-finale verra également le jeune Parviz NASIBOV (UKR) affronter Mohamed ELSAYED (EGY). Le médaillé mondial par groupe d'âge à plusieurs reprises Nasibov a remporté sur le champion du monde 2018 Artem SURKOV (ROC) avec un score de 1-1. Les deux ont eu une passivité chacun mais c'est l'Ukrainien qui l'a eu en deuxième période.

Elsayed a eu un premier combat frénétique contre le double champion du monde RYU Hansu (KOR) mais a suspendu pour une victoire 7-6. Il était en eaux troubles contre l'ancien champion du monde junior Karen ASLANYAN (ARM) mais a remporté une victoire 7-7 pour atteindre les demi-finales.

Alors que ce sont les jeunes qui ont brillé en 67 kg, les vétérans ont dominé la catégorie de poids des 87 kg. Dans le dernier tour de sa carrière, le champion du monde Viktor LORINCZ (HUN) a atteint la demi-finale et affrontera Mohamed METWALLY (EGY). Il a battu Atabek AZISBEKOV (KGZ) 6-1 dans le premier combat avant d'arrêter le médaillé de bronze de Rio Denis KUDLA (GER) 1-1 en quart de finale.

Metwally a été l'entrée surprise de la liste en s'imposant par sa supériorité technique 9-1 sur le vainqueur de la Coupe du monde individuelle Kiril MASKEVICH (BLR). Il a ensuite battu Daniel GREGORICH HECHAVARRIA (CUB) pour atteindre la demi-finale.

Le médaillé d'argent de Rio et champion du monde Zhan BELENIUK (UKR) affrontera Ivan HUKLEK (CRO) dans l'autre demi-finale en 87kg. Beleniuk a poursuivi sa stratégie bien planifiée d'essayer d'attaquer davantage en deuxième période, ce qui lui a permis de remporter l'avance sur critères.

Zhan BELENIUKZhan BELENIUK (UKR) a atteint la demi-finale en 87kg. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

Dans le premier combat, il a lutté contre le champion d'Europe Zurabi DATUNASHVILI (SRB) et a gagné 3-1 après une grosse ceinture en par terre. Bachir SID AZARA (ALG) l'a mené de près mais il a réussi à s'imposer 1-1.

Huklek a éliminé le médaillé de bronze olympique de Rio Rustam ASSAKOLO (UZB) en quart de finale avec une victoire de 4-1. Il a commencé par une victoire 5-3 sur John STEFANOWICZ (USA).

Du côté des femmes, la championne du monde Aisuluu TYNYBEKOVA (KGZ) a réservé sa place pour la deuxième demi-finale olympique consécutive et affrontera Iryna KOLIADENKO (UKR).En 2016, Tynybekova a perdu sa demi-finale et plus tard le combat pour la médaille de bronze.

Mais elle avait l'air d'un lutteur en mission alors qu'elle battait Anastasija GRIGORJEVA (LAT) 8-0 avec ces éliminations par mises au sol en décalage arrière qui la caractérisent. Et juste au moment où il semblait que Kriszta INCZE (ROU) serait un problème, elle a exposé la Roumaine dans son dos et a gagné par tombé.

AIsuluu TynybekovaAisuluu TYNYBEKOVA (KGZ) en demi-finale 62kg. (Photo: UWW / Martin Gabor)

Koliadenko semble également être celle qui a provoqué le bouleversement alors qu'elle a remporté ses deux combats par tombé. Le premier était Aminat ADENIYI (NGR) qui menait 4-0, mais l'Ukrainienne l'a écrasée au tapis et l'arbitre a pris son temps mais a finalement appelé cela une épingle. LONG Jia (CHN) a été sa prochaine victime car elle a également subi un tombé en première période.

Même Tynybekova balaie les demi-finales, elle rencontrera l'une des deux principales rivales qu'elle a en lutteuse international. KAWAI Yukako (JPN) et Taybe YUSEIN (BUL) ont atteint la demi-finale de l'autre côté du tableau en 62 kg.

Kawai, luttant à ses premiers Jeux olympiques, a réussi à battre Liubov OVCHAROVA (ROC) pour gagner 10-0 avant de s'imposer 10-2 contre une Henna JOHANSSON (SWE) fatiguée. La Suédoise a cédé un point pour passivité mais a réussi une mise à terre, mais Kawai est revenue plus forte avec un quatre points également pour gagner.

