#WrestleAlger

Championnat d'Afrique, les inscriptions

By Eric Olanowski

ALGER, Algérie (le 27 janvier) ---Le championnat d'Afrique ouvrira ses rideaux du 4 au 9 février prochain à Alger, capitale de l'Algérie, où 23 des 30 tenants du titre continental le défendront sur les tapis

Odunayo ADEKUOROYE (NGR), classée deuxième mondiale, sera la vedette des neufs championnes du monde revenues prétendre à la couronne. 

Adama DIATTA (SEN), en quête d'un dixième titre africain de lutte libre, sera lui la tête d'affiche d'un groupe de huit tenants du titre.

Les deux lutteurs égyptiens classés dans le top 5 Mohamed ELSAYED et Abdellatif MOHAMED feront partie des six lutteurs gréco-romains en quête d'un nouvel adoubement.

Le championnat d'Afrique ouvrira ses rideaux sur les cadets et juniors mardi prochain à 10h30 heure locale et sera transmis en direct sur www.unitedworldwrestling.org

Lutte féminine

50kg
Ibtissem DOUDOU (ALG)
Nadine NDAYISHIMIYE (BDI)
Nde Caroline YAPI (CIV)
Nada Medani Ashour Abdalla MOHAMED (EGY)
Debora Valeria TURE (GBS)
Fatiha SAHMANI (MAR)
Miesinnei Mercy GENESIS (NGR)
Nahamie SAMBOU (SEN)
Sarra HAMDI (TUN)

53kg
Kheira Chaimaa YAHIAOUI (ALG)
Joseph Emilienne ESSOMBE TIAKO (CMR)
Kholod Ahmed Allam AHMED (EGY)
Elisa Emma Patricia RASOANANTENAINA NOMENJANAHARY (MAD)
Bose SAMUEL (NGR)
Chaima RAOUAFI (TUN)

55kg
Lamia CHEMLAL (ALG)
Faten Ramadan Shamndy AHMED (EGY)
Esther Omolayo KOLAWOLE (NGR)
Dorssaf GHARSSI (TUN)
Faten HAMMAMI (TUN)

57kg
Cheima CHEBILA (ALG)
Eman Essam Guda EBRAHIM (EGY)
Fatoumata Yarie CAMARA (GUI)
Odunayo Folasade ADEKUOROYE (NGR)
Siwar BOUSETTA (TUN)

59kg
Rayane HOUFAF (ALG)
Fatma Ramadan Gomaa Ahmed ELKELINY (EGY)
Bisola MAKANJUOLA (NGR)
Siwar LOUATI BEN ALI (TUN)
Khouloud EL OUNI (TUN)

62kg
Kenza ISMAIL (ALG)
Berthe Emilienne ETANE NGOLLE (CMR)
Amina Kamal Elsebaee IBRAHIM (EGY)
Winrose ALIVISA (KEN)
Aminat Oluwafunmilayo ADENIYI (NGR)
Marwa AMRI (TUN)

65kg
Amel HAMMICHE(ALG)
Donia Mohamed Abdelgawwad ABOUZEID(EGY)
Hannah Amuchechi RUEBEN(NGR)
Lilia MEJRI(TUN)

68kg
Drifa AREZKI (ALG)
Mona Reda Abdelkhalek AHMED (EGY)
Blessing OBORUDUDU (NGR)
Anta SAMBOU (SEN)
Rihem AYARI (TUN)

72kg
Melissa SALHI (ALG)
Ornella Terancia Oswaldie SEREBOUSSO (CAF)
Eman Hany Hefny MOHAMED (EGY)
Sunmisola Idowu BALOGUN (NGR)
Zaineb SGHAIER (TUN)

76kg
Tassadit AMER (ALG)
Yvette ZIE (BUR)
Amy YOUIN (CIV)
Samar Amer Ibrahim HAMZA (EGY)
Blessing Joy ONYEBUCHI (NGR)
Nour JELJELI (TUN)

Adama DIATTA (SEN) est en quête de son dixième titre continental depuis 2007. (Photo : Max Rose-Fyne)

Lutte libre

57kg
Abdelhak KHERBACHE (ALG)
Jean-Claude NDAYIZEYE (BDI)
Gamal Abdelnaser Hanafy MOHAMED (EGY)
Diamantino IUNA FAFE (GBS)
Mohamed Ismaele CAMARA (GUI)
Soufiane KABIL (MAR)
Ebikewenimo WELSON (NGR)
Jakobo Tanki TAU (RSA)
Fathi Mohammed Yagoub Nasir NASIR (SUD)

