L'Hebdo !

L'Hebdo du 26 mars !

By Eric Olanowski

En revue, la domination de la Russie au Tournoi Dan Kolov - Nikola Petrov, et de Cuba au championnat d’Amérique Centrale et Caraïbes, la seconde médaille d’or de Chamizo en 74kg et le camp d’entraînement féminin à Tokyo.

1. Les Russes emportent sept médailles au Dan Kolov - Nikola Petrov
A l’approche du troisième championnat continental de l’année, le Championnat d’Europe, quelques-uns des meilleurs lutteurs européens se sont rendus à Sofia en Bulgarie, pour prendre part au Tournoi Dan Kolov - Nikola Petrov. Ce tournoi était l’ultime compétition pour ceux qui se rendront au Daghestan en Russie le mois prochain pour le Championnat d’Europe.

Les lutteurs russes ont quitté la Bulgarie avec sept médailles d’or, la Bulgarie, la Géorgie et l’Italie chacune avec un seul champion.

Outre le champion olympique Abdulrashid SADULAEV (RUS), la ruée vers l’or russe était menée par quatre autres lutteurs qui avaient remporté la première épreuve de série de classement de lutte libre de la saison, le Tournoi Ivan Yarygin. Les cinq titrés du Yarygin qui sont repartis avec l’or ce weekend sont Zaur UGUEV (RUS), Gadzhimurad RASHIDOV (RUS), Ilyas BEKBULATOV (RUS), Ahmed GADJIMAGOMEDOV (RUS) et Abdulrashid Sadulaev.

RESULTATS
57 kg - Zaur UGUEV (RUS) df. Zoheir El OURRAQE (FRA), 6-5
61kg - Vladimir DUBOV (BUL) df. Shingo ARIMOTO (JPN), 6-0
65 kg - Gadzhimurad RASHIDOV (RUS) df. Vasily SHUPTAR (UKR), 9-1
70 kg -  Ilyas BEKBULATOV (RUS) df. Haydar YAVUZ (TUR), 5-4
74 kg - Frank CHAMIZO (ITA) df. Soner DEMIRTAS (TUR), par forfait
79 kg - Ahmed GADJIMAGOMEDOV (RUS) df. Alan ZASEEV (RUS), 7-5
86 kg -  Arthur NAIFONOV (RUS) df. Taimuraz FRIEV (ESP), par forfait
92 kg - Abdulrashid SADULAEV (RUS) df. Irakli MITSURI (GEO), 10-0
97 kg - Vladislav BAITSAEV (RUS) df. Riza YILDIRIM (TUR), par forfait
125 kg - Geno PETRIASHVILI (GEO) df. Muradin KUSHKHOV (RUS), 5-0

2. Cuba domine le Tournoi d’Amérique Centrale et Caraïbes
Bien qu’attendu, le triple champion olympique Mijain LOPEZ (CUB) n’a pas pris part au championnat d’Amérique Centrale et Caraïbes le weekend dernier. C’est le champion olympique 2016 Ismaël BORRERO (CUB) qui a repris la flamme là où il l’avait laissée dans sa course à la médaille d’or au Cerro Pelado.

Photo: Ismael BORRERO (CUB). 

Borrero a survolé ses adversaires 28-0, y compris sa victoire sur Luis DE LEÓN (DOM) 8-0 lors du combat pour la médaille d’or, qui lui a permis de remporter son troisième titre Amérique Centrale et Caraïbes.

Les lutteurs cubains se sont approprié la première place dans cinq des six catégories de poids en jeu. Luigi PÉREZ (VEN) reste le seul champion non Cubain. Il a fait, lors des finales, obstacle à la domination cubaine en battant Gabriel ROSILLO (CUB), 4-0.

Les lutteuses colombiennes ont capturé la moitié des médailles d’or en lutte féminine, remportant trois des six médailles possibles. Pour Jackeline RENTERIA (COL) and Carolina CASTILLO (COL), il s’agissait de leur troisième médaille d’or en championnat d’Amérique Centrale et Caraïbes.

Betzabeth ARGUELLO, vénézuélienne, et Alejandra ROMERO, mexicaine, ont chacune remporté leur seconde médaille d’or à ce tournoi, et Andrea OLAYA (COL) et Soleimy CARABALLO (VEN) leur première.

En lutte libre, Cuba a balayé le tournoi en s’appropriant l’intégralité des six médailles d’or. Chacune des six Cubaines titrées ce weekend au championnat de l’Amérique Centrale et Caraïbes se rendra à Iowa City pour la Coupe du Monde 2018.

