Séries de classement

Classement mondial de lutte féminine : neuf championnes du monde toujours en tête

By Eric Olanowski

CORSIER-SUR-VEVEY, Suisse (le 6 mai) -- United World Wrestling a publié les derniers classements mondiaux de lutte féminine après la conclusion des cinq championnats continentaux. Neuf médaillées d'or des mondiaux de Budapest 2018 maintiennent leur position au sommet du classement. L'Asie a quatre lutteuses classées No.1, l'Europe et les Amériques trois chacune.

Trois des quatre lutteuses asiatiques classées No.1 sont japonaises : Yui SUSAKI (JPN) (50kg), Mayu MUKAIDA (JPN) (55kg) et Risako KAWAI (JPN) (59kg). La quatrième est la Chinoise RONG Ningning (CHN) en 57kg. 

Les trois lutteuses européennes au sommet du classement sont Taybe YUSEIN (BUL) (62kg), Petra Maarit OLLI (FIN) (65kg) et Alla CHERKASOVA (UKR) (68kg).

Sarah HILDEBRANDT (USA) (86 points), Justina DI STASIO (CAN) (72kg) et Adeline GRAY (USA) (76kg) complètent le classement des meilleures lutteuses du moment. 

La seule lutteuse classée première mais non championne du monde en titre est l'Américaine Sarah Hildebrandt, avec 86 points. Elle a débuté la saison avec 40 points au compteur suite à sa médaille d'argent des mondiaux de Budapest, a ajouté 20 points grâce à son titre panaméricain, 14 pour celui du Yariguin, et 12 pour une troisième place au Dan Kolov.

La première place de Susaki en 50kg sur la sellette 
La double championne du monde en titre japonaise Yui Susaki est au sommet du classement des 50kg avec 60 points - mais sa place en tête de série du championnat du monde de Nur Sultan est sur la sellette. Susaki a dû se retirer du championnat du Japon en décembre dernier après avoir disloqué son coude lors du camp d'entraînement de l'équipe nationale en novembre. Elle n'a, en conséquence, pas participé au championnat d'Asie.

Sa remplaçante désignée fut Yuki IRIE. Irie a remporté le championnat d'Asie de Xi’an en Chine, soit 20 points de série qui lui donnent la douzième place au classement mondial. 

Pour que Susaki reprenne sa place avant le championnat du monde de Nur Sultan et défende son titre, il lui faudra remporter la Coupe Meiji ce printemps puis vaincre la vainqueure de la Coupe de l'Empereur en éliminatoire.

Imaginons qu'Irie, ou toute autre lutteuse japonaise, empêche Susaki d'être sélectionnée en équipe des mondiaux, l'Ukrainienne et classée deuxième Oksana LIVACH (45 points) passera en tête de série No.1 pour le championnat du monde. Livach, médaillée mondiale de bronze en 2018, a à son actif un titre européen (victoire 6-4 sur la Bulgare Miglena SELISHKA) et a ajouté 20 points de série à ses 25 précédents.

Si la Chinoise et médaillée olympique de bronze SUN Yanan (43 points) a concédé la défaite face à Irie en finale du championnat d'Asie,  elle a tout de même collecté 18 points, suffisamment pour être classée troisième. L'Azerbaïdjanaise huit fois championne du monde et médaillée olympique Mariya STADNIK (40 points) est quatrième des 50kg avec 40 points. 

De Biélorussie, Kseniya STANKEVICH (34 points) bénéficiera d'un échec de Susaki. Cinquième actuellement, elle passerait quatrième tête de série à Nur Sultan. 

Demi-finales potentielles, 50kg 
Demi-Finale – No. 1 Yui SUSAKI (JPN) vs. No. 4 Mariya STADNIK (AZE)
Demi-Finale – No. 2 Oksana LIVACH (UKR) vs. No. 3 Yanan SUN (CHN) 

Hildebrandt seule No.1 non championne du monde
L'Américaine Sarah Hildebrandt (86 points) tient un avantage de 26 point sur la championne du monde en titre Haruna OKUNO (60 points) et occupe la première place de la catégorie des 53kg. 