61kg
Abdelghani BENATALLAH (ALG)
Oussama LARIBI (ALG)
Rosian Ronald NGUIGAZA (CAF)
Christ Emmanuel NDRI (CIV)
Yousef Mohamed Yousef EISSA (EGY)
Fisayo KOLAWOLE (NGR)
Hermanus Nicolaas VAN DEN BERG (RSA)
Habib Mohamed El Tegani AHMED (SUD)
Dhia Eddine BAALOUCHI (TUN)

65kg
Amar LAISSAOUI (ALG)
Maxime Anicet Nazaire SIALO MAKAKE (CAF)
Fathi Tarek Fathi Attia ISMAIL (EGY)
Mbunde CUMBA MBALI (GBS)
Faly Hery Sedra RANDRIANANTOANDRO (MAD)
Otmane EL BAHJA (MAR)
Amas DANIEL (NGR)
Reynhardt LOUW (RSA)
Adama DIATTA (SEN)
Fakhireldin Antar Obaid SORIEN (SUD)
Farouk JELASSI (TUN)

70kg
Ibrahim MOKHTARI (ALG)
Lionel Patrick NGBO BAMBOU ASSANA (CAF)
Ahmed Mohamed Elsayed ELMADBOH (EGY)
Abubakar ALHASSAN (GHA)
Sampson CLACKSON (NGR)
Haithem DAKHLAOUI (TUN)

74kg
Ishak BOUKHORS (ALG)
Baki TCHANI (BEN)
Djibrine Garba NGAMBONGO (CAF)
Mahamad Mansour IDRISS (CAF)
Amr Reda Ramadan HUSSEN (EGY)
Augusto MIDANA (GBS)
Mathayo Matonya MAHABILA (KEN)
Mohamed CHAKIR (MAR)
Ogbonna Emmanuel JOHN (NGR)
Jaundre VAN RIEL (RSA)
Jean Bernard Diadia DIATTA (SEN)
Mohamed SESAY (SLE)
Maher GHANMI (TUN)

79kg
Mohammed BOUDRAA (ALG)
Saifeldin Shokry Mohamed Mahmoud ELKOUMY (EGY)
Foday KARGBO (SLE)
Ali Abdelwahab Osman BAKHET (SUD)
Ayoub BARRAJ (TUN)

86kg
Fateh BENFERDJALLAH (ALG)
Amoussou Nicolas CAKPO (BEN)
Nziga We Dieu Beni ZOZO (CAF)
Ulrich Elyse MANOUAN (CIV)
Khaled Masoud Ismail ELMOATAMADAWI (EGY)
Bedopassa BUASSAT DJONDE (GBS)
Roman MANITRA RAHARISON (MAD)
Oussama REGANI (MAR)
Ekerekeme AGIOMOR (NGR)
Zander GERINGER (RSA)
Blaise DIATTA (SEN)
Guma Babiker Adam BASHIR (SUD)
Sabri MNASRIYA (TUN)

92kg
Mohammed FARDJ (ALG)
Mohamed Abdalla Abdelmoneim ABDALLA (EGY)
Rachid OURIBI (MAR)
Mohamed Saifeldoula Mohamed MOHAMEDAIN (SUD)
Imed KADDIDI (TUN)

97kg
Oualid BOUAZIZI (ALG)
Hosam Mohamed Mostafa MERGHANY (EGY)
Fahd NAJI (MAR)
Angula Matheus SHIKONGO (NAM)
Soso TAMARAU (NGR)
Martin ERASMUS (RSA)
Mohamed SAADAOUI (TUN)
Amir ALAWAD (UWW)

125kg
Djahid BERRAHAL (ALG)
Diaaeldin Kamal Gouda ABDELMOTTALEB (EGY)
Anas LAMKABBER (MAR)
Johannes Jacobus KRIEL (RSA)
Thiacka FAYE (SEN)
Abdelmoneim ADOULI (TUN)

Le deux fois champion du monde des U23 Mohamed ELSAYED (EGY) est la vedette des athlètes de lutte gréco-romaine inscrits au championnat d'Afrique. Il est classé 5ème mondial de la catégorie de poids des 67kg. (Photo : Sachiko Hotaka)

