Japon

Un Pakistanais de souche vise à faire revivre l'illustre héritage familial via le Japon

By Ken Marantz

TOKYO, Japon (21 mars) --  La quête a commencé à partir d'un lien formé il y a plus d'un demi-siècle lors d'un match professionnel de lutte et signifiait quitter le confort de la maison et parcourir 6000 kilomètres vers un pays dont il ne parlait pas la langue, pour s'entraîner dans un sport qu'il n'avait jamais pratiqué.

Mais quand Haroon ABID (PAK) a accepté le défi de déménager au Japon alors qu'il n'était qu'un adolescent pour devenir un lutteur, il n'agissait pas dans son propre intérêt. Il s'agissait d'une mission pour faire revivre un héritage familial dans un sport vieux de plusieurs siècle.

"La raison pour laquelle je suis venu au Japon était de retrouver le nom des membres de ma famille car nous avions une longue histoire," a dit Abid dans une récente interview dans la salle de lutte  de la grande Université Nippon Sports Science University, où il termine sa dernière année et où il a connu un succès remarquable malgré ses débuts tardifs dans la lutte.

"Mais c'est vieux, les gens ont oublié cela. Alors je veux être la clé pour que les gens se souviennent encore de nous."

Durant ses quatre années à la NSSU (appelée localement "Nittaidai") de 2018 à 2021, Abid a terminé second ou troisième chaque année à l'un des deux championnats nationaux collégiaux en lutte libre 97kg et 125kg. Il s'est même essayé à la gréco-romaine, terminant deuxième en 97kg en 2019.

"En termes d'aptitudes naturelles, il a ce qu'il faut," a dit l'entraîneur en chef de la NSSU Shingo MATSUMOTO, qui a remporté neuf titres nationaux consécutifs en gréco de 1999 à 2007. "S'il ne l'avait pas fait, il n'aurait pas réussi ce qu'il a fait. Il était dans un environnement d'entraînement japonais et cela a conduit à ses progrès au lycée et à l'université."

Aussi louables que soient ses exploits, pour ce jeune de 22 ans originaire de Lahore, la voie ultime pour redonner à la famille sa notoriété est de se rendre aux Jeux Olympiques, et idéalement de remporter une médaille. Le Pakistan n'a pas participé en lutte aux Jeux Olympiques depuis 1996, et sa seule médaille a été remportée en 1960.

ABIDHaroon ABID (PAK) participe à un plaquage contre Aiaal LAZAREV (KGZ) dans le tour de repêchage des qualificatifs olympiques asiatiques en 125kg. (Photo: UWW)

Abid avait une chance de participer aux Jeux Olympiques de Tokyo l'année dernière mais les circonstances liées à la pandémie l'ont laissé moins bien préparé. il a également accepté de céder la place du Pakistan en 97kg pour les qualificatifs asiatiques à son coéquipier vétéran Muhammad IMAM (PAK) et a concouru en 125kg à la place. Il est redescendu en 97kg pour les qualifications olympiques mondiales plus difficiles mais a perdu son premier match.

"Je n'étais pas correctement entraîné pour ceux-là," a dit Abid. "En raison du corona [COVID-19] et tout le reste, l'entraînement était fermé à Nittaidai. Nous n'étions pas autorisés à sortir de nos dortoirs, donc nous étions coincés dans nos chambres. Je n'ai donc pas eu beaucoup de temps."

"Les Jeux Olympiques ne sont pas un petit rêve, beaucoup de gens ont ce rêve en tête. Ce n'est pas si facile, vous ne vous entraînez pas pendant quelques mois pour ensuite y aller et participer. Je n'étais pas bien préparé, mais j'ai fais de mon mieux dans le temps qui m'était imparti."

Le temps passé au Pakistan avant les qualificatifs lui a également fait prendre du retard dans ses cours à la NSSU, et il ne sera pas diplômé avec sa classe à la fin du mois. Mais son chemin vers la qualification pour Paris 2024 est clair puisqu'il a récemment signé un accord le circuit de lutte professionnelle japonais Noah qui lui permettra de continuer à s'entraîner à plein temps à la NSSU, qui dispose d'un vaste campus avec des installations de premier ordre dans la banlieue de Yokohama, à 40 minutes en train et bus au sud-ouest de Tokyo.

