#WrestleOttawa

De nombreux champions du monde et champions olympiques attendus au tournoi panaméricain de qualification olympique

By Taylor GREGORIO

Photo de David TAYLOR (USA). 

Le tournoi de qualification olympique panaméricain est prévu du 13 au 15 mars prochain à Ottawa au Canada. L'événement joue le rôle de tournoi de qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo : les deux meilleurs athlètes de chaque tableau obtiendront une place pour leur pays dans leur classe de poids respective.

Le qualificatif panaméricain est la deuxième des trois phases qualificatives. La première était le championnat du monde 2019, où les six premiers de chaque catégorie de poids olympique se sont qualifiés pour Tokyo. La dernière sera le tournoi mondial de qualification de Sodia en Bulgarie, prévu plus tard cette année.

Les festivités commenceront par la lutte gréco-romaine ce vendredi dans les six catégories de poids et seront suivies par la lutte féminine samedi. La lutte libre hommes clora le spectacle dimanche. L'événement est diffusé en direct sur unitedworldwrestling.org.

Lutte libre hommes
Qualifiés: Colombie (86kg), États-Unis (74kg, 97kg)

57 kg
Reineri ANDREU ORTEGA (CUB), champion du monde des U23 en 2017 et 2019, tient le haut de l'affiche de cette catégorie. Il a remporté le championnat panaméricain d'Ottawa la semaine dernière.

Partageront le tapis avec lui le médaillé mondial d'argent 2017 Thomas GILMAN (USA) et le médaillé de bronze des panaméricains 2020 Juan RAMIREZ BELTRE (DOM).

65 kg
Alejandro VALDES TOBIER (CUB), médaillé mondial de bronze 2017 et 2018 et champion des Jeux panaméricains 2019, mène cette catégorie.

Trois des médaillés de la semaine passée concourront ce weekend : le médaillé d'argent Mauricio Javier SANCHEZ SALTOS (ECU), celui de bronze Agustin Alejandro DESTRIBATS (ARG) et Sixto Miguel AUCCAPINA PEDRAGAS (PER).

Champion du championnat panaméricain cette année, John Michael DIAKOMIHALIS (USA) ne s'est pas inscrit au tournoi de qualification olympique. Il sera remplacé par le champion du monde cadet 2012 Zain RETHERFORD (USA).

74 kg
Deux anciens médaillés mondiaux sont inscrits en 74kg, soit Jeandry GARZON CABALLERO (CUB) et Franklin GOMEZ MATOS (PUR).

Garzon fut vice-champion du monde en 2007 et détient trois médailles mondiales de bronze (2005, 2006, 2010), tandis que Gomez fut médaillé d'argent des mondiaux 2011.

Gomez a terminé vice-champion la semaine passée, et Garzon a récolté le bronze. Tous deux ont été vaincus par Jordan BURROUGHS (USA), qui avait qualifié les USA en 74kg grâce à sa médaille de bronze des mondiaux de Noursoultan.

Anthony Jose MONTERO CHIRINOS (VEN), médaillé de bronze il y a quelques jours aux panaméricains, sera également sur le tapis d'Ottawa.

86 kg
Champion du monde en 2018, David TAYLOR (USA) revient à la compétition pour la première fois depuis sa course au titre des mondiaux de Budapest.

Il sera rejoint par les médaillés d'or panaméricain 2020 Yurieski TORREBLANCA QUERALTA (CUB) et Angus Patrick ARTHUR (JAM). Torreblanca est sorti vainqueur de la catégorie des 86 kg et Arthur, vainqueur en 92kg, est devenu le premier Jamaïcain médaillé d'or de l'histoire de la compétition - et de la Jamaïque.

Deux autres médaillés des récents panaméricains concourront, soit les médaillés d'argent Pool Edinson AMBROCIO GREIFO (PER) et Clayton Steven PYE (CAN).

Carlos IZQUIERDO MENDEZ (COL) est lui déjà qualifié pour les JO dans la catégorie des 86kg grâce à la cinquième place qu'il avait obtenue aux mondiaux de Noursoultan.

97 kg
Le favori de cette catégorie est le double médaillé mondial d'argent et médaillé de bronze 2010 Reineris SALAS PEREZ (CUB), qui a concédé la défaite la semaine dernière lors de la finale qui l'opposait à Kyle SNYDER (USA). Snyder avait qualifié les USA pour les JO grâce à une médaille de bronze lors des mondiaux 2019.