Yusein a également dominé ses deux combats alors qu'elle a obtenu Bolortuya KHURELKHUU (MGL) dans un bras roulé et a obtenu les rouleaux pour une victoire de 10-0 en un rien de temps. Mais sa première victoire était de 4-1 contre Lais NUNES (BRA).

Les demi-finales seront suivies des combats pour les médailles dans les catégories de poids 77 kg et 97 kg en gréco-romaine  et 68 kg femmes .

Japon

La décision est difficile, mais toutes les lutteuses japonaises qualifiées pour les JO comptent participer aux mondiaux de Belgrade

By Ken Marantz

TOKYO -- Mises devant un choix difficile, les cinq lutteuses japonaises déjà qualifiées pour les Jeux Olympiques de Tokyo expriment leur volonté commune de monter sur les tapis des mondiaux avant les JO.

Par un coup du destin, les dates reprogrammées du championnat du monde de cette année (du 12 au 20 décembre prochain) à Belgrade chevauchent de bout en bout celles du calendrier traditionnel de la Coupe de l'Empereur, le championnat national du Japon (du 17 au 20 décembre).

La Fédération japonaise de lutte, tentant de garder le cap sur une mer démontée par la pandémie, prévoit de donner aux athlètes le choix de la compétition à laquelle elles participeront.

Sara DOSHO_S20E2958.jpg La championne olympique Sara DOSHO (JPN) termine une prise lors du camp d'entraînement de lutte féminine (Photo : Sachiko Hotaka).

Mercredi dernier, jour d'ouverture du camp d'entraînement de l'équipe de lutte féminine au Centre national d'entraînement Ajinomoto de Tokyo, les championnes olympiques en titre Risako KAWAI et Sara DOSHO, ainsi que les trois autres lutteuses, ont toutes déclaré qu'elles se prononceraient bientôt ou que leur préférence va vers leur participation au championnat du monde.

"Je veux participer," dit Kawai, qui a remporté son troisième titre mondial consécutif en septembre 2019 à Noursoultan dans la catégorie des 57kg. "Je réalise le danger que représente le coronavirus mais quand je pense aux Jeux Olympiques, je n'ai pas participé à un tournoi international depuis février alors je veux en faire un avant les JO."

Ceci dépendra en premier lieu, bien sûr, de la tenue ou non du championnat du monde. United World Wrestling est supposé rendre sa décision finale début novembre, une décision prise avec la particularité supplémentaire que les Etats-Unis ont récemment annoncé qu'ils n'enverraient pas d'équipe aux mondiaux.

Pour les lutteurs japonais, cela va plus loin. Le gouvernement requiert de ses citoyens rentrant au pays de l'étranger qu'ils s'isolent d'eux-même pour une durée de 14 jours. Si cette restriction semble être bientôt allégée dans quelques cas pour les hommes d'affaires japonais et étrangers, elle s'appliquera cependant aux athlètes.

"A Narita, ils devront rester à l'hôtel," dit Shigeki NISHIGUCHI, directeur technique de la Fédération japonaise de lutte en se référant à l'aéroport international de Tokyo. "Ou alors ils attendront à la maison. Ils ne pourraient pas s'entraîner."

Nishiguchi dit que tout pourrait être résolu si le gouvernement permettait aux lutteurs de faire leur quarantaine au Centre national d'entraînement. Conçu comme une structure autonome qui opère déjà comme une bulle antivirus, les lutteurs pourraient y rester et s'entraîner comme à un camp d'entraînement élargi.

"En ce moment, cela ne semble pas possible," dit-il. "Nous ne sommes pas sûrs que le gouvernement le permettra."

Les lutteurs eux-mêmes ne se sentent concernés que par ce qu'ils peuvent contrôler. Normalement, la Coupe de l'Empereur, qui clôt l'année, serait le premier des deux tournois qualificatifs de l'équipe du championnat du monde de l'année suivante. Mais avec tous les tournois annulés pour cause de pandémie, les membres de l'équipe 2019 de Noursoultan ont pour premier choix de se rendre à Belgrade.

Les lutteuses japonaises s'étaient emparées à Noursoultan de places olympiques dans cinq des six catégories, obtenant une médaille d'or, deux d'argent, une de bronze et une cinquième place. La seule catégorie de poids dans laquelle le Japon doit encore se qualifier est celle des 50kg. La double championne du monde Yui SUSAKI tentera le tout pour le tout au tournoi de qualification olympique Asie de Xi'an, en Chine, du 26 au 28 mars prochain.

Susaki faisait partie d'un groupe d'étudiants absents du camp d'entraînement - qui a commencé mercredi - pour cause d'engagements scolaires. Comme la situation de Susaki est différente de celle des olympiennes confirmées, sa coach Shoko YOSHIMURA dit qu'elle est indécise quant à quel tournoi elle compte participer.