"Je pense que c'est bien au début car là maintenant, ils m'ont donné la permission de faire de la lutte," a dit Abid. "Je n'ai pas besoin d'aller là-bas et m'entraîner. Je dois juste venir ici [à la NSSU]. Il s'agit plutôt d'un parrainage. Et ils m'ont donné la chance, si tu veux faire de la lutte professionnelle dans future, tu peux le faire. C'est mon choix. C'est vraiment gentil de leur part."

ABIDHaroon ABID (PAK) pose avec Narihiro TAKEDA, directeur de CyberFight, la société mère de Pro Wrestling Noah, pour annoncer la signature d'un contrat post-diplôme avec Noah. (Photo: ©Noah) 

La chance d'une vie

Rien n'aurait pu préparé Abid à la chance de sa vie qui s'est présentée à lui à l'âge de 14 ans.

Elève assidu à la prestigieuse école Bloomfield Hall School de Lahore, il envisageait une carrière dans les affaires et peut-être de suivre son père dans le domaine du change et de l'immobilier.

Au lieu de cela, sa carrière s'est orientée vers celle de ses vénérés ancêtres..

Abid a grandi en entendant les récits de son arrière grand-père Imam BAKSH, un grand champion et frère de Gulam BAKSH, qui a gagné le titre de "The Great Gama." Tous deux étaient des superstars invaincues au début du 20ème siècle, qui ont battu tous les adversaires tant à domicile qu'à l'étranger dans des matchs disputés sur le sable. Ils ont quitté l'Inde pour le Pakistan après la partition de 1947.

"Ca s'appelle lutte pro mais c'était la lutte actuelle," a dit Abid. "Il n'était pas décidé qui allait gagné ou perdre. Le plus fort va gagner. Donc ils se sont entraînés très dur pour ça."

Imam Baksh a eu cinq fils qui ont perpétué la tradition familiale de lutte dans la génération suivante. L'un d'entre eux disputerait un match qui allait changer le parcours d'un futur petit-fils d'un de ses frères.

Dans les années 70, la lutte pro était florissante au Japon et la plus grande star était Antonio INOKI, un géant à la mâchoir saillante qui deviendra plus tard mondialement célèbre pour un match spécial sur le ring contre la légende de la boxe Mohammad ALI.

En 1976, Inoki a combattu et gagné un match aux règles spéciales contre le grand-oncle d'Abid, Akram PAHALWAN, dont les jours de gloire étaient déjà bien derrière lui. L'adolescent Zubair JHARA, l'oncle d'Abid, assiste à ce match et jure de se venger de cette défaite. Trois ans plus tard, c'est ce qu'il fit lors d'un match au Pakistan.

InokiHaroon ABID (PAK), à droite, avec le grand lutteur pro japonais Antonio INOKI, assis, et le père d'Abid.

Quatre décennies plus tard, Inoki, qui a rempli plusieurs mandats à la Japanese Diet tout en poursuivant sa carrière de lutteur professionnel, se rend au Pakistan pour promouvoir un festival d'amitié sportive.

Là-bas, il décide de rechercher son vieil ami et rival Jhara. Lorsqu'il apprend que cette famille de lutteurs emblématiques n'a plus personne dans ce sport depuis près de trois décennies, Inoki fait une offre généreuse : il prendrait en charge les frais d'un membre de la famille pour qu'il vienne au Japon pour suivre une formation et devenir lutteur.

Mais qui serait-ce ?

Abid était athlétique, mais n'avait qu'une exposition limitée aux sports, principalement dans les sports d'équipe comme le cricket, le basket-ball et le football. Il n'avait jamais pris part à un sport de combat, quel qu'il soit.

"Je savais que ma famille avait un passé dans la lutte, mais tout était fini, donc je ne faisais pas beaucoup de sport à cette époque," a dit Abid . "Je ne faisais qu'étudier et tout ça."

"Je m'intéressais à la lutte parce que j'avais un passé dans la lutte, mais autour de moi, aucun des membres de notre famille ne la pratiquait. J'avais l'habitude de regarder WWE et de regarder la lutte olympique aussi. Mais je ne faisais rien."

Et pourtant, il est devenu l'élu.

"il a demandé à quelqu'un de rencontrer un membre de la famille et je ne sais pas pourquoi, il m'a choisi," a dit Abid. "Je ne peux pas dire pourquoi moi ? Parce que je ne faisais pas de sport à cette époque là. Pas de gym, pas de sport, rien. J'étais juste un adolescent normal. Je suis si reconnaissant qu'il m'ait choisi, mais je ne sais pas pour quelle raison."