Alignement de la Coupe du Monde de Cuba (*Champions d'Amérique Centrale et Caraïbes)
57kg - Reineri ANDREU ORTEGA*
61kg -Yowlys BONNE RODRIGUEZ
65kg - Alejandro Enrique VALDES TOBIER*
70kg - Franklin MAREN CASTILLO*
74kg - Livan LOPEZ AZCUY
74kg -Yoan Adrian ZULUETA MORALES
86kg -Yurieski TORREBLANCA QUERALTA*
86kg - Lazaro Daniel HERNANDEZ LUIS
97kg - Reineris SALAS PEREZ*
125kg - Yudenny ALPAJON ESTEVEZ*

3. Camp d’entraînement féminin d’après-Coupe du Monde à Tokyo  
La Coupe du Monde 2018 de Lutte Féminine s’est conclue à Takahashi au Japon le weekend dernier par l’hôte de la compétition remportant son quatrième titre d’affilée

Après le dénouement de la Coupe du Monde, plus de 160 athlètes représentant 21 nations ont participé à un camp de quatre jours au Centre National d’Entraînement d’AJINOMOTO.

Pour des vidéos et photos des coulisses du camp de développement, rendez-vous sur L’Hebdo dans les réseaux – Edition de Tokyo.

4. Chamizo remporte sa seconde médaille d’or en 74kg
Pour la deuxième fois de l’année, Frank CHAMIZO (ITA), le champion du monde dominant des 70kg, n’a pas seulement concouru avec les 74kg ; il s’est permis de repartir avec une médaille d’or.

Le weekend dernier, Champizo est monté d’une catégorie de poids, l’a emporté 4-0 et s’est saisi de la médaille d’or des 74kg au Tournoi Dan Kolov - Nikola Petrov. La veille, Chamizo, menant 3-0, avait bénéficié d’un forfait pour les finales de la part de Soner DEMIRTAS (TUR). L’or du Dan Kolov - Nikola Petrov constitue sa seconde médaille d’or cette année en 74kg, et fait suite au hors-séries du Mémorial de l’Ukraine, où il s’était défait en finale du médaillé d’argent 2011 Franklin GOMEZ 4-0.

Après le tournoi, Chamizo a déclaré : “Je ne pensais pas qu’il serait facile de remporter cette compétition, mais ce sera la dernière à laquelle je participe avant les Championnats d’Europe ”, tenus au Daghestan en Russie du 30 avril au 6 mai:

5. Coupe du Monde de Lutte Libre 
United World Wrestling a publié le programme de la Coupe du Monde de Lutte Libre qui démarre le 7 avril. Cet évènement basé sur des rencontres en duel est un point culminant du calendrier international de lutte et ouvrira ses portes à Iowa City aux Etats-Unis le weekend prochain.

Les huit équipes participantes ont été réparties en deux pools où deux équipes d’élite, les Etats-Unis et la Russie, mènent les groupes A et B.

Il est à noter que NBC a annoncé qu’une couverture télévisuelle sera assurée pour plusieurs duels de la Coupe du Monde ce weekend. La diffusion du premier duel débute samedi 7 avril à 14h30 pour le duel opposant les tenants du titre, les Etats-Unis, et les médaillés de bronze au championnat du monde 2017, la Géorgie. De plus, NBC diffusera la combat pour la médaille d’or dimanche 8 avril à 16h.

PROGRAMME
Session I - Samedi 7 april - 10:00 - 12:30 (CST) 
10:00 : Etats-Unis v. Japon (Tapis A) // Russie v. Cuba (Tapis B) 
11:15 : Géorgie v. ____  (Tapis A) // Azerbaïdjan v. Kazakhstan (Tapis B)

Session II - Samedi 7 avril - 14:00 - 19:00 (CST) 
14:00 : Cérémonies d'ouverture
14:30 : Etats-Unis v. Géorgie (Tapis A)
16:30 : Russie v. Azerbaïdjan (Tapis B)
17:45 : Jaoan v. ____ (Tapis A) // Cuba v. Kazakhstan (Tapis B)

Session III - Dimanche 8 avril - 10:00 - 18:00 (CST) 
10:00 : Etats-Unis v. ____ (Tapis A) // Russie v. Kazakhstan (Tapis B)
11:15 : Géorgie v. Japon (Tapis A) // Azerbaïdjan v. Cuba (Tapis B)
14:30 : 7me Place (Tapis A) // 5me Place (Tapis B)
14:15 : 3me Place (Tapis A)
16:00 : Médaille d'or (Tapis A)