Lutte gréco-romaine

55kg
Abdelkarim FERGAT (ALG)
Youssef Mohamed Harbi THABET (EGY)
Romio Ricardo GOLIATH (NAM)
Dhia Eddine BAALOUCHI (TUN)

60kg
Abdennour LAOUNI (ALG)
Haithem Mahmoud Ahmed Fahmy MAHMOUD (EGY)
Abderrazak ROUINBI (MAR)
Ikechukwu Valentine ROBINSON (NGR)
Mehdi DHEKER (TUN)

63kg
Abdeldjebar DJEBBARI (ALG)
Mostafa Hassan Abdelaal MOHAMED (EGY)
Hamed Moustapha TCHOUFON (RSA)
Fakhireldin Antar Obaid SORIEN (SUD)

67kg
Ishak GHAIOU (ALG)
Abdelmalek MERABET (ALG)
Mohamed Ibrahim Elsayed Ibrahi ELSAYED (EGY)
Mouad LACHKAR (MAR)
Alfred Ebilade PARKISTAN (NGR)
Gert Cornelius Johannes COETZEE (RSA)
Radhwen TARHOUNI (TUN)

72kg
Tarek Aziz BENAISSA (ALG)
Abouhalima Mohamed Elsaid ABOUHALIMA (EGY)
Mohamed SESAY (SLE)
Lamjed MAAFI (TUN)

77kg
Abd Elkrim OUAKALI (ALG)
Wael Hamdy Mohamed ABDELRAHMAN (EGY)
Aziz BOUALEM (MAR)
Emmanuel Chinonso NWORIE (NGR)
Richard FERREIRA (RSA)
Foday KARGBO (SLE)
Ibrahim Mohamed Bashir AHMED (SUD)
Mohamed Aziz LANDOLSI (TUN)

82kg
Fadi ROUABAH (ALG)
Chawki DOULACHE (ALG)
Mohamed Mahmoud Elsayed Ahmed SELIM (EGY)
Ali Abdelwahab Osman BAKHET (SUD)
Ghaith HANNACHI (TUN)

87kg
Bachir SID AZARA (ALG)
Mohamed Moustafa Ahmed Abdall METWALLY (EGY)
Mohamed FAIQ (MAR)
Tochukwu Micheal OKEKE (NGR)
Edward Louwis LESSING (RSA)
Guma Babiker Adam BASHIR (SUD)
Mohamed Skander MISSAOUI (TUN)

97kg
Adem BOUDJEMLINE (ALG)
Noureldin Hany Mohamed Gomaa HASSAN (EGY)
Choucri ATAFI (MAR)
Mohamed Saifeldoula Mohamed MOHAMEDAIN (SUD)
Haikel ACHOURI (TUN)
Amir ALAWAD (UWW)

130kg
Hichem KOUCHIT (ALG)
Hemza HALOUI (ALG)
Abdellatif Mohamed Ahmed MOHAMED (EGY)
Soufiane RAMANI (MAR)
Amine GUENNICHI (TUN)

Les inscriptions restent officieuses et sujettes à modifications jusqu'à 24 heures avant le début de la compétition.

#JapanWrestling

L'ancienne star japonaise de lycée veut mettre les Samoa sur la carte de la lutte

By Ikuo Higuchi

(Note de la rédaction : le texte suivant est apparu sur le site internet de la Japan Wrestling Federation le 2 novembre. Il a été traduit et publié avec son autorisation.)

TOKYO -- Sur le calendrier japonais de la lutte, l'Open National non étudiant se situe bien en dessous du niveau des tournois majeurs tels que la Coupe de l'Empereur ou la Coupe Meiji, qui servent de qualificatifs pour les équipes mondiales et olympiques.

Il est donc rare de voir un futur membre de l'équipe olympique participer au tournoi. Pourtant, lors de l'évènement de cette année, qui se déroulait pour la première fois en 3 ans en raison de la pandémie, il y en avait un, bien que ce ne soit pas l'équipe japonaise que Gaku AKAZAWA souhaite intégrer pour les Jeux Olympiques Paris 2024.

Ancienne star de lycée, Akazawa a remporté le titre de lutte libre en 70kg en tant que membre d'une équipe de l'île du Pacifique nation de Samoa, qu'il espère représenter à Paris. 