Abid n'a pas été pressé pour prendre sa décision et s'est rendu au Japon pour voir à quoi cela ressemblait. Il avait prévu d'étudier à l'étranger de toute façon, donc être loin de chez lui n'était pas un problème. Son père, qui avait déjà lutter mais jamais à haut niveau, était favorable à son départ mais avec une réserve.

"Il a dit , 'Si tu t'engages, tu dois y aller à fond. Ce n'est pas comme si tu pouvais faire la moitié du chemin puis partir. Ce n'est pas comme ça,'" a dit Abid . "J'y ai donc réfléchi et j'ai vu que ma famille était heureuse, alors j'ai pensé que je devais essayer pour cette raison. J'ai une passion, aussi, que je voulais faire ça."

ABIDHaroon ABID (PAK) a le dessus dans le match des 120kg de la finale par équipe des championnats nationaux sur invitation des lycées en mars 2017, aidant Nittadai Kashiwa à remporter le titre. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Nouvelle Vie au Japon

Bien qu'il soit venu au Japon pour commencer une carrière de lutteur. Abid a en fait passé sa première année à apprendre le judo à la place.

Inoki avait un lien avec la Nippon Sports Science University, et il a donc été convenu qu'il irait dans l'un de ses lycées affiliés, Nittaidai Ebara à Tokyo. Le seul problème était qu'il n'y avait pas d'équipe de lutte. Il a donc appris le judo tout en subissant des chocs culturels, dont sa première expérience de vie dans un dortoir.

"L'endroit où je logeais dans mon école quand je suis arrivé, il y avait genre huit personnes par chambre", a-t-il dit. "Et nous utilisions la même salle de bain... J'ai dû attendre le dernier membre passe pour prendre une douche. Je me demandais dans quoi je m'étais embarqué. Mais c'était bien, c'était une bonne expérience. C'est bien d'avoir de nouveaux amis."

l a également pris goût à ce nouveau sport, à tel point que lorsqu'un autre lycée affilié à Nittaidai à Kashiwa, dans la préfecture de Chiba, au nord-est de Tokyo, a créé une équipe de lutte, l'entraîneur d'Ebara a essayé de le convaincre de rester.

"Le judo était aussi une très bonne expérience. Mon entraîneur à ce moment-là, Kokubo-sensei, m'a dit cela tu peux rester avec nous. Nous te donnerons toutes les dépenses. A l'époque, Inoki-san me soutenait. il a dit que je pouvais le quitter et nous te soutiendrons si tu veux faire du judo. Et il avait l'habitude de me dire que le judo était plus connu au Japon.

"Mais j'étais venu ici pour la lutte, alors j'ai dû me déplacer."

Abid se souvient que sa première impression du Japon était qu'il n'était pas du tout ce qu'il avait imaginé. Issu d'une famille de la classe moyenne supérieure du Pakistan, il ne s'attendait pas à ce qu'une ville tentaculaire comme Tokyo soit aussi compacte.

"Le Japon est un endroit tellement connu, alors je pensais qu'il y aurait de grandes maisons. Mais quand je suis arrivé, ils dormaient sur le sol, ils étaient tellement humbles. Je me suis dit, bon sang, c'est tout le contraire de ce que je pensais que serait le Japon."

"Maintenant, je me suis habitué, mais c'était complètement différent de ce que j'avais imaginé. Il y avait de grands buildings mais je pensais qu'il y aurait des robots et tout. [Et] tout le monde utilise le train au Japon, donc vous ne pouvez pas juger qui est riche ou pauvre. C'est ce qu'il y a de bien au Japon."

Pour sa deuxième année de lycée, Abid a déménagé à Kashiwa, où les installations étaient plus récentes et où les dortoirs ne comptaient que quatre personnes par chambre. L'école, axée sur le sport, comptait également plus d'étudiants étrangers, ce qui a facilité son adaptation.

"C'était une bonne école," a-t-il dit. "C'était propre ; Ebara était propre aussi, mais Kashiwa avait des lits neufs et tout ça, donc c'était un bon endroit pour étudier. La compétition était très bonne, aussi."

Abid a déclaré qu'il lui a fallu six ou sept mois pour atteindre un niveau de japonais, ce qui devenait une nécessité à un certain égard.