L'Hebdo dans les réseaux - Edition de Tokyo 

1. Train Hard, Play Hard // Les choses se corsent au camp de développement de lutte féminine à Tokyo // Plein d'images à partager ! // @mensahtamyrastock @adelinegray
@__malpal__ @yui106301susaki@jennyfransson @eweebz @m.miwa0722

2. Japon : Camp d'Entraînement ??

3. Pas de chaussure, pas de problème ! La tenante du titre @yui106301susaki pose pour une photo après l'échauffement de ce matin au camp de développement de lutte féminine à Tokyo ! ?: @tr.foley

4. Rencontrez l'étoile montante chinoise de grappling Paliha, 76kg, de l'ouest de la Chine, une personnalité ouverte et une belle éthique professionnelle. Un peu comédienne aussi. #wrestlelikeagirl ? @tr.foley

5. D'autres images de la Clinique UWW de Développement de Lutte Féminine. Plus de 160 lutteuses de 21 nations ont répondu présent ! #wrestlelikeagirl

#JapanWrestling

L'ex médaillé olympique Ota continue sa mission d'ouvrir le tapis de lutte aux personnes atteintes du syndrome de Down (trisomie 21)

By Ikuo Higuchi

(Note de l'éditeur : Ce qui suit est une version éditée d'une série en 2 parties qui est apparue sur le site internet de la fédération japonaise de lutte le 18 janvier avec des extraits des histoires précédentes. Elle a été traduite et publiée avec la permission de l'auteur.)

"A travers la lutte, la société peut être changée. La lutte peut donner du courage aux personnes atteintes du syndrome de Down."

Au deuxième étage d'un immeuble quelconque à proximité du Tokyo Dome, au coeur de la ville, les membres du club se sont rassemblés dans une petite salle d'arts martiaux équipée d'un tapis de sol pour reprendre les activités qui, pour certains, remonte à la création du club en 2005.

Inévitablement suspendu durant la pandémie, le club de lutte Waku-waku -- spécifiquement destiné à ceux ayant le syndrome de Down -- a a repris mi-janvier au centre de Tokyo, poursuivant la mission de son fondateur de permettre aux personnes atteintes du syndrome de Down de devenir plus affûtées physiquement et émotionnellement, et de leur donner espoir en la vie.

Le club ("waku-waku" est une expression onomatopéique du sentiment d'excitation) est l'oeuvre de la vie de Takuya OTA, médaillé de bronze des Jeux olympiques d'Atlanta en 1996 en lutte libre 74kg.  "C'est devenu une partie de ma vie," a déclaré Ota âgé de 53 ans, qui, après avoir été longtemps entraîneur à l'université de Waseda, est actuellement entraîneur en chef à l'université Chuo. "Je puise mon énergie pour continuer auprès de ces enfants."

La flamme de l'intérêt d'Ota à aider les personnes atteintes du syndrome de Down s'est allumée après avoir été profondément ému par le livre "Tatta Hitotsu no Takaramono (Le seul et unique trésor)," le récit d'une mère qui a élevé un fils atteint de cette maladie publié en 2004. Le livre de Hiromi Kato a fait l'objet d'une fiction télévisée intitulée "The One and Only (le seul et unique)," qui a remporté le prix de la Télévision Asiatique pour une fiction en 2005.

Quand Ota a débuté le projet, il travaillait déjà à temps plein comme entraîneur des compétiteurs de classe mondiale à Waseda, l'équipe la plus ancienne du Japon. Il avait également lancé le club Waseda Club pour les enfants, animé par sa volonté de faire connaître les merveilles de la lutte au plus grand nombre.

Selon le site internet de la clinique Mayo, le syndrome de Down est une "maladie génétique" due à la division anormale de cellules durant la grossesse. Le matériel génétique supplémentaire qui en résulte engendre " les changements de développement et les caractéristiques physiques du syndrome de Down."

Elle touche 1 nouveau-né sur mille et sa gravité est variable. Le site internet stipule : "Une meilleure compréhension du syndrome de Down et des interventions précoces peuvent grandement accroître la qualité de vie des enfants et des adultes atteints de cette maladie et les aider à mener une vie épanouie."

