Séries de classement

Classement mondial de lutte féminine : neuf championnes du monde toujours en tête

By Eric Olanowski

CORSIER-SUR-VEVEY, Suisse (le 6 mai) -- United World Wrestling a publié les derniers classements mondiaux de lutte féminine après la conclusion des cinq championnats continentaux. Neuf médaillées d'or des mondiaux de Budapest 2018 maintiennent leur position au sommet du classement. L'Asie a quatre lutteuses classées No.1, l'Europe et les Amériques trois chacune.

Trois des quatre lutteuses asiatiques classées No.1 sont japonaises : Yui SUSAKI (JPN) (50kg), Mayu MUKAIDA (JPN) (55kg) et Risako KAWAI (JPN) (59kg). La quatrième est la Chinoise RONG Ningning (CHN) en 57kg. 

Les trois lutteuses européennes au sommet du classement sont Taybe YUSEIN (BUL) (62kg), Petra Maarit OLLI (FIN) (65kg) et Alla CHERKASOVA (UKR) (68kg).

Sarah HILDEBRANDT (USA) (86 points), Justina DI STASIO (CAN) (72kg) et Adeline GRAY (USA) (76kg) complètent le classement des meilleures lutteuses du moment. 

La seule lutteuse classée première mais non championne du monde en titre est l'Américaine Sarah Hildebrandt, avec 86 points. Elle a débuté la saison avec 40 points au compteur suite à sa médaille d'argent des mondiaux de Budapest, a ajouté 20 points grâce à son titre panaméricain, 14 pour celui du Yariguin, et 12 pour une troisième place au Dan Kolov.

La première place de Susaki en 50kg sur la sellette 
La double championne du monde en titre japonaise Yui Susaki est au sommet du classement des 50kg avec 60 points - mais sa place en tête de série du championnat du monde de Nur Sultan est sur la sellette. Susaki a dû se retirer du championnat du Japon en décembre dernier après avoir disloqué son coude lors du camp d'entraînement de l'équipe nationale en novembre. Elle n'a, en conséquence, pas participé au championnat d'Asie.

Sa remplaçante désignée fut Yuki IRIE. Irie a remporté le championnat d'Asie de Xi’an en Chine, soit 20 points de série qui lui donnent la douzième place au classement mondial. 

Pour que Susaki reprenne sa place avant le championnat du monde de Nur Sultan et défende son titre, il lui faudra remporter la Coupe Meiji ce printemps puis vaincre la vainqueure de la Coupe de l'Empereur en éliminatoire.

Imaginons qu'Irie, ou toute autre lutteuse japonaise, empêche Susaki d'être sélectionnée en équipe des mondiaux, l'Ukrainienne et classée deuxième Oksana LIVACH (45 points) passera en tête de série No.1 pour le championnat du monde. Livach, médaillée mondiale de bronze en 2018, a à son actif un titre européen (victoire 6-4 sur la Bulgare Miglena SELISHKA) et a ajouté 20 points de série à ses 25 précédents.

Si la Chinoise et médaillée olympique de bronze SUN Yanan (43 points) a concédé la défaite face à Irie en finale du championnat d'Asie,  elle a tout de même collecté 18 points, suffisamment pour être classée troisième. L'Azerbaïdjanaise huit fois championne du monde et médaillée olympique Mariya STADNIK (40 points) est quatrième des 50kg avec 40 points. 

De Biélorussie, Kseniya STANKEVICH (34 points) bénéficiera d'un échec de Susaki. Cinquième actuellement, elle passerait quatrième tête de série à Nur Sultan. 

Demi-finales potentielles, 50kg 
Demi-Finale – No. 1 Yui SUSAKI (JPN) vs. No. 4 Mariya STADNIK (AZE)
Demi-Finale – No. 2 Oksana LIVACH (UKR) vs. No. 3 Yanan SUN (CHN) 

Hildebrandt seule No.1 non championne du monde
L'Américaine Sarah Hildebrandt (86 points) tient un avantage de 26 point sur la championne du monde en titre Haruna OKUNO (60 points) et occupe la première place de la catégorie des 53kg. 

