Lutte Féminine

Yasemin Adar récompensée par le Prix Mustafa Koç

By GİLA BENMAYOR

Mustafa Koç, homme d'affaires turc qui nous a quitté trop tôt, était l'un des plus ardents défenseurs de l'initiative "#HeForShe" des Nations Unies, dont le but est d'obtenir l'appui des hommes dans le combat pour l'égalité des sexes. S'il avait pu voir la lauréate du second Prix Mustafa V. Koç, organisé par Holding et le Comité National Olympique turc, il en aurait probablement été très heureux. 

Dessiné par Ivan Chermayeff et présenté par Caroline Koç, épouse de l'homme d'affaire décédé, le trophée a cette année récompensé la Championne du Monde de Lutte 2018 Yasemin Adar.

Elle est la première femme turque championne du monde de lutte. Yasemin, qui a également reçu la somme de 200,000 Lires Turques, est championne du monde pour la troisième fois d'affilée  (2016-2017-2018). Lorsque la Présidente du Jury Caroline Koç a annoncé l'attribution du Prix, elle a décrit Yasemin Adar comme “déterminée, disciplinée, et travaillant dur.” Après l'émouvante projection d'un film en introduction, le discours de la lutteuse a révélé la détermination d'une femme dans son choix de la lutte, généralement considérée comme 'un sport d'hommes."

Les femmes peuvent-elles vraiment lutter ? 

“Lorsque j'ai commencé à lutter, il y avait beaucoup de préjugés. J'ai souvent entendu que je ne devrais pas faire ce sport et que je ne pouvais pas le faire. En tant que femme, j'ai démontré ce que que pouvais faire en ignorant ce qui était dit, sans jamais abandonner, en croyant en moi, sans jamais m'arrêter et en m'entraînant avec passion.”

Yasemin est un modèle pour toutes les femmes de Turquie qui souhaitent s'engager dans la lutte.

Après les succès de Yasemin, de nombreux "clubs de lutte féminine" se sont ouverts en Turquie.

De nombreuses filles souhaitent la suivre et atteindre le sommet comme elle. Yasemin Adar a mis l'accent sur cela dans son discours : “Je crois aujourd'hui que je menais mon combat pour une nouvelle génération de lutteuses. Je suis monté sur les tapis pour leur ouvrir la voie.”

Un nom légendaire aux Jeux Olympiques

La cérémonie aura été marquée par un autre discours significatif, de la part d'une femme qui pensait exactement comme Yasemin, il y a des années, ouvrir la voie pour les femmes : Nawal El Moutawakel, marocaine, et première femme athlète africaine médaillée d'or aux Jeux Olympiques, en l'occurrence ceux de Los Angeles en 1984.

Nawal El Moutawakel, anciennement Vice-présidente du Comité Olympique International et deux fois Ministre des sports et de la jeunesse du Maroc, est une figure légendaire des Jeux Olympiques. Elle est aujourd'hui une figure majeure de la communauté olympique internationale.

“Lorsque j'ai participé aux Jeux de 1984, personne ne me connaissait et personne ne croyait en moi,” a-t-elle déclaré dans son discours.

Nawal El Moutawakel a lutté pour la libération des femmes dans le sport pendant sa brillante carrière.

“C'est grâce au sport que je me trouve ici aujourd'hui,” a-t-elle ajouté. Nawal El Moutawakel, qui a ouvert la voie aux femmes athlètes musulmanes dans les années 80, et Yasemin Adar, moteur de la lutte féminine en Turquie, ont été réunies grâce au Prix Mustafa Koç. Les regarder et les écouter fut un plaisir pour toutes les personnes présentes.

Les meilleurs lutteurs des années 2000

By Andrew Hipps

CORSIER-SUR-VEVEY, Suisse (le 21 mai) -- Les années 2000 resteront mémorables dans les annales de la lutte : elles nous ont offert des performances historiques, la discipline a connu des avancées majeures et de nouvelles stars sont apparues.

La décennie fut inaugurée par l'un des plus grands renversements olympiques de l'histoire : lors des Jeux de Sidney de l'année 2000, Rulon GARDNER (USA) vainquit le triple champion olympique Aleksander KARELIN (RUS) par 1-0 en finale des 130kg de lutte gréco-romaine.

Le moment le plus déterminant de ces dix années pour la discipline survint quatre années plus tard, quand la lutte féminine fut ajoutée au programme olympique dans quatre catégories de poids. La puissance No.1 de la discipline, le Japon, s'empara de deux médailles d'or, d'une d'argent et d'une de bronze lors des JO de 2004. Les JO de Pékin, en 2008, virent un changement dans la distribution des médailles, avec désormais deux médailles de bronze distribuées dans chaque catégorie.

Regardons de plus près certains des meilleures lutteurs - et lutteuses - des années 2000.

Buvaisar SAITIEV (RUS)

Buvaisar SAITIEV (RUS) possédait une combinaison de technique, de force, de finesse et de flexibilité qui fut déterminante dans l'établissement de son statut de l'un des plus grands lutteurs de tous les temps. Saitiev remporta trois médailles d'or olympique, 12 ans séparant la première de la dernière. Il obtint son premier titre à Atlanta en 1996 à l'âge de 21 ans, puis Athènes en 2004 et Pékin en 2008. De plus, Saitiev décrocha six titres mondiaux, dont trois dans les années 2000.

Saori YOSHIDA (JPN)

Saori YOSHIDA (JPN) atteint un statut légendaire dans la lutte féminine en restant invaincue en championnats majeurs de 2002 à 2016. Cette incroyable série fut auréolée de trois titres olympiques et 13 titres mondiaux. Après s'être baladée aux championnats du monde de 2002 et 2003, Yoshida remporta l'or aux JO d'Athènes, les premiers Jeux incluant la lutte féminine à leur programme. Elle obtint également les titres des JO de Pékin en 2008 et Londres en 2012, alignant d'un autre côté 11 titres mondiaux d'affilée entre 2005 et 2015. En 2016, Yoshida décrocha sa quatrième médaille olympique, obtenant l'argent aux JO de Rio de Janeiro.

Khadzhimurat GATSALOV (RUS)

En 2004, Khadzhimurat GATSALOV (RUS) devenait champion olympique de lutte libre à l'âge de 21 ans, et poursuivait en obtenant les titres mondiaux des 96kg lors des quatre championnats du monde suivants. Il en ajoutera un cinquième en 2013 en 120kg cette fois, obtenant l'argent en 2010 et le bronze en 2014, sans oublier trois titres européens décrochés dans cette première décennie.

Mavlet BATIROV (RUS)

Mavlet BATIROV (RUS) reste comme l'un des meilleurs poids légers de la décennie. Il remporta de suite les titres olympiques en 2004 et 2008 en 55 et 60kg respectivement. En 2007, c'est le titre de champion d'Europe qu'il obtenait, enchaînant sur celui de champion du monde. Une médaille mondiale de bronze, obtenue en 2006, auréole aussi son CV.

Armen NAZARYAN (ARM/BUL)

Armen NAZARYAN (ARM/BUL), qui a concouru pour l'Arménie comme pour la Bulgarie, est l'un des athlètes de lutte libre les plus décorés de la décennie. Après un titre olympique et trois médailles mondiales de bronzes dans les années '90, Nazaryan développa son emprise et sa légende dans les années 2000, à nouveau champion olympique à Sidney en 2000, puis trois fois encore champion du monde de 2002 à 2005, obtenant le bronze lors des JO d'Athènes en 2004. Il cumule également six titres européens. Nazaryan est entré au Hall of Fame de United World Wrestling en 2007.