Akazawa, âgé de 32 ans, dont la quête pour la gloire olympique comprenait un congé sabbatique de 4 ans en Russie, luttait dans son pays natal pour la première fois en trois ans à l'Open non étudiant qui s'est tenu du 29 au 30 octobre à Fujimi, Préfecture de Saitama, au nord de Tokyo.

Akazawa, qui n'a pas réussi à obtenir la nationalité samoane à temps pour les Jeux Olympiques de Tokyo, espère obtenir ses papiers à temps pour Paris. "Je n'ai jamais cessé de rêver de participer aux Jeux Olympiques," a-t-il déclaré. "Je ferai tous les efforts possibles pour devenir un olympien de Samoa."

JPNGaku Akazawa célèbre sa victoire en lutte libre 70kg pour l'équipe Samoa. (Photo par la Japan Wrestling Federation)

La dernière compétition d'Akazawa au Japon remonte aux Championnats All-Japan de la Coupe de l'Empereur 2016. La victoire à Fujimi était sa première où que ce soit depuis qu'il a remporté le titre national inter-lycées en 66kg en 2008, ce qui a fait de lui le tout premier champion national du Lycée Hanasaki Tokuharu dans la Préfecture de Saitama.

Son entraîneur à Hanasaki Tokuharu, Takuya TAKASAKA, était présent pour voir l'ancien prodige montrer son esprit combatif avec des victoires difficiles sur plusieurs adversaires avec des pedigrees. En demi-finale, Akazawa a battu le champion collégiale national 2018 Hayato OGATA 8-2, puis s'est emparé du titre avec une victoire 6-2 sur Kantaro YAMAZAKI, qui avait remporté les titres de printemps et d'automne de la ligue collégiale de l'est du Japon en 2018.

"Cela faisait longtemps que je n'avais pas lutté au Japon, aussi je n'avais aucune idée du niveau auquel j'étais," a déclaré Akazawa. "J'étais nerveux. En remportant le titre, j'ai pu me faire une idée de mon niveau et, honnêtement, je suis réellement très content."

Interrogé sur l'origine de sa ténacité et de son endurance qui lui ont permis de rallier les victoires, il a répondu, "Tous les matins et tous les soirs, parfois trois fois par jour, je m'entraîne intensément. Je pense que cela s'est vu aujourd'hui."

A Samoa, la lutte est encore loin d'être populaire et, avec la pandémie qui a limité les activités, il y a seulement 10 lutteurs âgés de plus de 14 ans dans tout le pays. La majorité des compétiteurs sont encore débutants et  il ne peut pas s'entraîner de manière à aiguiser ses compétences. "Au lieu de cela, je pense que j'ai pu gagner grâce à ma force physique," a-t-il déclaré.

JPN1Akazawa, à droite, pose avec les compétiteurs des championnats nationaux Samoans dans la capitale Apia en août 2021, où il officiait en tant qu'arbitre. (Photo avec l'aimable autorisation de Gaku Akazawa)

Depuis la Russie, avec détermination

L'Open non-étudiant, comme son nom l'indique, s'adresse à tous ceux qui ne sont pas à l'école et attire un large éventail de lutteurs aux parcours variés, des anciens champions du lycée à ceux qui ont commencé ce sport après avoir quitté l'université pour garder la forme et peut-être s'entraîner le week-end dans un club local.

Mais pour Akazawa, cela représente un défi directement lié au fait de se rendre à Paris. "Je n'avais pas lutté au Japon depuis longtemps, donc je pense qu'il y avait des gens qui pensaient que j'avais pris ma retraite," a-t-il déclaré avec un sourire.

Akazawa, qui a remporté le titre national junior de lycée et le titre JOC olympique junior, est venu à l'Université de Nihon University après son succès de Inter-High School, mais n'a pas été en mesure de le réitérer au niveau collègial. Plombé par des blessures, le dossier de Akazawa dans la base de données du site internet de la Fédération japonaise de lutte, qui répertorie tous les résultats, ne comporte aucune entrée pour ses années à Nihon.

Il ne fera sa première apparition à la Coupe de l'Empereur (organisée en décembre) qu'en 2013, l'année où il a obtenu son diplôme de Nihon. Il s'est classé cinquième en 60 kg.