Après avoir lu le livre de Kato, Ota a commencé à se dire, "Que se passerait-il si je leur faisais essayer la lutte ?" Pour ceux qui sont souvent négligés ou ignorés par la société et souffrent de préjugés non informés, la lutte ne pourrait-elle pas être un moyen de les aider à leur donner plus de valeur à leur vie ?

En juillet 2005, il a créé son premier club de lutte spécifiquement à cet effet, prenant sous son aile un groupe inaugural de six enfants.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas de préoccupations initiales. les enfants atteints du syndrome de Down ne sont pas du même niveau physique que leurs camarades en bonne santé, et certains avaient une colonne vertébrale qui ne pouvaient supporter les rigueur de la lutte. Pouvaient-ils faire de la lutte ? Mais il n'y avait pas moyen de savoir avant qu'ils n'essaient et Ota voulait leur donner leur chance.

Et quand ils en ont eu l'occasion, ils ont montré qu'ils pouvaient se déplacer comme les autres. Pas vraiment au début mais à mesure qu'ils se sont habitués, ils ont gagné en force et confiance. Ils ont commencé à comprendre les règles et ont appris les techniques tandis qu'Ota mettait la priorité sur la sécurité et arrêtait toute action potentiellement dangereuse.

Ota
Comme pour n'importe quel entraînement de lutte au Japon, l'entraîneur Takuya Ota s'adresse aux lutteurs avant le début du combat. Le club de lutte Waku-Waku a repris en janvier pour la première fois depuis le début de la pandémie. (Photo: Japanese Wrestling Federation)

Faire participer de grands noms

Aucun observateur n'a peut-être été plus surpris et heureux par la réussite de ce projet que les parents. Ils pouvaient voir leurs enfants qui avaient été pour la plupart écartés des sports, faire de l'exercice, prendre du plaisir et, le plus important, renforcer leur estime de soi.

En 2017, la championne du monde en titre et future médaillée d'or olympique Yui SUSAKI était en première année à Waseda quand elle a offert de son temps au club de lutte Waku-waku.

"J'ai pris connaissance de la lutte Waku-waku par le site internet de la fédération et d'autres sources," a déclaré Susaki. "Je me suis dit qu'après être entrée à l'université, je voulais m'impliquer, alors j'ai participé aux entraînements une fois par mois en tant qu'entraîneur. Tout le monde à Waku-waku a un amour pur pour la lutte et chaque fois cela m'a stimulé aussi," a-t-elle ajouté, une lueur dans les yeux.

Yui SUSAKI (JPN)La future championne olympique Yui SUSAKI et le médaillé d'argent des JO de Pékin Kenichi YUMOTO posent avec deux fiers participants à la Waku-waku Waseda Cup 2017. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Kenichi YUMOTO, médaillé d'argent en lutte libre 60kg aux Jeux Olympiques de Beijing 2008 est également monté à bord prêter main forte à Ota -- Ils sont tous les deux natifs de la Préfecture de Wakayama et anciens étudiants de l'université nippone des sciences du sport. Yumoto a fait sentir sa présence lors des entraînements, enseignant patiemment les techniques.

Le club a continué sans relâche jusqu'à ce que la pandémie de coronavirus frappe le monde en 2020, n'épargnant aucun sport. Le contrat d'Ota venait juste de se terminer à Waseda et il partait pour l'université de Chuo aui est située à la banlieu de Hachioji à l'ouest de Tokyo. Le club s'est donc retrouvé sans la salle de lutte de Waseda et, combiné à la pandémie a engendré un arrêt des opérations.

L'assouplissement récent des restrictions liées à la pandémie au Japon a permis au club de redémarré et Ota a eu de la chance de pouvoir utiliser la salle des arts martiaux à proximité du Tokyo Dome dans le quartier de Bunkyo.  Ce fût un moment spécial pour toutes les personnes concernées.

"Les personnes atteintes du syndrome de Down sont fondamentalement opposées aux sports de combat," a-t-il déclaré. "Mais lorsqu'ils continuent à en faire, je constate que leur esprit combatif ressort. j'entends des parents dire 'Il n'est plus timide' ou 'Il est devenu capable de faire des choses tout seul.' J'ai l'impression que les parents sentent aussi qu'en luttant, ils ont un potentiel illimité de développement personnel."

Bien qu'il n'y ait eu que cinq participants le premier jour du redémarrage du club, la salle était remplie d'une énergie positive, depuis les sourires sur leur visage lorsqu'ils pratiquaient des mouvements jusqu'à la façon dont ils levaient fièrement leur main lorsqu'on leur demandait d'être partenaire de jeu.