Dauphin des 92kg la semaine dernière, Maxwell Lemar LACEY GARITA (CRC) concourra avec les 97kg ce weekend et tentera de qualifier le Costa Rica pour les Jeux pour la première fois de son histoire.

Luis Miguel PEREZ SOSA (DOM), médaillé de bronze il y a quelques jours, sera de nouveau sur les tapis d'Ottawa.

125 kg
Nick GWIAZDOWSKI (USA) sera l'athlète le plus titré en lutte libre de la catégorie des poids lourds avec ses médailles mondiales de bronzes obtenues en 2017 et 2018 et la médaille d'or des Jeux panaméricains 2019.

Sur ses talons cependant et cherchant à le détrôner, le triple médaillé mondial de lutte gréco-romaine Oscar PINO HINDS (CUB), médaillé d'argent en 2019 et de bronze en 2017 et 2018.

Grâce à cette médaille d'argent obtenue à Noursoultan, Pino a qualifié Cuba pour les JO dans la catégorie des130 kg en lutte gréco-romaine. Combattant cette saison en lutte libre, il tentera d'obtenir ce weekend la qualification de son pays dans une seconde catégorie de poids ; il a décroché une médaille de bronze la semaine dernière.

Le médaillé d'argent des panaméricains 2020 Amarveer DHESI (CAN) est également attendu ; il fut champion du monde des juniors en 2014.

Photo d'Erica WIEBE (CAN). 

Lutte féminine
Qualifiés : États-Unis (68kg, 76kg)

50 kg
Cette catégorie affichera la championne du monde Jessica Anne Marie MACDONALD (CAN), également médaillée de bronze des mondiaux 2011 et 2013.

La vice-championne du monde 2018 Sarah HILDEBRANDT (USA) secouera le prunier des 53kg pour son année de passage dans cette catégorie olympique. Elle est championne des Jeux panaméricains 2019 et détient quatre médailles d'or des championnats.

Trois médaillées de la semaine dernière sont inscrites pour les qualificatifs : la médaillée d'argent Carolina CASTILLO HIDALGO (COL) et les médaillées de bronze Kamila BARBOSA VITO DA SILVA (BRA) et Jacqueline Del Rocio MOLLOCANA ELENO (ECU).

La championne 2019 du championnat panaméricain et médaillée d'argent des Jeux la même année Yusneylis GUZMAN LOPEZ (CUB) sera également présente.

53 kg
La championne du monde 2019 des 55kg Jacarra WINCHESTER (USA) descend elle aussi d'une catégorie et est inscrite en 53kg.

Elle y affrontera d'autres athlètes talentueuses telles que les médaillées d'anciens championnats panaméricains Samantha Leigh STEWART (CAN), Lianna de la Caridad MONTERO HERRERA (CUB) et Luisa Elizabeth VALVERDE MELENDRES (ECU).

Stewart avait remporté le titre en 2016 et ce weekend marque sa première participation à un événement continental depuis.

Médaillée de bronze des Jeux en 2019, Montero rejoindra les tapis d'Ottawa fraîchement médaillée d'argent du championnat 2020.

C'est Valverde, médaillée mondiale de bronze cadet en 2011, qui a décroché le titre cette année.

57 kg
En tête d'affiche de cette catégorie, la championne olympique de Rio 2016 Helen MAROULIS (USA), dont c'est la première participation à un événement panaméricain depuis 2012. Elle est championne du monde 2015 et 2017 et a fait l'impasse sur la saison 2019 pour mieux se préparer à cette année olympique.

Présentes également, la championne du monde en titre et médaillée de bronze 2016 Linda MORAIS (CAN), la championne panaméricaine 2019 Lissette Alexandra ANTES CASTILLO (ECU) et, médaillée de bronze la semaine dernière pour le Venezuela, Betzabeth Rebeca SARCO COLMENAREZ (VEN).

62 kg
Au sommet du tableau des inscriptions pour cette catégorie, la double médaillée olympique de bronze et médaillée mondiale de bronze 2017 Jackeline RENTERIA CASTILLO (COL), septième place la semaine dernière.

Michelle Christina FAZZARI (CAN), elle aussi médaillée mondiale (le bronze en 2017), sera sur les tapis d'Ottawa.

Kayla MIRACLE (USA), titrée aux Jeux panaméricains 2019, représentera les USA plutôt que la récente championne panaméricaine winner Mallory VELTE.