Hildebrandt, dont la médaille d'argent des mondiaux de Budapest vaut 40 points, est montée sur le podium des deux premiers événements de série de classement, récoltant 20 points pour son titre aux Panaméricains, 14 pour celui du Yariguin et 12 points pour sa troisième place au Dan Kolov.

La championne du monde Haruna Okuno est classée seconde de la catégorie. Okuno a perdu sa place, au moins pour les continentaux, face à la championne du monde en titre des 55kg Mayu MUKAIDA. 

Médaillées de bronze à Budapest, PANG Qianyu (CHN) (55 points) et Diana WEICKER (CAN) (41 points) sont trois et quatrième du classement de ce mois. Si Mukaida tient la place du Japon des 53kg et sort Okuno, Pang et Weicker monteront chacune d'un cran et l'Équatorienne Luisa VALVERDE MELENDRES (36 points) passera quatrième tête de série. 

Demi-finales potentielles, 53kg
Demi-Finale – No. 1  Sarah Ann HILDEBRANDT vs. No. 4 Diana WEICKER (CAN) 
Demi-Finale – No. 2 Haruna OKUNO (JPN) No. 3 PANG Qianyu (CHN) 

Sidakova passe en première place si Mukaida change définitivement de catégorie
Bien qu'elle soit classée No.1 des 55kg, la championne du monde en titre Mayu Mukaida a rejoint les 53kg et laissera sa place à la dauphine biélorusse des mondiaux Zalina SIDAKOVA (60 points). 

Marina SEDNEVA (KAZ) et Myong Suk JONG (PRK) sont les deux autres lutteuses dans le top 4 des 55kg. Sedneva, troisième avec 28 points, a fini troisième du championnat d'Asie et était en finale du Dan Kolov.

Jong, classée quatrième avec 25 points et médaillée de bronze des mondiaux, a également changé de catégorie depuis les mondiaux. Jong était montée en 57kg au championnat d'Asie, battant la quadruple championne olympique Kaori ICHO (JPN) avant de faillir en finale.

Avec le départ de Mukaida, Jong et deux autres lutteuses de la catégorie - la  médaillée européenne de bronze Bediha GUN (TUR) (22 points) et la Chinoise XIE Mengyu (20 points), classées six et neuvième respectivement, seront dans le top 4 de Nur Sultan.

Demi-finales potentielles, 55kg 
Demi-Finale – No. 1 Mayu MUKAIDA (JPN) vs. No. 4 Myong Suk JONG (PRK) 
Demi-Finale – No. 2 Zalina SIDAKOVA (BLR)  vs. No. 3 Marina SEDNEVA (KAZ) 

Rong l'une des deux lutteuses avec presque 100 points de série
La championne du monde chinoise 2018 Rong Ningning mène ce qui est sans doute la catégorie la plus disputée du monde, celle des 57kg. Avec 96 points chacune, Rong et la championne du monde des 62kg Taybe Yusein sont les athlètes ayant le plus de points de série de classement tous styles confondus.  

La championne d'Europe et médaillée mondiale d'argent bulgare Bilyana DUDOVA est classée deuxième des 57kg avec 62 points. Dudova, championne d'Europe dans la catégorie des 59kg, est la seule lutteuse capable de disputer la première place à Rong. Elle aura besoin, pour cela, de remporter le Sassari et le Yasar Dogu, si Rong fait l'impasse sur les deux compétitions. 

La norvégienne Grace BULLEN, championne du monde des U23 et 5me des mondiaux de Budapest, est classée troisième avec 58 points. Bullen, décevante en 7me place du championnat d'Europe, a pris la deuxième place du Dan Kolov et du Yariguin. Ces deux podiums lors des premiers événements de série de classement de l'année lui rapportent 26 points combinés.