Hildebrandt, dont la médaille d'argent des mondiaux de Budapest vaut 40 points, est montée sur le podium des deux premiers événements de série de classement, récoltant 20 points pour son titre aux Panaméricains, 14 pour celui du Yariguin et 12 points pour sa troisième place au Dan Kolov.

La championne du monde Haruna Okuno est classée seconde de la catégorie. Okuno a perdu sa place, au moins pour les continentaux, face à la championne du monde en titre des 55kg Mayu MUKAIDA. 

Médaillées de bronze à Budapest, PANG Qianyu (CHN) (55 points) et Diana WEICKER (CAN) (41 points) sont trois et quatrième du classement de ce mois. Si Mukaida tient la place du Japon des 53kg et sort Okuno, Pang et Weicker monteront chacune d'un cran et l'Équatorienne Luisa VALVERDE MELENDRES (36 points) passera quatrième tête de série. 

Demi-finales potentielles, 53kg
Demi-Finale – No. 1  Sarah Ann HILDEBRANDT vs. No. 4 Diana WEICKER (CAN) 
Demi-Finale – No. 2 Haruna OKUNO (JPN) No. 3 PANG Qianyu (CHN) 

Sidakova passe en première place si Mukaida change définitivement de catégorie
Bien qu'elle soit classée No.1 des 55kg, la championne du monde en titre Mayu Mukaida a rejoint les 53kg et laissera sa place à la dauphine biélorusse des mondiaux Zalina SIDAKOVA (60 points). 

Marina SEDNEVA (KAZ) et Myong Suk JONG (PRK) sont les deux autres lutteuses dans le top 4 des 55kg. Sedneva, troisième avec 28 points, a fini troisième du championnat d'Asie et était en finale du Dan Kolov.

Jong, classée quatrième avec 25 points et médaillée de bronze des mondiaux, a également changé de catégorie depuis les mondiaux. Jong était montée en 57kg au championnat d'Asie, battant la quadruple championne olympique Kaori ICHO (JPN) avant de faillir en finale.

Avec le départ de Mukaida, Jong et deux autres lutteuses de la catégorie - la  médaillée européenne de bronze Bediha GUN (TUR) (22 points) et la Chinoise XIE Mengyu (20 points), classées six et neuvième respectivement, seront dans le top 4 de Nur Sultan.

Demi-finales potentielles, 55kg 
Demi-Finale – No. 1 Mayu MUKAIDA (JPN) vs. No. 4 Myong Suk JONG (PRK) 
Demi-Finale – No. 2 Zalina SIDAKOVA (BLR)  vs. No. 3 Marina SEDNEVA (KAZ) 

Rong l'une des deux lutteuses avec presque 100 points de série
La championne du monde chinoise 2018 Rong Ningning mène ce qui est sans doute la catégorie la plus disputée du monde, celle des 57kg. Avec 96 points chacune, Rong et la championne du monde des 62kg Taybe Yusein sont les athlètes ayant le plus de points de série de classement tous styles confondus.  

La championne d'Europe et médaillée mondiale d'argent bulgare Bilyana DUDOVA est classée deuxième des 57kg avec 62 points. Dudova, championne d'Europe dans la catégorie des 59kg, est la seule lutteuse capable de disputer la première place à Rong. Elle aura besoin, pour cela, de remporter le Sassari et le Yasar Dogu, si Rong fait l'impasse sur les deux compétitions. 

La norvégienne Grace BULLEN, championne du monde des U23 et 5me des mondiaux de Budapest, est classée troisième avec 58 points. Bullen, décevante en 7me place du championnat d'Europe, a pris la deuxième place du Dan Kolov et du Yariguin. Ces deux podiums lors des premiers événements de série de classement de l'année lui rapportent 26 points combinés.

Odunayo ADEKUOROYE (NRG) (46 points), quintuple championne d'Afrique et médaillée de bronze du Dan Kolov, occupe la quatrième place du classement. 