68 kg
Deux médaillées mondiales de bronze sont inscrites en 68kg, Danielle Suzanne LAPPAGE (CAN) et Yudari SANCHEZ RODRIGUEZ (CUB).

Lappage est médaillée mondiale d'argent 2018 et cette semaine marque sa première participation à un événement panaméricain senior ; elle tentera de qualifier son pays pour Tokyo.

Récemment médaillée d'argent, Sanchez arrive à Ottawa auréolée de trois médailles mondiales, l'or des U23 2018, l'argent junior et le bronze des U23 2017.

Les affronteront dans la catégorie la championne des panaméricains 2020 Yanet Ursula SOVERO NINO (PER) et la médaillée de bronze Maria Jose ACOSTA ACOSTA (VEN).

Les USA sont déjà qualifiés dans cette catégorie grâce au titre mondial remporté par Tamyra MENSAH-STOCK à Noursoultan.

76 kg
Autre championne olympique présente sur les tapis d'Ottawa ce weekend, Erica WIEBE (CAN) est inscrite dans la catégorie des 76kg. Elle est également médaillée mondiale de bronze 2018.

Talent prometteur, la championne du monde des juniors et des U23 2019 Milaimys de la Caridad MARIN POTRILLE (CUB), qui a fait épreuve de force la semaine dernière pour se contenter de la cinquième place.

Marin a chuté lors en combat pour la médaille de bronze face à la médaillée mondiale d'argent 2014 Aline DA SILVA FERREIRA (BRA), qui sera sur les tapis d'Ottawa dans quelques jours.

Elles y retrouveront la médaillée de bronze du championnat panaméricain 2020 Andrea Carolina OLAYA GUTIERREZ (COL).

Les USA sont également déjà qualifiés dans cette catégorie, grâce au titre décroché par Adeline GRAY lors des mondiaux 2019 - son cinquième titre mondial.

Photo de Gabriel ROSILLO KINDELAN (CUB). 

Lutte gréco-romaine
Qualifié : Cuba (67 kg, 130 kg)

(en cours de traduction)

60 kg
There are multiple Pan American champions that will compete for a qualification spot at 60 kg, including 2020 champion Dicther Hans TORO CASTANEDA (COL), 2019 champion Luis Alberto ORTA SANCHEZ (CUB) and 2015 and 2019 Pan Am Games champion Andres Roberto MONTANO ARROYO (ECU).

Also competing is 2019 Pan Am Games bronze medalist Ildar HAFIZOV (USA) and 2020 bronze medalists Jancel Miguel PIMENTEL GONZALEZ (DOM) and Emerson Isaias FELIPE ORDONEZ (GUA).

67 kg
There are three 2020 Pan American Championships medalists returning to competition this weekend.

Joilson DE BRITO RAMOS JUNIOR (BRA) won silver at 72 kg last weekend and will move down to 67 kg this weekend.

Cristhian Alberto RIVAS CASTRO (ECU) and Alejandro SANCHO (USA), who each won bronze at the championships are scheduled to compete in the Olympic Qualifier.

The 2020 Pan Am champ Ismael BORRERO MOLINA (CUB) will not compete as he already qualified Cuba for Tokyo after winning gold at the 2019 Worlds. Borrero is a 2016 Olympic champion and also won the 2015 World title.

77 kg
Yosvanys PENA FLORES (CUB) and Patrick SMITH (USA) traded wins at the 2020 Pan American Championships, with Smith winning the matchup in pool action and Pena ultimately claiming the title over Smith in the finals.

Pena also won the 2019 Pan American Championships, and later that year, Smith emerged with gold at the 20019 Pan American Games.

Both will wrestle again this weekend.

Also expected to compete is 2020 Pan Am bronze medalist Wuileixis de Jesus RIVAS ESPINOZA (VEN), who is a 2019 Pan Am Games runner-up.

87 kg
Bringing World medals to the weight is Daniel GREGORICH HECHAVARRIA (CUB), who is a 2018 U23 silver medalist and 2019 U23 bronze winner. Last week, he finished fifth at the Pan Am Championships, forfeiting in the bronze match.

Winning the 2020 Pan Am title was Josef RAU (USA. En route to his win last week, Rau defeated 2019 Pan Am Games champion Luis Eduardo AVENDANO ROJAS (VEN), who will also wrestle in the Qualifier.

Two other 2020 Pan Am medalists will compete, including silver medalist Carlos Andres MUNOZ JARAMILLO (COL) and bronze medalist Lesyan Osvaldo COUSIN OTOMURO (JAM).