Odunayo ADEKUOROYE (NRG) (46 points), quintuple championne d'Afrique et médaillée de bronze du Dan Kolov, occupe la quatrième place du classement. 

Demi-finales potentielles, 57kg 
Demi-Finale – No. 1 RONG Ningning (CHN) vs. No. 4 Odunayo ADEKUOROYE (NGR) 
Demi-Finale – No. 2 Bilyana DUDOVA (BUL) vs. No. 3 Grace BULLEN (NOR) 

Kawai descend en 57kg, Yesilirmak passe en tête des 59kg
La championne du monde en titre et classée No.1 de la catégorie des 59kg Risako Kawai est passée en 57kg avec l'espoir de défendre son titre olympique de Rio mais a, dans le processus, laissé sa place à la quadruple championne olympique Kaori Icho. Il n'est pas sûr que Kawai remonte en 59kg pour les mondiaux 2019 ; en ce cas elle se retrouvera tête de série No.1 grâce à ses 60 points de série.

Si Kawai reste en 57kg, la Turque Elif YESILIRMAK (56 points) rejoindra le haut du tableau et la compatriote de Kawai Yuzuka INAGAKI rejoindra également le top 4. 

Yesilirmak, 50 points au compteur et dauphine des mondiaux l'année passée en 59kg, vient de sortir troisième du championnat d'Europe derrière la Russe Svetlana LIPATOVA (RUS), classée troisième mondiale à tout juste six points de la lutteuse turque.

L'Indienne Sarita SARITA (30 points) est classée 5me des 59kg et passera tête de série No.4 pour le championnat du monde. En effet, deux Japonaises sont actuellement classées dans le top 4 alors que la participation au championnat du monde est limitée à un seul athlète par pays. Kawai, No.1, ou Inagaki, No.4, devra faire l'impasse et Sarita se retrouvera tête de série No.4. 

Demi-finales potentielles, 59kg 
Demi-Finale – No. 1 Risako KAWAI (JPN) vs. No. 5 Sarita SARITA (IND) 
Demi-Finale – No. 2 Elif YESILIRMAK (TUR) vs. No. 3 Svetlana LIPATOVA (RUS) 

Yusein championne d'europe pour la deuxième fois d'affilée et tête de série No.1 en 62kg
La championne du monde en titre bulgare des 62kg Taybe Yusein, qui détient 96 points de série, s'est assuré la tête de série No.1 des mondiaux grâce à une avance de 38 points sur sa concurrente la plus proche Yukako KAWAI (JPN) (58 points). Comme mentionné plus haut, Yusein et Rong Ningning, à égalité avec 96 points chacune, sont les athlètes avec le plus de points récoltés toutes catégories confondues.

Mallory VELTE (USA) et Yuliia TKACH OSTAPCHUK (UKR), sorties toutes deux troisièmes des mondiaux de Budapest, ont chacune 43 points, mais l'absence de Tkach Ostapchuk au championnat d'Europe et la participation de Velte au championnat panaméricain donne à l'Américaine la 3me place (Plus grand nombre de participation à des événements de série de classement*)

Demi-finales potentielles, 62kg 
Demi-Finale – No. 1 Taybe YUSEIN (BUL) vs. No. 4 Yuliia TKACH OSTAPCHUK (UKR)
Demi-Finale – No. 2 Yukako KAWAI (JPN) vs. No. 3 Mallory VELTE (USA) 

Olli sécurise sa première place en 65kg 
La première championne du monde de l'histoire de la Finlande, Petra Olli (88 points), a plus de deux fois le nombre de points de Mariia KUZNETSOVA (RUS ) (41 points), classée deuxième, et s'est assuré la tête de série No.1 des mondiaux. 

Danielle LAPPAGE (CAN) et Forrest Ann MOLINARI (USA) ont chacune 40 points de série, mais la Canadienne est classée troisième grâce à sa deuxième place aux derniers mondiaux (Classement des derniers championnats du monde senior ou des JO).