Parmi ceux qui sont montés sur le tapis se trouvait Aruban Kubota âgé de 24 ans, qui a été des premiers membres du club en 2005 alors qu'il était en première année d'école primaire. Kubota, dont le prénom provient du pays natal de son père, l'Albanie, est actuellement employé dans un centre d'aide sociale.

"Au début, il s'asseyait toujours sur le côté à l'entraînement", se souvient sa mère, Rimiko. "Mais avant que nous le sachions, il a commencé à se joindre au groupe et à décider des choses par lui-même. Il a commencé à agir de son propre chef."

Rimiko dit que l'attente pour que le club redémarre semblait interminable. "Je suis tellement reconnaissante envers le coach Ota", déclare-t-elle.

En juillet 2009 , Ota, désireux de donner aux membres une chance de mettre leurs nouvelles compétences à l'épreuve comme tous les lutteurs, a organisé la "1ère Coupe Waseda". D'autres clubs pour enfants trisomiques avaient vu le jour, principalement sous l'impulsion d'Ota et de ses relations de lutte, et le tournoi a attiré 29 participants de trois clubs..

Le tournoi, qui sera plus tard rebaptisé "Waku-waku Waseda Cup" et sera parrainé par une entreprise employant d'anciens lutteurs de Waseda, attire des participants allant des enfants aux adultes d'une vingtaine d'années. Le niveau continue de s'améliorer et, contrairement aux premières années où il était difficile pour les participants de contrôler leurs émotions, les matchs ne sont plus interrompus et peuvent se dérouler sans heurts.

"Au début, notre objectif principal était simplement de les amener à pouvoir aller sur le tapis par eux-mêmes", a déclaré Ota dans une interview après le tournoi 2016. "Maintenant, ils comprennent les règles et peuvent avoir ce que nous considérons comme un match régulier."

Tous les participants reçoivent une médaille, mais le point culminant de la cérémonie de remise des prix est la sélection du MVP et du Fighting Spirit Award qui sont accompagnés d'un trophée. Alors qu'Ota tient le micro avant de faire l'annonce, les gagnants (qui sont éligibles pour le MVP) le regardent comme s'ils étaient en prière tandis que toute la salle prend une atmosphère de sourires

Ota2Un membre du club fait un exercice de double-leg takedown sous le regard des autres. (Photo: Japanese Wrestling Federation)


Viser les Jeux olympiques spéciaux

Comme en témoigne l'enthousiasme suscité par les Jeux paralympiques de Tokyo en 2021, le sport n'est pas l'apanage des personnes valides. Les personnes atteintes du syndrome de Down ou d'autres déficiences intellectuelles font également des progrès dans la pratique du sport.

En octobre 2020, une compétition d'athlétisme réservée aux personnes atteintes du syndrome de Down s'est tenue à Miyazaki, dans le sud du Japon, et plus tôt cette année, une division pour les participants atteints du syndrome de Down a été mise en place pour la première fois lors d'une rencontre de natation à Chiba, à l'est de Tokyo.

À l'échelle internationale, Virtus, une organisation créée pour le développement du sport d'élite dans le monde entier pour les athlètes souffrant de déficiences intellectuelles, avait inscrit le judo au programme des 1ers Jeux Océanie/Asie qui se sont tenus en novembre de l'année dernière en Australie. Des athlètes japonais y ont participé, élargissant ainsi le champ des possibilités pour les personnes atteintes du syndrome de Down.

Ota regarde également au-delà des côtes japonaises. Le prochain objectif d'Ota est de faire entrer la lutte dans les Jeux olympiques spéciaux, qui ont une histoire de plus de 50 ans et diffèrent des Jeux paralympiques en ce qu'ils s'adressent spécifiquement aux personnes souffrant de déficiences intellectuelles. Actuellement, il y a plus de 20 sports dans les Jeux olympiques spéciaux, dont le judo.

Ota s'est rendu au siège de Washington, D.C., où on lui a dit que pour que la lutte soit incluse, il était nécessaire que le sport se développe au Japon et que davantage de pays dans le monde lancent des programmes. La lutte étant encore en pleine évolution et peu connue au Japon, il s'agit d'un obstacle de taille à franchir.

Mais il ne se laisse pas décourager. "Même si vous avez un handicap, tant qu'il existe un sport offrant une scène pour briller, on peut avoir une grande présence dans la société", a déclaré Ota.