97 kg
We will likely see another entertaining rivalry at 97 kg as the 2020 Pan Am champion G’Angelo HANCOCK (USA) and 2020 runner-up Gabriel Alejandro ROSILLO KINDELAN (CUB) will be back at it this weekend.

Similar to Pena and Smith at 77 kg, Hancock and Rosillo went head-to-head twice in the Pan Am Championships, with Rosillo winning in the pool action but Hancock getting the victory in the finals.

Both own age-group World medals with Rosillo claiming gold at the 2019 Junior Worlds and Hancock owning bronze from the 2016 Junior Worlds.

Another World medalist in the mix is Kevin MEJIA CASTILLO (HON), who finished fourth at the Pan Am Championships. Defeating Mejia in the bronze match was Luillys Jose PEREZ MORA (VEN), who is also registered for this weekend.

130 kg
Two World medalists highlight the field in Yasmani ACOSTA FERNANDEZ (CHI) and Adam COON (USA).

Acosta won bronze at the 2017 World Championships, and Coon earned silver in the 2018 Worlds.

The American is fresh off producing a silver medal at the 2020 Pan Ams, while Acosta entered the event but did not compete.

Both 2020 Pan Am bronze winners are registered: Leo Dalis SANTANA HEREDIA (DOM) and Moises Salvador PEREZ HELLBURG (VEN).

Cuba is already qualified at the weight, thanks to a silver medal from Oscar PINO HINDS at the 2019 World Championships. This weekend, Pino will compete in freestyle in attempt to qualify Cuba for the Olympic Games at 125 kg.

 

Japon

Un Pakistanais de souche vise à faire revivre l'illustre héritage familial via le Japon

By Ken Marantz

TOKYO, Japon (21 mars) --  La quête a commencé à partir d'un lien formé il y a plus d'un demi-siècle lors d'un match professionnel de lutte et signifiait quitter le confort de la maison et parcourir 6000 kilomètres vers un pays dont il ne parlait pas la langue, pour s'entraîner dans un sport qu'il n'avait jamais pratiqué.

Mais quand Haroon ABID (PAK) a accepté le défi de déménager au Japon alors qu'il n'était qu'un adolescent pour devenir un lutteur, il n'agissait pas dans son propre intérêt. Il s'agissait d'une mission pour faire revivre un héritage familial dans un sport vieux de plusieurs siècle.

"La raison pour laquelle je suis venu au Japon était de retrouver le nom des membres de ma famille car nous avions une longue histoire," a dit Abid dans une récente interview dans la salle de lutte  de la grande Université Nippon Sports Science University, où il termine sa dernière année et où il a connu un succès remarquable malgré ses débuts tardifs dans la lutte.

"Mais c'est vieux, les gens ont oublié cela. Alors je veux être la clé pour que les gens se souviennent encore de nous."

Durant ses quatre années à la NSSU (appelée localement "Nittaidai") de 2018 à 2021, Abid a terminé second ou troisième chaque année à l'un des deux championnats nationaux collégiaux en lutte libre 97kg et 125kg. Il s'est même essayé à la gréco-romaine, terminant deuxième en 97kg en 2019.

"En termes d'aptitudes naturelles, il a ce qu'il faut," a dit l'entraîneur en chef de la NSSU Shingo MATSUMOTO, qui a remporté neuf titres nationaux consécutifs en gréco de 1999 à 2007. "S'il ne l'avait pas fait, il n'aurait pas réussi ce qu'il a fait. Il était dans un environnement d'entraînement japonais et cela a conduit à ses progrès au lycée et à l'université."

Aussi louables que soient ses exploits, pour ce jeune de 22 ans originaire de Lahore, la voie ultime pour redonner à la famille sa notoriété est de se rendre aux Jeux Olympiques, et idéalement de remporter une médaille. Le Pakistan n'a pas participé en lutte aux Jeux Olympiques depuis 1996, et sa seule médaille a été remportée en 1960.

ABIDHaroon ABID (PAK) participe à un plaquage contre Aiaal LAZAREV (KGZ) dans le tour de repêchage des qualificatifs olympiques asiatiques en 125kg. (Photo: UWW)

Abid avait une chance de participer aux Jeux Olympiques de Tokyo l'année dernière mais les circonstances liées à la pandémie l'ont laissé moins bien préparé. il a également accepté de céder la place du Pakistan en 97kg pour les qualificatifs asiatiques à son coéquipier vétéran Muhammad IMAM (PAK) et a concouru en 125kg à la place. Il est redescendu en 97kg pour les qualifications olympiques mondiales plus difficiles mais a perdu son premier match.