Demi-finales potentielles, 65kg 
Demi-Finale – No. 1 Petra Maarit OLLI (FIN) vs. No. 4 Forrest MOLINARI (USA) 
Demi-Finale – No. 2 Mariia KUZNETSOVA (RUS) vs. No. 4 Danielle LAPPAGE (CAN) 

Cherkasova poursuivie par Mensah en 68kg
Bien qu'elle ait au moins scellé la place de deuxième tête de série pour les mondiaux, la classée No.1 Alla Cherkasova n'est toujours pas sûre de pouvoir accéder à la première tête de série de la compétition. Tamyra MENSAH (USA), avec ses 59 points de série, peut encore rattrapper l'Ukrainienne championne du monde si elle remporte les deux prochains et derniers événements de série de classement et que Cherkasova fait l'impasse sur les deux compétitions. Cela donnerait 95 points à l'Américaine, trois de plus que l'Ukrainienne.

La Mongole SORONZONBOLD Battsetseg (44 points) et la Chinoise Feng ZHOU (41 points) sont trois et quatrième de la catégorie de poids des 68kg. 

Demi-finales potentielles, 68kg 
Demi-Finale – No. 1 Alla CHERKASOVA (UKR) vs. No. 4 ZHOU Feng (CHN)
Demi-Finale – No. 2 Tamyra MENSAH (USA) vs. No. 3 SORONZONBOLD Battsetseg 

Di Stasio fait son retour après une opération à la cheville
Canadienne, la championne du monde Justina Di Stasio n'a pas concouru depuis sa médaille d'or de Budapest, mais reste la lutteuse la mieux classée du monde en 69kg. Di Stasio est supposée faire son retour sur les tapis les semaines qui viennent - après avoir subi une opération à la cheville pour un os ébréché. Si elle reste dans la catégorie (non-olympique) des 72kg, elle sera tête de série No.1 au championnat du monde. 

La médaillée mondiale de bronze Buse TOSUN (TUR) (49 points) est bien passée devant la Mongole OCHIRBAT Nasanburmaa (48 points) pour la deuxième place mais n'a qu'un seul point d'avance sur la médaillée d'argent des mondiaux de Budapest.

Quatrième des 72kg, la championne d'Afrique égyptienne Samar HAMZA, avec 43 points au compteur.

Demi-finales potentielles,72kg 
Demi-Finale – No. 1 Justina DI STASIO (CAN) vs. No. 4 Samar HAMZA (EGY) 
Demi-Finale – No. 2 Buse TOSUN (TUR) vs. No. 3 OCHIRBAT Nasanburmaa (MGL) 

Gray mène Adar de deux points 
L'Américaine Adeline Gray (78 points) se maintient au sommet d'une catégorie inondée de talents, celle des 76kg. Gray a deux points d'avance sur la lutteuse qu'elle a vaincue pour obtenir son quatrième titre mondial à Budapest, Yasemin ADAR (TUR) (76 points). 

Gray et Adar ont toutes les deux remporté leur championnat continental. 

Gray a gagné le championnat panaméricain de Buenos Aires en Argentine par tombé sur la No.15 Genesis REASCO VALDEZ (ECU). Son titre continental lui garantit au moins la tête de série No.4 des 76kg pour les mondiaux.

Adar, championne du monde en 2017, décroche le titre européen face à la No.14 Martina KUENZ (AUT) par 6-2. C'est le quatrième titre européen consécutif d'Adar.

Classée troisième, Hiroe MINAGAWA SUZUKI (JPN) avait 25 points grâce à sa médaille mondiale de bronze. Elle a pu y ajouter 16 points d'une seconde place au championnat d'Asie et 16 autres de la médaille d'or du Yariguin, pour un total de 57 points.

Médaillée européenne de bronze, Aline FOCKEN (GER) est classée quatrième avec 56 points.