N'abandonnant jamais son rêve olympique, il choisit une voie qui le mène vers l'une des principales puissances du sport, la Russie. Il s'est rendu à Krasnoyarsk, la ville sibérienne bien connue au Japon pour avoir accueilli le prestigieux Grand Prix Ivan Yarygin, pour poursuivre sa carrière.

Il n'avait pas de sponsor. À l'expiration de son visa, il retournait au Japon, faisait quelques petits boulots pour économiser de l'argent, puis retournait à Krasnoïarsk. Il a enduré cette vie instable pendant quatre ans, de 2013 à 2017, tout cela à cause de son amour pour ce sport et de son désir de devenir un champion olympique.

Mais peu importe son entraînement dans un pays de lutte de haut niveau, une telle instabilité dans sa vie quotidienne rendait certainement difficile la concentration sur le sport. Il est retourné au Japon pour participer à la Coupe de l'Empereur et à la Coupe Meiji (les championnats sur invitation du Japon, qui ont lieu au printemps), mais il n'a pas réussi à monter sur le podium.

Les Jeux olympiques semblaient plus éloignés que jamais. Mais son rêve ne s'est jamais évanoui. Ce qui a attiré son attention, c'est qu'un de ses copains lutteurs russes, au lieu de concourir pour l'équipe russe , avait changé de nationalité et s'était rendu aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

Si une telle démarche est excessivement rare au Japon, elle n'est pas sans précédent. Un comédien mineur nommé Neko HIROSHI (neko signifie chat ; son vrai nom est Kuniaki TAKIZAKI) est devenu citoyen cambodgien pour pouvoir courir le marathon masculin aux Jeux olympiques de Rio en 2016.

Si son geste a attiré l'attention en tant que célébrité, il a également dû faire face à des critiques car son meilleur temps n'aurait même pas fait partie de l'équipe féminine japonaise. Il a terminé à la 138e place à Rio, à 37 minutes du vainqueur, avec un temps qui l'aurait placé à la 85e place chez les femmes.

Akazawa, dont le cas est différent dans la mesure où il est déjà au niveau mondial, a commencé à réfléchir à la manière dont il pourrait changer de nationalité. Il s'est mis à penser aux pays où il serait le plus facile de se qualifier et a été attiré par l'Océanie. Un professeur d'anglais de l'époque où il était au collège a été envoyé à Samoa dans le cadre d'un programme de l'Agence japonaise de coopération internationale en tant qu'instructeur de judo, et Akazawa a pris contact avec lui.

C'est à partir de ce moment-là qu'il s'est installé à Samoa en juin 2017.

JPN3Maulo Willie ALOFIPO, ancien joueur de rugby, a accompagné Akazawa au Japon et a terminé second dans les deux styles. (Photo par la Japan Wrestling Federation)

Faire passer le message à Samoa

Jerry WALLWORK, Président de la Fédération de lutte samoane, croit en l'enthousiasme et le dévouement d'Akazawa et lui apporte son soutien. L'année suivante, Akazawa épouse une infirmière locale nommée Sinevalley. Il a demandé un changement de nationalité en vue des Jeux olympiques de Tokyo, mais il n'est pas arrivé à temps. "C'est difficile d'obtenir la nationalité samoane", a déclaré Akazawa.

Akazawa gagne actuellement sa vie en tant que propriétaire d'un salon de massage, et peut poursuivre sa carrière de lutteur grâce au soutien de la fédération. Pour l'Open non-étudiant, Samoa était sorti du confinement et Akazawa a dû rentrer au Japon pour une affaire de famille, il a donc décidé de profiter de l'occasion pour participer au tournoi et voir où il en était.

Il devait être accompagné de deux lutteurs samoans, qui ont participé aux tournois individuels dans les deux styles. Le trio devait également participer à l'épreuve par équipe. Cependant, le père d'un des lutteurs est tombé malade et n'a pas pu faire le voyage, et l'équipe Samoa a dû se retirer.

Le lutteur restant, Maulo Willie ALOFIPO, a tiré le meilleur parti de son voyage, remportant des médailles d'argent dans les deux styles en 97 kg et acquérant une précieuse expérience internationale. Ce jeune homme de 25 ans était à l'origine un joueur de rugby et ne pratique la lutte que depuis deux ans.

"Il y a des points communs entre le rugby et la lutte", a dit Akazawa à Alofipo en le recrutant pour cette dernière. "Tu peux le faire juste une fois par semaine si tu veux, mais pourquoi ne pas essayer ?".