"Je n'étais pas correctement entraîné pour ceux-là," a dit Abid. "En raison du corona [COVID-19] et tout le reste, l'entraînement était fermé à Nittaidai. Nous n'étions pas autorisés à sortir de nos dortoirs, donc nous étions coincés dans nos chambres. Je n'ai donc pas eu beaucoup de temps."

"Les Jeux Olympiques ne sont pas un petit rêve, beaucoup de gens ont ce rêve en tête. Ce n'est pas si facile, vous ne vous entraînez pas pendant quelques mois pour ensuite y aller et participer. Je n'étais pas bien préparé, mais j'ai fais de mon mieux dans le temps qui m'était imparti."

Le temps passé au Pakistan avant les qualificatifs lui a également fait prendre du retard dans ses cours à la NSSU, et il ne sera pas diplômé avec sa classe à la fin du mois. Mais son chemin vers la qualification pour Paris 2024 est clair puisqu'il a récemment signé un accord le circuit de lutte professionnelle japonais Noah qui lui permettra de continuer à s'entraîner à plein temps à la NSSU, qui dispose d'un vaste campus avec des installations de premier ordre dans la banlieue de Yokohama, à 40 minutes en train et bus au sud-ouest de Tokyo.

"Je pense que c'est bien au début car là maintenant, ils m'ont donné la permission de faire de la lutte," a dit Abid. "Je n'ai pas besoin d'aller là-bas et m'entraîner. Je dois juste venir ici [à la NSSU]. Il s'agit plutôt d'un parrainage. Et ils m'ont donné la chance, si tu veux faire de la lutte professionnelle dans future, tu peux le faire. C'est mon choix. C'est vraiment gentil de leur part."

ABIDHaroon ABID (PAK) pose avec Narihiro TAKEDA, directeur de CyberFight, la société mère de Pro Wrestling Noah, pour annoncer la signature d'un contrat post-diplôme avec Noah. (Photo: ©Noah) 

La chance d'une vie

Rien n'aurait pu préparé Abid à la chance de sa vie qui s'est présentée à lui à l'âge de 14 ans.

Elève assidu à la prestigieuse école Bloomfield Hall School de Lahore, il envisageait une carrière dans les affaires et peut-être de suivre son père dans le domaine du change et de l'immobilier.

Au lieu de cela, sa carrière s'est orientée vers celle de ses vénérés ancêtres..

Abid a grandi en entendant les récits de son arrière grand-père Imam BAKSH, un grand champion et frère de Gulam BAKSH, qui a gagné le titre de "The Great Gama." Tous deux étaient des superstars invaincues au début du 20ème siècle, qui ont battu tous les adversaires tant à domicile qu'à l'étranger dans des matchs disputés sur le sable. Ils ont quitté l'Inde pour le Pakistan après la partition de 1947.

"Ca s'appelle lutte pro mais c'était la lutte actuelle," a dit Abid. "Il n'était pas décidé qui allait gagné ou perdre. Le plus fort va gagner. Donc ils se sont entraînés très dur pour ça."

Imam Baksh a eu cinq fils qui ont perpétué la tradition familiale de lutte dans la génération suivante. L'un d'entre eux disputerait un match qui allait changer le parcours d'un futur petit-fils d'un de ses frères.

Dans les années 70, la lutte pro était florissante au Japon et la plus grande star était Antonio INOKI, un géant à la mâchoir saillante qui deviendra plus tard mondialement célèbre pour un match spécial sur le ring contre la légende de la boxe Mohammad ALI.

En 1976, Inoki a combattu et gagné un match aux règles spéciales contre le grand-oncle d'Abid, Akram PAHALWAN, dont les jours de gloire étaient déjà bien derrière lui. L'adolescent Zubair JHARA, l'oncle d'Abid, assiste à ce match et jure de se venger de cette défaite. Trois ans plus tard, c'est ce qu'il fit lors d'un match au Pakistan.

InokiHaroon ABID (PAK), à droite, avec le grand lutteur pro japonais Antonio INOKI, assis, et le père d'Abid.

Quatre décennies plus tard, Inoki, qui a rempli plusieurs mandats à la Japanese Diet tout en poursuivant sa carrière de lutteur professionnel, se rend au Pakistan pour promouvoir un festival d'amitié sportive.