"Elle n'a pas encore décidé," dit Yoshimura. "Elle n'est pas à une étape où elle connaît toutes les conditions. Lorsque celles-ci seront définies, nous en parlerons et prendrons une décision."

Mayu MUKAIDA_S20E2937.jpg Mayu MUKAIDA (JPN) conclut un double ramassement de jambes (Photo : Sachiko Hotaka).

Pour Mayu MUKAIDA, médaillée mondiale d'argent 2019 en 53kg, il n'y a pas lieu d'hésiter.

"Je prévois d'aller aux mondiaux," dit-elle. "Il n'y a pas de raison de gamberger, je me prépare pour les mondiaux."

Une tâche en suspens l'attend à Belgrade. Elle sent encore la douleur de la seule défaite qu'elle avait encaissée à Noursoultan, lors de sa finale face à PAK Yong-Mi (PRK). "J'ignore si la Nord-Coréenne participera ou non, mais je ferai ce que je peux pour remporter la médaille d'or et garder cet élan jusqu'aux Jeux Olympiques."

Dosho, championne olympique à Rio et championne du monde des 69kg en 2017, déclare qu'elle penche, elle aussi, pour s'inscrire au championnat du monde. Elle avait terminé cinquième des 68kg à Noursoultan, après être revenue d'un congé pour une opération chirurgicale à l'épaule.

A Nur-Sultan, Dosho avait concédé la défaite au troisième tour face à la future championne Tamyra MENSAH-STOCK (USA), mais elle ne cherche pas pour autant à éviter de l'affronter encore une fois avant les JO de Tokyo, déplacés à juillet 2021.

"Si je peux l'affronter, c'est ok pour moi, sinon je me concentrerai sur la préparation nécessaire pour les JO," dit Dosho, qui s'est récemment remise d'une blessure au genou. "Je n'ai pas de blessure grave, mais quelques petits problèmes ici et là. Je garde en tête d'éviter de me blesser à l'entraînement."

Huroe MINAGAWA_S20E3019.jpg Hiroe MINAGAWA (JPN) resserre son étreinte sur une clef à la tête (Photo : Sachiko Hotaka).

Une autre lutteuse japonaise qui puisse bénéficier de l'absence des USA à Belgrade est Hiroe MINAGAWA, médaillée d'argent des 76kg.

"L'Américaine est classée No.1 dans ma catégorie de poids et elle est championne du monde," dit Minagawa, faisant référence à Adeline GRAY (USA), qui l'avait vaincue lors de la finale de Noursoultan. "C'est dommage qu'elle ne soit pas inscrite. Mais il y a beaucoup d'autres lutteuses douées à part elle, alors ce n'est pas une catastrophe si elle est absente et ça veut dire que je pourrai affronter celles des autres pays."

C'est la soif de compétitions internationales qui incite Minagawa, qui avait subi au printemps dernier une opération au genou alors que le sport s'était arrêté, à participer plutôt aux mondiaux qu'à la Coupe de l'Empereur.

"Dans mon cas, je veux me servir du championnat du monde pour trouver des solutions qui me permettent de dominer des lutteuses d'autres pays qui sont plus puissantes, et retrouver le sentiment des combats après une aussi longue pause," dit-elle. "Il y a toujours [le problème] de mon genou. Naturellement, les JO sont ma première priorité. Je dois réfléchir à comment être dans une condition optimale pour les JO."

Sans surprise, Yukako KAWAI, médaillée mondiale de bronze en 62kg, s'engagerait à accompagner sa soeur aînée Risako dans le vol pour Belgrade car toutes les deux cherchent à décrocher de concert l'or olympique à domicile.

"S'il y a un championnat du monde, j'y serai," dit Kawai. "Pas besoin de s'angoisser là-dessus."

Elle vise, bien sûr, la médaille d'or de Belgrade, mais plus comme un moyen qu'une fin en soi. "Ce que je désire plus que tout, c'est l'or olympique. Naturellement je vise le titre au championnat du monde, mais plutôt que de ne penser qu'à ça, je veux des combats pour me permettre de comprendre sur quoi je dois travailler avant les JO."

Il y a de fortes chances que la Coupe de l'Empereur se tienne comme prévu. Plus tôt ce mois, le Japon a organisé avec succès son premier tournoi national, le championnat national des lycéens sur invitation, rapidement suivi par le championnat national de lutte gréco-romaine des collégiens.