"Pour moi, je suis un Musulman, donc je ne peux pas manger de porc et je dois le dire aux gens, je ne peux pas manger ceci, je ne peux pas manger cela, donc il fallait que j'apprenne vraiment vite. C'est la raison pour laquelle j'ai appris le japonais très vite."

Il a également fait de rapides progrès en lutte. À sa deuxième année dans ce sport, il a terminé troisième en 120 kg aux championnats nationaux sur invitation des écoles secondaires et au tournoi Inter-Lycées, qui comptaient tous deux plus de 45 participants dans sa catégorie de poids. Pour faire bonne mesure, il a remporté la médaille d'argent en gréco 120 kg dans la division des écoles secondaires aux Jeux nationaux.

Abid attribue son succès à plus que de bons gènes. "J'avais un très bon partenaire", dit-il. "Il était originaire de Mongolie, et il était aussi en 125 kg. Je me suis donc habitué à m'entraîner avec des gars lourds. C'était vraiment un point positif pour moi. Et ce gars était fort aussi, il était aussi champion inter-lycées. J'avais donc confiance de m'entraîner avec lui et de marquer des points. C'est pourquoi je l'ai pu [faire de bons résultats]

Dans ces trois tournois, il a été battu par Yuri NAKAZATO (JPN), qui deviendra son coéquipier à la NSSU et qui, en décembre dernier, s'est classé deuxième au championnat senior All-Japon en gréco 97kg. Abid n'est pas éligible pour participer au All-Japan.

ABIDHaroon ABID (PAK) a pour objectif de se rendre à Paris 2024 et devenir le premier lutteur du Pakistan à participer aux Jeux Olympiques depuis 1996. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Surmonter les nerfs

Le regard tourné vers Paris 2024, Abid est toujours en train de chercher sa première victoire sur un adversaire non japonais en dehors du Japon.

En plus d'affronter des adversaires étrangers d'autres écoles au Japon, Abid s'apprêtait à affronter pour la première fois une compétition mondiale lors des championnats asiatiques juniors en 2018 à New Delhi.

Mais il n'a pas pu obtenir de visa pour entrer dans la patrie de ses ancêtres, et ses débuts internationaux ont été repoussés au même tournoi l'année suivante à Chonburi, Thailande.

A Chonburi, il a perdu son match d'ouverture en quart de finale en libre 97 kg contre Zyyamuhammet SAPAROV (TKM), puis le match pour la médaille de bronze contre Arslanbek TURDUBEKOV (KGZ).

En 2021, il a subi une succession de défaites au premier tour : contre Lkhagvagerel MUNKHTUR (MGL) au tour de qualification en 125 kg lors des qualifications olympiques d'Asie (suivie d'une défaite au repêchage contre Aiaal LAZAREV (KGZ)) ; contre Minwon SEO (KOR) en 97 kg lors des Championnats d'Asie ; et contre Timofei XENIDIS (GRE) en 97 kg lors des qualifications  olympiques mondiales.

"Il s'est constamment amélioré," a déclaré l'entraîneur de la NSSU, Matsumoto. "Pendant la pandémie, il n'a pas pu quitter le Pakistan pendant une longue période lors des qualifications pour les Jeux Olympiques de Tokyo. S'il est dans un environnement où il peut continuellement s'entraîner et se préparer, il deviendra plus fort et se tournera vers la prochaine compétition."

Il ne fait aucun doute que la pandémie a eu un effet en freinant sa préparation. Mais il y a une autre raison à son manque de succès, ainsi qu'à son incapacité à remporter un titre universitaire majeur à la NSSU. Certes, il est monté sur de nombreux podiums, mais, à l'exception d'une victoire au tournoi de printemps des nouveaux arrivants lors de sa première année, il n'est jamais monté sur la plus haute marche.

Pour Abid, qui a déclaré que son prochain tournoi sera probablement les Jeux asiatiques en Chine en septembre, chaque match est autant une bataille contre les nerfs que contre l'adversaire.

"Durant les matchs, je ne suis pas aussi bon qu'à l'entraînement," a-t-il déclaré. "Je ne sais pas pourquoi, je ne peux pas dire que j'en suis encore au début, cela fait sept ans que je lutte. Mais j'ai besoin de plus de compétitions pour pouvoir gagner en confiance."

Revenant sur sa première sortie internationale en Thaïlande, il a déclaré : "J'étais bien préparé, mais la pression était immense. Ce n'était pas moi sur le tapis. Je ne pouvais pas bouger correctement comme je le faisais à l'entraînement parce que c'était mon premier match international.