Demi-finales potentielles, 57kg 
Demi-Finale – No. 1 RONG Ningning (CHN) vs. No. 4 Odunayo ADEKUOROYE (NGR) 
Demi-Finale – No. 2 Bilyana DUDOVA (BUL) vs. No. 3 Grace BULLEN (NOR) 

Kawai descend en 57kg, Yesilirmak passe en tête des 59kg
La championne du monde en titre et classée No.1 de la catégorie des 59kg Risako Kawai est passée en 57kg avec l'espoir de défendre son titre olympique de Rio mais a, dans le processus, laissé sa place à la quadruple championne olympique Kaori Icho. Il n'est pas sûr que Kawai remonte en 59kg pour les mondiaux 2019 ; en ce cas elle se retrouvera tête de série No.1 grâce à ses 60 points de série.

Si Kawai reste en 57kg, la Turque Elif YESILIRMAK (56 points) rejoindra le haut du tableau et la compatriote de Kawai Yuzuka INAGAKI rejoindra également le top 4. 

Yesilirmak, 50 points au compteur et dauphine des mondiaux l'année passée en 59kg, vient de sortir troisième du championnat d'Europe derrière la Russe Svetlana LIPATOVA (RUS), classée troisième mondiale à tout juste six points de la lutteuse turque.

L'Indienne Sarita SARITA (30 points) est classée 5me des 59kg et passera tête de série No.4 pour le championnat du monde. En effet, deux Japonaises sont actuellement classées dans le top 4 alors que la participation au championnat du monde est limitée à un seul athlète par pays. Kawai, No.1, ou Inagaki, No.4, devra faire l'impasse et Sarita se retrouvera tête de série No.4. 

Demi-finales potentielles, 59kg 
Demi-Finale – No. 1 Risako KAWAI (JPN) vs. No. 5 Sarita SARITA (IND) 
Demi-Finale – No. 2 Elif YESILIRMAK (TUR) vs. No. 3 Svetlana LIPATOVA (RUS) 

Yusein championne d'europe pour la deuxième fois d'affilée et tête de série No.1 en 62kg
La championne du monde en titre bulgare des 62kg Taybe Yusein, qui détient 96 points de série, s'est assuré la tête de série No.1 des mondiaux grâce à une avance de 38 points sur sa concurrente la plus proche Yukako KAWAI (JPN) (58 points). Comme mentionné plus haut, Yusein et Rong Ningning, à égalité avec 96 points chacune, sont les athlètes avec le plus de points récoltés toutes catégories confondues.

Mallory VELTE (USA) et Yuliia TKACH OSTAPCHUK (UKR), sorties toutes deux troisièmes des mondiaux de Budapest, ont chacune 43 points, mais l'absence de Tkach Ostapchuk au championnat d'Europe et la participation de Velte au championnat panaméricain donne à l'Américaine la 3me place (Plus grand nombre de participation à des événements de série de classement*)

Demi-finales potentielles, 62kg 
Demi-Finale – No. 1 Taybe YUSEIN (BUL) vs. No. 4 Yuliia TKACH OSTAPCHUK (UKR)
Demi-Finale – No. 2 Yukako KAWAI (JPN) vs. No. 3 Mallory VELTE (USA) 

Olli sécurise sa première place en 65kg 
La première championne du monde de l'histoire de la Finlande, Petra Olli (88 points), a plus de deux fois le nombre de points de Mariia KUZNETSOVA (RUS ) (41 points), classée deuxième, et s'est assuré la tête de série No.1 des mondiaux. 

Danielle LAPPAGE (CAN) et Forrest Ann MOLINARI (USA) ont chacune 40 points de série, mais la Canadienne est classée troisième grâce à sa deuxième place aux derniers mondiaux (Classement des derniers championnats du monde senior ou des JO).

Demi-finales potentielles, 65kg 
Demi-Finale – No. 1 Petra Maarit OLLI (FIN) vs. No. 4 Forrest MOLINARI (USA) 
Demi-Finale – No. 2 Mariia KUZNETSOVA (RUS) vs. No. 4 Danielle LAPPAGE (CAN) 

Cherkasova poursuivie par Mensah en 68kg
Bien qu'elle ait au moins scellé la place de deuxième tête de série pour les mondiaux, la classée No.1 Alla Cherkasova n'est toujours pas sûre de pouvoir accéder à la première tête de série de la compétition. Tamyra MENSAH (USA), avec ses 59 points de série, peut encore rattrapper l'Ukrainienne championne du monde si elle remporte les deux prochains et derniers événements de série de classement et que Cherkasova fait l'impasse sur les deux compétitions. Cela donnerait 95 points à l'Américaine, trois de plus que l'Ukrainienne.