Là-bas, il décide de rechercher son vieil ami et rival Jhara. Lorsqu'il apprend que cette famille de lutteurs emblématiques n'a plus personne dans ce sport depuis près de trois décennies, Inoki fait une offre généreuse : il prendrait en charge les frais d'un membre de la famille pour qu'il vienne au Japon pour suivre une formation et devenir lutteur.

Mais qui serait-ce ?

Abid était athlétique, mais n'avait qu'une exposition limitée aux sports, principalement dans les sports d'équipe comme le cricket, le basket-ball et le football. Il n'avait jamais pris part à un sport de combat, quel qu'il soit.

"Je savais que ma famille avait un passé dans la lutte, mais tout était fini, donc je ne faisais pas beaucoup de sport à cette époque," a dit Abid . "Je ne faisais qu'étudier et tout ça."

"Je m'intéressais à la lutte parce que j'avais un passé dans la lutte, mais autour de moi, aucun des membres de notre famille ne la pratiquait. J'avais l'habitude de regarder WWE et de regarder la lutte olympique aussi. Mais je ne faisais rien."

Et pourtant, il est devenu l'élu.

"il a demandé à quelqu'un de rencontrer un membre de la famille et je ne sais pas pourquoi, il m'a choisi," a dit Abid. "Je ne peux pas dire pourquoi moi ? Parce que je ne faisais pas de sport à cette époque là. Pas de gym, pas de sport, rien. J'étais juste un adolescent normal. Je suis si reconnaissant qu'il m'ait choisi, mais je ne sais pas pour quelle raison."

Abid n'a pas été pressé pour prendre sa décision et s'est rendu au Japon pour voir à quoi cela ressemblait. Il avait prévu d'étudier à l'étranger de toute façon, donc être loin de chez lui n'était pas un problème. Son père, qui avait déjà lutter mais jamais à haut niveau, était favorable à son départ mais avec une réserve.

"Il a dit , 'Si tu t'engages, tu dois y aller à fond. Ce n'est pas comme si tu pouvais faire la moitié du chemin puis partir. Ce n'est pas comme ça,'" a dit Abid . "J'y ai donc réfléchi et j'ai vu que ma famille était heureuse, alors j'ai pensé que je devais essayer pour cette raison. J'ai une passion, aussi, que je voulais faire ça."

ABIDHaroon ABID (PAK) a le dessus dans le match des 120kg de la finale par équipe des championnats nationaux sur invitation des lycées en mars 2017, aidant Nittadai Kashiwa à remporter le titre. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Nouvelle Vie au Japon

Bien qu'il soit venu au Japon pour commencer une carrière de lutteur. Abid a en fait passé sa première année à apprendre le judo à la place.

Inoki avait un lien avec la Nippon Sports Science University, et il a donc été convenu qu'il irait dans l'un de ses lycées affiliés, Nittaidai Ebara à Tokyo. Le seul problème était qu'il n'y avait pas d'équipe de lutte. Il a donc appris le judo tout en subissant des chocs culturels, dont sa première expérience de vie dans un dortoir.

"L'endroit où je logeais dans mon école quand je suis arrivé, il y avait genre huit personnes par chambre", a-t-il dit. "Et nous utilisions la même salle de bain... J'ai dû attendre le dernier membre passe pour prendre une douche. Je me demandais dans quoi je m'étais embarqué. Mais c'était bien, c'était une bonne expérience. C'est bien d'avoir de nouveaux amis."

l a également pris goût à ce nouveau sport, à tel point que lorsqu'un autre lycée affilié à Nittaidai à Kashiwa, dans la préfecture de Chiba, au nord-est de Tokyo, a créé une équipe de lutte, l'entraîneur d'Ebara a essayé de le convaincre de rester.

"Le judo était aussi une très bonne expérience. Mon entraîneur à ce moment-là, Kokubo-sensei, m'a dit cela tu peux rester avec nous. Nous te donnerons toutes les dépenses. A l'époque, Inoki-san me soutenait. il a dit que je pouvais le quitter et nous te soutiendrons si tu veux faire du judo. Et il avait l'habitude de me dire que le judo était plus connu au Japon.

"Mais j'étais venu ici pour la lutte, alors j'ai dû me déplacer."