Demi-finales potentielles, 76kg 
Demi-Finale – No. 1 Adeline Maria GRAY (USA) No. 4 Aline FOCKEN (GER) 
Demi-Finale – No. 2 Yasemin ADAR (TUR) vs. No. 3 Hiroe MINAGAWA SUZUKI (JPN) 

#WrestleBelgrade

Burroughs, qui vise un 7e titre, fait partie de l'équipe américaine pour les Mondiaux

By Vinay Siwach

NEW YORK, USA (9 juin) -- Peu de temps après avoir obtenu sa place pour représenter les États-Unis aux Championnats du monde, Jordan BURROUGHS (USA) a été interrogé sur sa carrière internationale de dix ans.

Burroughs a sorti une des nombreuses réponses classiques de son livre. "C'est difficile, mais c'est ce que nous faisons, nous faisons des choses difficiles," a déclaré Burroughs. "Nous sommes confrontés à un défi, nous nous préparons pour ce défi, avec la lutte, nous le relevons."

C'est vrai pour Burroughs.

Au fil des ans, le champion olympique de Londres a connu de nombreuses situations difficiles, tant sur le tapis qu'en dehors. Mais a réussi à gagner la plupart, si ce n'est la totalité. Qu'il revienne après une blessure pour gagner le titre mondial une fois de plus ou qu'il se remette de sa défaite aux Jeux Olympiques de Rio, il a battu des stars locales et des lutteurs en herbe aux Etats-Unis et a intégré l'équipe mondiale.

Mercredi, Burroughs tentait de faire partie de sa 11e équipe mondiale/olympique et l'homme de 33 ans y est parvenu en battant Chance MARSTELLER (USA) à 79 kg dans une finale au meilleur des trois manches à New York, USA.

“Personne ne peut me battre au match trois,” a déclaré Burroughs. "[J'ai] une tonne de respect pour Marsteller. Mais cela se résume à une grande confiance dans notre entraînement, notre personnel d'encadrement et nos partenaires. J'étais préparé pour un troisième match. Mais je sais aussi que si quelqu'un me bat, surtout dans une série, c'est mentalement écrasant pour eux. Ils doivent se préparer à le faire deux fois de suite."

Après avoir remporté les Championnats panaméricains en mai, Burroughs a déclaré qu'il était conscient qu'il lui serait extrêmement difficile de gagner contre n'importe quel lutteur.

"Je ne suis pas sûr de l'adversaire que je vais affronter", a-t-il déclaré à Acapulco. "Mais je sais que, quel que soit l'adversaire, ce sera extrêmement difficile. Je suis prêt à relever n'importe quel défi, qu'il s'agisse d'un nouveau défi ou d'un défi familier. Une chose est claire : ce ne sera pas facile."

Marsteller a eu l'occasion de réaliser l'exploit de sa vie en forçant la tenue d'un match décisif lorsqu'il a remporté le deuxième combat 2-2. Mais Burroughs a mis à profit son expérience pour remporter le troisième combat 5-0 contre son jeune adversaire et faire partie de l'équipe américaine pour les championnats du monde de Belgrade.

Jordan BURROUGHS (USA)Jordan BURROUGHS (USA) a battuChance MARSTELLER (USA) pour faire partie de l'équipe des USA en 79kg. (Photo: Levi Ventura)

A l'aube de son septième titre mondial, Burroughs entre dans un territoire qu'aucun lutteur américain n'a encore abordé. John SMITH (USA) et Adeline GRAY (USA) sont à égalité avec six titres chacun et Belgrade sera l'occasion parfaite pour Burroughs de les dépasser.

L'homme de 33 ans le sait aussi. C'est son rêve depuis qu'il a gagné les Jeux Olymmiques à Londres. Il veut donc rester concentré sur cet objectif.