La Mongole SORONZONBOLD Battsetseg (44 points) et la Chinoise Feng ZHOU (41 points) sont trois et quatrième de la catégorie de poids des 68kg. 

Demi-finales potentielles, 68kg 
Demi-Finale – No. 1 Alla CHERKASOVA (UKR) vs. No. 4 ZHOU Feng (CHN)
Demi-Finale – No. 2 Tamyra MENSAH (USA) vs. No. 3 SORONZONBOLD Battsetseg 

Di Stasio fait son retour après une opération à la cheville
Canadienne, la championne du monde Justina Di Stasio n'a pas concouru depuis sa médaille d'or de Budapest, mais reste la lutteuse la mieux classée du monde en 69kg. Di Stasio est supposée faire son retour sur les tapis les semaines qui viennent - après avoir subi une opération à la cheville pour un os ébréché. Si elle reste dans la catégorie (non-olympique) des 72kg, elle sera tête de série No.1 au championnat du monde. 

La médaillée mondiale de bronze Buse TOSUN (TUR) (49 points) est bien passée devant la Mongole OCHIRBAT Nasanburmaa (48 points) pour la deuxième place mais n'a qu'un seul point d'avance sur la médaillée d'argent des mondiaux de Budapest.

Quatrième des 72kg, la championne d'Afrique égyptienne Samar HAMZA, avec 43 points au compteur.

Demi-finales potentielles,72kg 
Demi-Finale – No. 1 Justina DI STASIO (CAN) vs. No. 4 Samar HAMZA (EGY) 
Demi-Finale – No. 2 Buse TOSUN (TUR) vs. No. 3 OCHIRBAT Nasanburmaa (MGL) 

Gray mène Adar de deux points 
L'Américaine Adeline Gray (78 points) se maintient au sommet d'une catégorie inondée de talents, celle des 76kg. Gray a deux points d'avance sur la lutteuse qu'elle a vaincue pour obtenir son quatrième titre mondial à Budapest, Yasemin ADAR (TUR) (76 points). 

Gray et Adar ont toutes les deux remporté leur championnat continental. 

Gray a gagné le championnat panaméricain de Buenos Aires en Argentine par tombé sur la No.15 Genesis REASCO VALDEZ (ECU). Son titre continental lui garantit au moins la tête de série No.4 des 76kg pour les mondiaux.

Adar, championne du monde en 2017, décroche le titre européen face à la No.14 Martina KUENZ (AUT) par 6-2. C'est le quatrième titre européen consécutif d'Adar.

Classée troisième, Hiroe MINAGAWA SUZUKI (JPN) avait 25 points grâce à sa médaille mondiale de bronze. Elle a pu y ajouter 16 points d'une seconde place au championnat d'Asie et 16 autres de la médaille d'or du Yariguin, pour un total de 57 points.

Médaillée européenne de bronze, Aline FOCKEN (GER) est classée quatrième avec 56 points.

Demi-finales potentielles, 76kg 
Demi-Finale – No. 1 Adeline Maria GRAY (USA) No. 4 Aline FOCKEN (GER) 
Demi-Finale – No. 2 Yasemin ADAR (TUR) vs. No. 3 Hiroe MINAGAWA SUZUKI (JPN) 

#WrestlePontevedra

Le Chelem de Susaki : La star japonaise est la première à remporter tous les titres mondiaux et olympiques

By Vinay Siwach

PONTEVEDRA, Espagne (20 octobre) -- Yui SUSAKI (JPN) et l'histoire auront toujours Paris

Mais avant cela, la merveille japonaise a décidé de s'offrir tous les titres mondiaux que la lutte pouvait offrir.