Abid se souvient que sa première impression du Japon était qu'il n'était pas du tout ce qu'il avait imaginé. Issu d'une famille de la classe moyenne supérieure du Pakistan, il ne s'attendait pas à ce qu'une ville tentaculaire comme Tokyo soit aussi compacte.

"Le Japon est un endroit tellement connu, alors je pensais qu'il y aurait de grandes maisons. Mais quand je suis arrivé, ils dormaient sur le sol, ils étaient tellement humbles. Je me suis dit, bon sang, c'est tout le contraire de ce que je pensais que serait le Japon."

"Maintenant, je me suis habitué, mais c'était complètement différent de ce que j'avais imaginé. Il y avait de grands buildings mais je pensais qu'il y aurait des robots et tout. [Et] tout le monde utilise le train au Japon, donc vous ne pouvez pas juger qui est riche ou pauvre. C'est ce qu'il y a de bien au Japon."

Pour sa deuxième année de lycée, Abid a déménagé à Kashiwa, où les installations étaient plus récentes et où les dortoirs ne comptaient que quatre personnes par chambre. L'école, axée sur le sport, comptait également plus d'étudiants étrangers, ce qui a facilité son adaptation.

"C'était une bonne école," a-t-il dit. "C'était propre ; Ebara était propre aussi, mais Kashiwa avait des lits neufs et tout ça, donc c'était un bon endroit pour étudier. La compétition était très bonne, aussi."

Abid a déclaré qu'il lui a fallu six ou sept mois pour atteindre un niveau de japonais, ce qui devenait une nécessité à un certain égard.

"Pour moi, je suis un Musulman, donc je ne peux pas manger de porc et je dois le dire aux gens, je ne peux pas manger ceci, je ne peux pas manger cela, donc il fallait que j'apprenne vraiment vite. C'est la raison pour laquelle j'ai appris le japonais très vite."

Il a également fait de rapides progrès en lutte. À sa deuxième année dans ce sport, il a terminé troisième en 120 kg aux championnats nationaux sur invitation des écoles secondaires et au tournoi Inter-Lycées, qui comptaient tous deux plus de 45 participants dans sa catégorie de poids. Pour faire bonne mesure, il a remporté la médaille d'argent en gréco 120 kg dans la division des écoles secondaires aux Jeux nationaux.

Abid attribue son succès à plus que de bons gènes. "J'avais un très bon partenaire", dit-il. "Il était originaire de Mongolie, et il était aussi en 125 kg. Je me suis donc habitué à m'entraîner avec des gars lourds. C'était vraiment un point positif pour moi. Et ce gars était fort aussi, il était aussi champion inter-lycées. J'avais donc confiance de m'entraîner avec lui et de marquer des points. C'est pourquoi je l'ai pu [faire de bons résultats]

Dans ces trois tournois, il a été battu par Yuri NAKAZATO (JPN), qui deviendra son coéquipier à la NSSU et qui, en décembre dernier, s'est classé deuxième au championnat senior All-Japon en gréco 97kg. Abid n'est pas éligible pour participer au All-Japan.

ABIDHaroon ABID (PAK) a pour objectif de se rendre à Paris 2024 et devenir le premier lutteur du Pakistan à participer aux Jeux Olympiques depuis 1996. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Surmonter les nerfs

Le regard tourné vers Paris 2024, Abid est toujours en train de chercher sa première victoire sur un adversaire non japonais en dehors du Japon.

En plus d'affronter des adversaires étrangers d'autres écoles au Japon, Abid s'apprêtait à affronter pour la première fois une compétition mondiale lors des championnats asiatiques juniors en 2018 à New Delhi.

Mais il n'a pas pu obtenir de visa pour entrer dans la patrie de ses ancêtres, et ses débuts internationaux ont été repoussés au même tournoi l'année suivante à Chonburi, Thailande.

A Chonburi, il a perdu son match d'ouverture en quart de finale en libre 97 kg contre Zyyamuhammet SAPAROV (TKM), puis le match pour la médaille de bronze contre Arslanbek TURDUBEKOV (KGZ).

En 2021, il a subi une succession de défaites au premier tour : contre Lkhagvagerel MUNKHTUR (MGL) au tour de qualification en 125 kg lors des qualifications olympiques d'Asie (suivie d'une défaite au repêchage contre Aiaal LAZAREV (KGZ)) ; contre Minwon SEO (KOR) en 97 kg lors des Championnats d'Asie ; et contre Timofei XENIDIS (GRE) en 97 kg lors des qualifications  olympiques mondiales.