"[Je veux] rester concentré autant que possible pour entrer dans le monde des sept fois champions du monde", a-t-il déclaré. "Je parle toujours d'être le plus grand lutteur américain de tous les temps. Mais maintenant, je commence à me mettre dans la classe des grands de tous les temps dans tous les styles à travers le monde. Je pense que c'est une chose cool pour moi que d'entrer dans cette ère où je dois être reconnu dans le monde entier comme l'un des meilleurs lutteurs. C'est excitant pour moi. Je veux simplement me faire un nom. En grandissant, je n'étais même pas le meilleur lutteur de ma rue. C'est difficile de réussir à être plusieurs fois le meilleur lutteur du monde."

Burroughs l'a fait six fois en 10 ans. Il était un outsider lorsqu'il a remporté ses premiers championnats du monde en 2011. Un an plus tard, à 23 ans, il était aux Jeux olympiques de Londres, où il a remporté l'or et a été considéré comme l'avenir de ce sport aux États-Unis.

"Je ne savais pas à quoi m'attendre à Istanbul il y a 11 ans, wouah", avait déclaré Burroughs en février. "La bénédiction était que j'étais jeune et naïf et que je savais ce que j'avais. Denis TSARGUSH (RWF) était un champion du monde en titre dans cette catégorie de poids, et je ne l'avais jamais affronté auparavant. Je l'ai eu au deuxième round."

Il perd la première période contre Tsargush. Mais dans ce qui est le début d'une carrière pleine de retours, il remporte les deuxième et troisième périodes et le quart de finale. En finale, Sadegh GOUDARZI (IRI), acclamé par les bruyants supporters iraniens, était le favori. Mais Burroughs l'a assommé dans des périodes consécutives. Il a également fait sa marque de fabrique du "double-leg", décalage arrière) pendant cette compétition.  

"J'étais un petit peu nerveux pour être honnête," a déclaré Burroughs. "La participation à ce tournoi m'a donné beaucoup de confiance pour l'avenir, car après avoir gagné ce tournoi avec très peu d'expérience en libre, j'ai pensé à ce que je pourrais faire si je m'entraînais vraiment à plein temps. J'ai été reconnaissant pour l'ensemble de mon travail."

Et si quelqu'un pensait que le titre mondial en 2011 était un coup de chance, il a ensuite battu les mêmes lutteurs, en demi-finale et en finale, à Londres.

Jordan BURROUGHS (USA)Jordan BURROUGHS (USA) après avoir remporté la Finale X à New York. (Photo: Levi Ventura)

Mais beaucoup de choses ont changé depuis. Il est plus âgé et a des engagements en dehors du tapis. Il est aussi le père de quatre enfants et doit consacrer du temps à sa famille. Si l'on en croit le Twitter de sa femme Lauren, il a réussi à le faire.

Un autre changement que Burroughs a remarqué est le temps que ses adversaires passent à l'étudier, car il y a beaucoup de contenu disponible.

"La plus grande différence maintenant est que j'ai beaucoup d'obligations en dehors de la lutte par rapport à 2011", a-t-il déclaré. "Maintenant, je suis très familier, il y a beaucoup de vidéos sur moi, des gars qui me regardent lutter. Mais maintenant, ils veulent me faire tomber. Je comprends donc la position dans laquelle je me trouve."

Pourtant, il a réussi à faire tomber la moitié du monde qui a essayé de le faire tomber.

Burroughs, qui était souvent qualifié d'arrogant au début de sa carrière, est devenu un lutteur intelligent, vif et qui prend la forme physique très au sérieux. Son décalage arrière semble toujours être de première classe. Il n'est pas facile de rester au plus haut niveau pendant un certain temps, comme l'a fait Burroughs.

"

La foi", a-t-il dit. "La constance, s'entourer de personnes formidables. C'est une bénédiction de prévenir les blessures, mais aussi, vous savez, l'éthique du travail, la nutrition, la récupération et beaucoup de concentration. Je prends soin de mon corps. Je fais les bonnes choses pour m'assurer que je reste et maintiens un certain niveau de forme. Mais j'ai aussi été capable d'éviter les blessures et c'est en grande partie grâce à la chance."