Elle a participé aux championnats du monde U23 à Pontevedra en Espagne un mois après avoir remporté son troisième titre mondial senior. En luttant seulement pendant quatre minutes et 47 secondes dans quatre combats, Susaki a réalisé le 'Grand Chelem' de lutte – remportant tous les titres mondiaux et les Jeux Olympiques, devenant ainsi la première lutteuse à réaliser l'exploit.

“Je voulais prendre le titre U23 et devenir la première à réaliser le 'grand chelem',” a déclaré Susaki. “Je suis tellement heureuse d'y être parvenue.”

Après avoir remporté les titres mondiaux U17 de 2014 à 2016, Susaki a remporté ses premiers titres senior et U20 en 2017 et les Jeux Olympiques en 2021. Bien consciente que cette année est sa dernière chance de concourir au niveau U23, la championne olympique Susaki a abordé la compétition sans préoccupation et en est ressortie avec un autre record à son actif.

“Je l'ai toujours connu [le Grand Chelem]. Deux de mes prédécesseurs ont remporté quatre titres [du groupe d'âge],” a déclaré Susaki faisant référence à Haruna OKUNO (JPN) et Masako FURUICHI (JPN) “mais personne dans le monde de la lutte n'avait ajouté le cinquième titre [que Susaki a remporté en 2021]. Je voulais entrer dans l'histoire, donc j'allais définitivement m'inscrire cette année. Je savais que ce serait la première et la dernière fois [en U23].”

Yui SUSAKI (JPN)Yui SUSAKI (JPN) épingle Ankush PANGHAL (IND) en finale des 50kg. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

En fianle des 50kg, Susaki a lutté contre Ankush PANGHAL (IND) et a opté pour le double-leg. Panghal s'est battu pendant un cours instant et à même essayé de s'exposer pour marquer des points contre Susaki, ce qui n'était pas arrivé depuis trois ans.

Susaki a improvisé rapidement et a bloqué la jambe de Panghal en Figure 4 et a assuré la chute en une minute et 52 secondes pour créer l'histoire.

“Je voulais créer l'histoire, une nouvelle chose dans l'histoire et c'est un exploit que j'ai pu accomplir,” a-t-elle déclaré. “Je voulais graver mon nom dans l'histoire de la lutte.”

La lutte se souviendra d'elle comme l'une des lutteuses les plus dominantes de tous les temps, si ce n'est la plus dominantes. Pour certains, elle est forte alors que pour d'autres elle est techniquement solide. De nombreux lutteurs attribuent à Susaki sa connaissance du tapis.

Comme le leg lace qu'elle lance ou le armbar qu'elle utilise pour immobiliser son adversaire. Elle combinera cela avec le front chest wrap pour obtenir de gros points. Susaki n'attend pas l'erreur de son adversaire. Elle les punit à la première occasion qui se présente.

“Peu importe d'où vient l'adversaire, je veux surtout faire ma lutte et avant le match, je garde à l'esprit de donner tout ce que j'ai", a-t-elle déclaré après avoir remporté l'or jeudi..

C'est seulement sur le tapis. En dehors du tapis, elle ne perd jamais son sourire, saluant ses coéquipiers, ses fans et même ses collègues de lutte avec la même énergie. Rien ne la dérange, ou du moins elle le fait croire.

Mais il y a une photo d'elle aux Championnats du monde de Belgrade, alors qu'elle sort pour le combat pour la médaille d'or. Susaki salue joyeusement ses coéquipiers dans les tribunes, tandis que son adversaire attend sur le tapis avec un regard sévère.

Susaki a terminé le combat en une minute et 24 secondes avec un pin.

Yui SUSAKI (JPN)Yui SUSAKI (JPN) a remporté son premier titre mondial U23. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

Mais il n'en a pas toujours été ainsi. Au début de sa carrière, elle était un peu plus humaine, ressentant la nervosité avant un grand combat ou montrant des émotions après une victoire tendue. Elle a même fait des erreurs sur le tapis. Jusqu'en 2018, Susaki était coupable de se mettre sur la défensive à la fin de la deuxième période ou de se faire contrer sur ses attaques double-leg.