"Il s'est constamment amélioré," a déclaré l'entraîneur de la NSSU, Matsumoto. "Pendant la pandémie, il n'a pas pu quitter le Pakistan pendant une longue période lors des qualifications pour les Jeux Olympiques de Tokyo. S'il est dans un environnement où il peut continuellement s'entraîner et se préparer, il deviendra plus fort et se tournera vers la prochaine compétition."

Il ne fait aucun doute que la pandémie a eu un effet en freinant sa préparation. Mais il y a une autre raison à son manque de succès, ainsi qu'à son incapacité à remporter un titre universitaire majeur à la NSSU. Certes, il est monté sur de nombreux podiums, mais, à l'exception d'une victoire au tournoi de printemps des nouveaux arrivants lors de sa première année, il n'est jamais monté sur la plus haute marche.

Pour Abid, qui a déclaré que son prochain tournoi sera probablement les Jeux asiatiques en Chine en septembre, chaque match est autant une bataille contre les nerfs que contre l'adversaire.

"Durant les matchs, je ne suis pas aussi bon qu'à l'entraînement," a-t-il déclaré. "Je ne sais pas pourquoi, je ne peux pas dire que j'en suis encore au début, cela fait sept ans que je lutte. Mais j'ai besoin de plus de compétitions pour pouvoir gagner en confiance."

Revenant sur sa première sortie internationale en Thaïlande, il a déclaré : "J'étais bien préparé, mais la pression était immense. Ce n'était pas moi sur le tapis. Je ne pouvais pas bouger correctement comme je le faisais à l'entraînement parce que c'était mon premier match international.

"Ma famille me regardait et il y avait toute sorte de gens autour de moi. Je n'avais pas peur mais j'étais un peu sous pression. J'aurais pu obtenir une médaille à ce tournoi, mais après ce match, je me suis dit que je devais vraiment travailler dur."

ABIDHaroon ABID (PAK) a eu du succès en Gréco-romaine au Japon. Ici, il affronte Bakhdaulet ALMENTAY (KAZ) de l'universitéYamanashi Gakuin lors de la finale en 97kg des championnats nationaux collégiaux en octobre 2019. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Abid cite deux matchs qui, selon lui, ont contribué à renforcer sa confiance. Ironiquement, les deux matchs étaient en gréco, ce qu'il a décidé de pratiquer parce que cela lui donnait une chance de participer à plus de tournois. C'est la façon dont il a tenu tête aux attentes qui rend ces rencontres --- l'une d'entre elles était même une défaite --- si significatives

Retour 2019, Abid a atteint la finale des championnats nationaux collégiaux de gréco avec une victoire en demi-finale sur Takashi ISHIGURO (JPN), qui a remporté l'année dernière le titre national senior et a été médaillé de bronze asiatique en libre 97kg.

"Tout le monde me disait il est fort et je l'ai battu," a déclaré Abid. "Et il y avait une bonne différence de points [6-0], donc ce match m'a vraiment donné un coup de pouce.

En finale, il s'est incliné face à Bakhdaulet ALMENTAY (KAZ), qui est resté invaincu dans sa carrière à l'université rivale de Yamanashi Gakuin. Almentay a également battu Abid dans une finale de libre.

"Je ne l'ai pas battu, mais c'était un bon match entre nous, on ne pouvait pas dire qui gagnerait," a-t-il déclaré. "Même si c'était en gréco, quand je suis revenu du match, j'avais gagné cette confiance d'être parmi les meilleurs au Japon, et je pouvais être aussi bon."

C'est une attitude qui rendrait ses ancêtres fiers. Maintenant, il doit le prouver par des exploits sur le tapis, et il est déterminé à réaliser sa quête. En se rendant à Paris en 2024, il deviendrait le premier lutteur pakistanais à participer à des Jeux olympiques depuis Mohammad BHALA, qui a participé aux Jeux d'Atlanta en 1996 dans la catégorie des 90 kg en lutte libre.

La nation d'Asie du Sud-Est a remporté sa seule médaille olympique de lutte à Rome en 1960 avec le bronze de Mohamed BASHIR en lutte libre 73 kg, et elle n'a pas eu de médaillé mondial depuis ses deux bronzes de 1959.

"Je vais définitivement participer aux Jeux olympiques de Paris 2024", a déclaré Abid. "J'ai cette confiance en ce moment. C'est sûr, je vais participer à ce match. C'est sûr."