Bien que peu de gens en parlent, les défis auxquels il est confronté dans la salle d'entraînement de lutte avec l'âge ont amené Burroughs à faire de meilleurs choix en matière de condition physique.

"Je suis un bien meilleur lutteur maintenant", a-t-il déclaré. "Je suis plus vif, plus intelligent, plus avisé. Je suis tout simplement un meilleur athlète. Mais encore une fois, je suis plus âgé. J'ai 10 à 12 ans d'expérience. C'est différent. Vous commencez à ressentir les douleurs de la longévité. J'ai beaucoup de kilomètres dans mon corps dans ce sport."

Il a également reconnu ne pas avoir subi de blessure mettant en péril sa carrière.

"J'ai eu la chance de ne rien subir de fou", a-t-il déclaré. "J'ai eu une cheville cassée, un mollet déchiré. Mais à part ça, j'ai en quelque sorte esquivé beaucoup de balles dans les positions folles dans lesquelles je me suis retrouvé."

Bien que Burroughs semble avoir eu beaucoup de succès, il a eu son lot de défis et de déchirements en cours de route.

Comme celui de Rio ou la défaite contre Zaurbek SIDAKOV (RWF) lors des championnats du monde consécutifs en 2018 et 2019. Ou encore lorsqu'il n'a pas réussi à intégrer l'équipe américaine pour les Jeux olympiques de Tokyo.

Mais chaque fois qu'il est dos au mur, Burroughs trouve le moyen de rebondir plus fort.

Souvenez-vous de la finale mondiale de 2017 contre le représentant russe de l'époque, Hetik TSABALOV (SRB). Burroughs a répondu à ses détracteurs avec cette performance épique qui a également permis aux États-Unis de remporter le titre par équipe en 2017. Il a réussi à remporter deux médailles de bronze consécutives à Budapest et à Nur-sultan.

Sur le plan international, il n'a perdu que contre deux lutteurs depuis les Jeux olympiques de Rio. Frank CHAMIZO (ITA) et Sidakov ont battu Burroughs deux fois chacun au cours des six dernières années.

Mais depuis qu'il est passé en 79 kg, il n'a pas encore perdu un seul combat. L'année dernière à Oslo, il a réussi à décrocher son cinquième titre mondial et le premier dans une nouvelle catégorie de poids en 79kg. Bien qu'il ne s'agisse pas des Jeux olympiques, cette catégorie a donné à Burroughs l'occasion d'en profiter à nouveau.

"Les gens ne le prennent pas [79 kg] au sérieux parce que ce n'est pas un poids olympique", a-t-il déclaré. "Cela m'a donné un certain rajeunissement en fin de carrière. J'ai 33 ans et j'en aurai 34 dans quatre mois [maintenant un]. Je n'ai pas besoin de perdre [trop de poids]. Je peux manger les choses que je veux et l'entraînement est plus amusant pour moi."

Après avoir remporté le titre à Oslo, Burroughs a commencé l'année 2022 avec une médaille d'or au Yasar Dogu d'Istanbul. C'est après avoir remporté ce titre qu'il a confirmé qu'il allait tenter une nouvelle fois sa chance aux Jeux olympiques. 

"Je veux une autre chance contre Dake, et ensuite une autre contre Sidakov", a déclaré Burroughs. "Je vais évoluer vers le bas. Je ne peux pas promettre que je ferai partie de l'équipe [américaine], mais vous savez que je vais donner le meilleur de moi-même."

Comme il n'a jamais reculé devant les défis dans le passé, Burroughs se prépare à surmonter celui-là aussi.

"C'est l'effort, l'attitude et un esprit de guerrier", a-t-il déclaré. "Je vais faire de mon mieux pour faire partie de l'équipe. Cela va être une coupe difficile pour moi, mais je suis engagé."