Tout a changé après cette fameuse victoire 2-2 au Klippan Lady Open 2018 sur la quadruple médaillée olympique Mariya STADNIK (AZE). Susaki n'a jamais célébré comme elle l'a fait après avoir remporté ce combat sans importance, mais le plus emblématique de sa carrière.

Susaki, alors âgé de 17 ans, est entré dans ce tournoi en tant que championne du monde. Mais l'incarnation de la lutte des 50 kg était Stadnik, qui n'a pas participé aux Championnats du monde 2017. Susaki devait la battre pour être incontestée.

Stadnik menait 2-1 avec 50 secondes à jouer. Susaki a lancé une attaque en utilisant un front headlock avec seulement 13 secondes restantes au chronomètre. Stadnik a défendu un takedown mais Susaki l'a repoussé pour mener 2-2 sur critères. Elle a gagné et a pénétré un nouveau territoire. Elle était la nouvelle star.

Cette défaite a brisé Stadnik. Elle n'a jamais marqué un seul point sur Susaki lors de leurs futures rencontres.

En dehors de Stadnik, SUN Yanan (CHN) est une autre lutteuse qui a inquiété Susaki. Lors de leur première rencontre aux Championnats d'Asie 2017, Sun l'a assommée avec un headlock avant, puis à la Coupe du monde 2017, elle a failli l'emporter avant que Susaki ne tienne bon pour une victoire 4-2.

Le combat de 2019 à la Coupe du monde était plus serré encore. Susaki l'emporte 3-2, mais c'est la dernière fois qu'elle a permis à l'une de ses adversaires de l'inquiéter. Elle a humilié Sun 11-0 en deux minutes lors de la finale olympique à Tokyo pour remporter l'or, une médaille qui a atterri sur les genoux de Susaki après un drame et l'aide de ses rivales, notamment Sun et Stadnik.

Après avoir battu la championne olympique de Rio 2016, Eri TOSAKA (JPN), Susaki était la favorite pour les Jeux olympiques de Tokyo. Mais Yuki IRIE (JPN) avait d'autres idées.

Depuis le lycée, Susaki n'a perdu que trois fois - les trois défaites contre Irie. L'une de ces défaites a eu lieu lors des éliminatoires des Championnats du monde 2019, qui constituaient la première étape de qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo. Les espoirs de Susaki ont été anéantis car tout ce dont Irie avait besoin était de remporter une médaille chez les 50 kg à Nursultan, au Kazakhstan. Étant donné la domination du Japon chez les 50 kg, il était évident qu'Irie en remporterait une.

Mais le destin a voulu qu'Irie subisse une défaite 13-12 contre Sun en quart de finale avant que Stadnik ne batte Sun en demi-finale, éliminant ainsi Irie. C'était la bouée de sauvetage de Susaki. Elle s'est qualifiée pour les Jeux olympiques lors des qualifications olympiques asiatiques à Almaty, au Kazakhstan, et le reste appartient à l'histoire.

Elle a fait ses débuts lors des Championnats du monde U17 en 2014, et depuis lors, Susaki a un record international de 72-0, avec seulement 10 de ces combats qui ont duré les six minutes complètes. Au total, sur un total de 406 minutes [72 combats], Susaki a passé environ 190 minutes sur le tapis, soit moins de la moitié du temps complet.

Son premier combat de six minutes a eu lieu lors du prestigieux Grand Prix Ivan Yarigiun en 2017, qui a constitué ses débuts internationaux senior. L'ancienne championne européenne Valeria CHEPSARAKOVA (RWF) a réussi à la tenir à distance mais n'a pas pu l'empêcher de s'imposer 6-0.

Susaki, alors âgée de 16 ans, avait déjà remporté trois médailles d'or mondiales U17 et n'avait toujours pas concédé de point en 17 combats. Elle allait étendre ce record à 21 combats avant qu'Anna LUKASIAK (POL) ne marque quatre points sur elle lors du Klippan Lady Open en 2017.