Alofipo a progressivement commencé à consacrer plus de temps à la lutte. Il s'entraîne le matin avant de se rendre à son travail la journée dans une plantation de cacao, puis retourne sur le tapis pour une séance du soir.  Il a fait ses débuts sur la scène internationale en août de cette année, terminant cinquième en lutte libre 97 kg aux Jeux du Commonwealth de Birmingham, en Angleterre.

Quant à sa deuxième place au tournoi du Japon, il a déclaré : "Je suis vraiment heureux. Le Japon est un pays de très haut niveau. C'est un plaisir de pouvoir se battre ici".

Interrogé sur son objectif à partir de maintenant, il a répondu : "Les Jeux olympiques".

Akazawa et Alofipo sont restés au Japon après le tournoi et prévoient d'y rester jusqu'à fin décembre. Akazawa a déclaré qu'ils s'entraîneront dans ses écoles d'origine, la Hanasaki Tokuharu High School et la Nihon University.

Bien que sa victoire lui ait valu une place à la Coupe de l'Empereur en décembre, Akazawa n'y a pas participé. Sa dernière incursion visait à tester son niveau actuel et, se considérant désormais comme un "Samoan", il a déclaré qu'il ne pouvait plus prétendre au titre de numéro un au Japon.

 JPN3Akazawa enregistre un tombé au deuxième tour des Championnats nationaux non-étudiants. (Photo par la Japan Wrestling Federation)

Construire une nouvelle puissance

Lorsqu'il a décidé dans quel lycée il irait, Akazawa a contourné les puissances de l'époque pour Hanasaki Tokuharu, qui était pratiquement inconnu dans le milieu de la lutte. "Plutôt que de me renforcer dans une équipe forte, je voulais aller dans une école sans nom et battre les puissances les unes après les autres", a-t-il déclaré à l'époque.

Et c'est à peu près ce qu'il a fait. Lors de sa troisième année en 2008, il a aidé Hanasaki Tokuharu à mettre fin au règne de 14 ans du lycée Kasumigaura de la préfecture d'Ibaraki lors du championnat des lycées du Kanto (le Kanto est la région du Japon qui comprend Tokyo et ses environs).

Kasumigaura prendra sa revanche plus tard lors de la finale par équipe des championnats inter-lycées, mais dans ce match, Akazawa a battu le champion national en titre (sur la photo du haut). Il s'est fait un nom et a aidé à lancer une nouvelle puissance sur la scène, quatre ans seulement après sa fondation.

L'énergie et l'enthousiasme qu'Akazawa ressent aujourd'hui à Samoa sont incroyablement similaires à "cette époque". Les Samoa bénéficient d'un climat chaud toute l'année, avec des températures moyennes de 23°C et de 31°C. La salle de lutte est une installation en plein air avec un toit, un peu comme dans le Japon d'une autre époque où chaque ville avait un ring de sumo extérieur situé à côté du sanctuaire local.

Alors que les salles de sport au Japon sont désormais climatisées, c'est un monde de différence à Samoa. "Chaque jour, je m'entraîne trempé de sueur", a déclaré Akazawa.

Le rugby est toujours roi à Samoa, et essayer d'augmenter la participation dans d'autres sports n'est pas une tâche facile. Mais des progrès ont été réalisés, puisque les Samoa ont été représentées aux Jeux olympiques en judo. Dans la lutte, la seule participation olympique de l'histoire du pays a eu lieu aux Jeux de Sydney en 2000, lorsque Faafatai IUTANA s'est qualifié dans la catégorie gréco-romaine des 76 kg. Les Samoa ont eu un bon nombre de médaillés d'or aux championnats d'Océanie, mais aucun depuis 2011. Le potentiel est donc là.

La réalisation de son propre rêve olympique sera un lien pour le développement de la lutte à Samoa. Pour l'instant, alors qu'il attend de savoir s'il obtiendra la citoyenneté, Akazawa continuera à concentrer tous ses efforts pour Paris. La plupart de ses coéquipiers du lycée ont depuis longtemps quitté le tapis et ont suivi la voie de l'entraînement. Mais au moins l'un des membres de la "promotion 2008" a toujours une passion brûlante pour les Jeux olympiques.

-- Traduction anglaise par Ken Marantz