Mais dans ses 72 combats, Susaki a marqué 663 points [dont 10 tombés] et n'a concédé que 27 points. La dernière fois que cela s'est produit, c'était à la Coupe du monde de Narita, au Japon, lorsque Sun a réussi un takedown qui a mis fin à une série de 125-0 pour Susaki.

Depuis vendredi, Susaki est sur une série de 158-0 et a la possibilité de la prolonger l'année prochaine.

Alors que pour la plupart des lutteurs la saison est pratiquement terminée, pour la plupart des lutteurs japonais, le mois de décembre apporte la Coupe de l'Empereur. Le tournoi de cette année servira de première qualification pour les championnats du monde de 2023 qui offrent des quotas pour les Jeux olympiques de Paris de 2024.

L'histoire de Susaki et de ses difficultés à se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo est bien documentée, et elle ne veut pas répéter la même chose pour Paris.

“Pour moi, les Jeux olympiques de Paris sont un tournoi spécial", a-t-elle déclaré. "Je veux voir à quoi ressemble le paysage quand on gagne une deuxième médaille d'or olympique. Je veux savoir quelle est la vue spectaculaire. Je suis impatiente de voir cela. Et lorsque je suis devenue championne du monde senior pour la première fois, c'était à Paris. Je sens que j'ai un destin avec les Jeux olympiques de Paris."

Tatiana RENTERIA (COL)Tatiana RENTERIA (COL) est devenue la toute première championne du monde U23 de Colombie. (Photo: UWW / Kostadin Andonov)

La Colombie remporte sa première médaille d'or chez les moins de 23 ans

L'histoire s'est poursuivie à Pontevedra, où Tatiana RENTERIA (COL) est devenue la toute première championne du monde U23 de Colombie après avoir battu Dymond GUILFORD (USA), 2-1, en finale des 76 kg.

Renteria, médaillée d'argent, avait perdu la finale l'année dernière contre Aiperi MEDET KYZY (KGZ) mais a remporté l'or cette année avec une victoire qui a enthousiasmé la foule locale.

Dans la première période, elle a été appelée passive et Guilford menait 1-0 à la pause. Guilford s'est lancée dans la deuxième période et a fait tomber Tenteria pour un takedown. Cependant, la Colombienne a réussi à ne pas toucher ses genoux pour éviter de donner des points.

Et lorsque Guilford exerçait plus de pression, Renteria a sauté et a forcé Guilford sur son dos, lui donnant deux points et une avance de 2-1 qu'elle a maintenue jusqu'à la fin.

“L'année dernière, j'ai remporté l'argent, alors je devais faire un pas en avant et ramener l'or à la maison", a déclaré Renteria. "C'était une finale difficile.”

En 68kg, Nesrin BAS (TUR) a battu Naruha MATSUYUKI (JPN), 8-0, en finale pour remporter le troisième titre mondial U23 de la Turquie en lutte féminine.

Alors que Matsuyuki a commencé sur une bonne note, c'est Bas qui a contrôlé le combat la plupart du temps et qui a finalement brisé Matsuyuki avec son rythme élevé.

Outre Susaki, le Japon a remporté deux autres médailles d'or : la championne du monde U20 Moe KIYOOKA (JPN) a battu Mihaela SAMOIL (MDA), 13-0, en finale des 55 kg, tandis que Himeka TOKUHARA (JPN), qui participait à ses premiers Championnats du monde, a tenu tête à Magdalena GLODEK (POL), 3-2, pour remporter l'or chez les 59 kg.

Nonoka OZAKI (JPN)Nonoka OZAKI (JPN) a battu la championne en titre Ana GODINEZ (CAN) dans la demi-finale des 62kg. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

Le Japon a déjà remporté le titre par équipe, mais les championnes du monde senior Nonoka OZAKI (JPN) et Miwa MORIKAWA (JPN) lutteront pour l'or dans les catégories 62 kg et 68 kg respectivement.

L'ancienne championne du monde senior et U23 Haruna OKUNO (JPN) sera à la recherche de son troisième titre mondial U23 vendredi. Elle a atteint la finale des 53 kg contre la championne en titre Lucia YEPEZ (ECU).

En 57 kg, Sae NANJO (JPN) cherchera à ajouter à son précédent titre mondial U23 en affrontant Patrycja GIL (POL) dans le combat pour la médaille d'or..

La seule finale de vendredi qui ne comporte pas de Japonaise est celle des 72 kg, où la championne du monde senior Amit ELOR (USA) a atteint le combat pour la médaille d'or contre la championne d'Europe U23 Wiktoria CHOLUJ (POL).

Si elle gagne vendredi, Elor rejoindra le club sélect des lutteuses ayant remporté des titres mondiaux aux niveaux U17, U20, U23 et senior.

Ozaki rejoindra également le club en remportant l'or dans la catégorie des 62 kg tandis que Okuno a été la première lutteuse à remporter des titres mondiaux à quatre niveaux différents.

La lutte libre débutera dans cinq catégories de poids - 57kg, 65kg, 70kg, 79kg et 97kg.

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RESULTATS

50kg
OR : Yui SUSAKI (JPN) df. ANKUSH (IND), via tombé

BRONZE : Nada MOHAMED (EGY) df. Lisa ERSEL (GER), 4-2
BRONZE : Sarra HAMDI (TUN) df. Emanuela LIUZZI (ITA), 8-5

55kg
OR : Moe KIYOOKA (JPN) df. Mihaela SAMOIL (MDA), 13-0

BRONZE : Alisha HOWK (USA) df. Ahinsa FERNANDO (SRI), 13-5
BRONZE : Elvira KAMALOGLU (TUR) df. Virginie KAZE (CAN), 8-4

59kg
OR : Himeka TOKUHARA (JPN) df. Magdalena GLODEK (POL), 3-2

BRONZE : Solomiia VYNNYK (UKR) df. Lexie BASHAM (USA), 10-0
BRONZE : Mansi AHLAWAT (IND) df. Ramina MAMEDOVA (LAT), sur blessure

68kg
OR : Nesrin BAS (TUR) df. Naruha MATSUYUKI (JPN), 8-0

BRONZE: Irina RINGACI (MDA) df. Sienna RAMIREZ (USA), via tombé
BRONZE: Manola SKOBELSKA (UKR) df Noemi SZABADOS (HUN), 6-2

76kg
OR : Tatiana RENTERIA (COL) df. Dymond GUILFORD (USA), 2-1

BRONZE : Anastasiya ALPYEYEVA (UKR) df. Mehtap GULTEKIN (TUR), via tombé
BRONZE : Yasuha MATSUYUKI (JPN) df. Inkara ZHANATAYEVA (KAZ), 7-0

Demi-finales

53kg
OR : Haruna OKUNO (JPN) vs. Lucia YEPEZ (ECU)

DF 1 : Haruna OKUNO (JPN) df. Felicity TAYLOR (USA), 9-1
DF 2 : Lucia YEPEZ (ECU) df. Zeynep YETGIL (TUR), 10-0

57kg
OR : Sae NANJO (JPN) vs. Patrycja GIL (POL)

DF 1 : Sae NANJO (JPN) df. Siwar BOUSETA (TUN), via tombé
DF 2 : Patrycja GIL (POL) df. Laura ALMAGANBETOVA (KAZ), via tombé

62kg
OR : Nonoka OZAKI (JPN) vs. Iryna BONDAR (UKR)

DF 1 : Nonoka OZAKI (JPN) df. Ana GODINEZ (CAN), 10-0
DF 2 : Iryna BONDAR (UKR) df. Astrid MONTERO (VEN), 10-0

65kg
OR : Miwa MORIKAWA (JPN) vs. Nigar MIRZAZADA (AZE)

DF 1 : Miwa MORIKAWA (JPN) df. Kateryna ZELENYKH (UKR), 6-2 
DF 2 : Nigar MIRZAZADA (AZE) df. Elena ESPOSITO (ITA), 3-2

72kg
OR : Amit ELOR (USA) vs. Wiktoria CHOLUJ (POL)

DF 1 : Amit ELOR (USA) df. Maria NITU (ROU), via tombé 
DF 2 : Wiktoria CHOLUJ (POL) df. Sumire NIIKURA (JPN), 3-1