"Ma famille me regardait et il y avait toute sorte de gens autour de moi. Je n'avais pas peur mais j'étais un peu sous pression. J'aurais pu obtenir une médaille à ce tournoi, mais après ce match, je me suis dit que je devais vraiment travailler dur."

ABIDHaroon ABID (PAK) a eu du succès en Gréco-romaine au Japon. Ici, il affronte Bakhdaulet ALMENTAY (KAZ) de l'universitéYamanashi Gakuin lors de la finale en 97kg des championnats nationaux collégiaux en octobre 2019. (Photo: Japan Wrestling Federation)

Abid cite deux matchs qui, selon lui, ont contribué à renforcer sa confiance. Ironiquement, les deux matchs étaient en gréco, ce qu'il a décidé de pratiquer parce que cela lui donnait une chance de participer à plus de tournois. C'est la façon dont il a tenu tête aux attentes qui rend ces rencontres --- l'une d'entre elles était même une défaite --- si significatives

Retour 2019, Abid a atteint la finale des championnats nationaux collégiaux de gréco avec une victoire en demi-finale sur Takashi ISHIGURO (JPN), qui a remporté l'année dernière le titre national senior et a été médaillé de bronze asiatique en libre 97kg.

"Tout le monde me disait il est fort et je l'ai battu," a déclaré Abid. "Et il y avait une bonne différence de points [6-0], donc ce match m'a vraiment donné un coup de pouce.

En finale, il s'est incliné face à Bakhdaulet ALMENTAY (KAZ), qui est resté invaincu dans sa carrière à l'université rivale de Yamanashi Gakuin. Almentay a également battu Abid dans une finale de libre.

"Je ne l'ai pas battu, mais c'était un bon match entre nous, on ne pouvait pas dire qui gagnerait," a-t-il déclaré. "Même si c'était en gréco, quand je suis revenu du match, j'avais gagné cette confiance d'être parmi les meilleurs au Japon, et je pouvais être aussi bon."

C'est une attitude qui rendrait ses ancêtres fiers. Maintenant, il doit le prouver par des exploits sur le tapis, et il est déterminé à réaliser sa quête. En se rendant à Paris en 2024, il deviendrait le premier lutteur pakistanais à participer à des Jeux olympiques depuis Mohammad BHALA, qui a participé aux Jeux d'Atlanta en 1996 dans la catégorie des 90 kg en lutte libre.

La nation d'Asie du Sud-Est a remporté sa seule médaille olympique de lutte à Rome en 1960 avec le bronze de Mohamed BASHIR en lutte libre 73 kg, et elle n'a pas eu de médaillé mondial depuis ses deux bronzes de 1959.

"Je vais définitivement participer aux Jeux olympiques de Paris 2024", a déclaré Abid. "J'ai cette confiance en ce moment. C'est sûr, je vais participer à ce match. C'est sûr."

#WrestleAstana

Championnats d'Asie de lutte libre : aperçu

By Mark Pickering

ASTANA, Kazakhstan (30 mars) -- Les championnats d'Asie 2023 marqueront le lancement de la saison des championnats continentaux de l'année, à Astana du 9 au 14 avril au Zhaksylyk Ushkempirov Martial Arts Palace. La capitale du Kazakhstan, qui a accueilli les championnats du monde 2019, accueillera les meilleurs lutteurs d'Asie pour la 36e édition de cet événement de six jours.

Comme toujours, les deux derniers jours du tournoi sont réservés à la lutte libre avec 10 médailles d'or en jeu. Le champion du monde Ramham AMOUZAD (IRI) est sans aucun doute la plus grosse star du tournoi qui participera à Astana comme champion en titre des 65kg.

Amouzad a remporté son premier titre continental l'année dernière après avoir battu Bajrang PUNIA (IND) et aimerait réitéré l'exploit dans une compétition qui compte le médaillé de bronze mondial TUMUR OCHIR (MGL), en terrible forme cette année, remportant l'Open Zagreb, Ryoma ANRAKU (JPN), Ulukbek ZHOLDOSHBEKOV (KGZ) et Umidjon JALOLOV (UZB).

Amouzad comme Tumur Ochir sont conscients de la menace que représentent  leurs adversaires. Jalolov a remporté les championnats du monde U20 et a également une victoire l'année dernière sur Tumur Ochir. Il sera le plus grand pari de l'Ouzbékistan avant les Jeux Olympiques de Paris.

Zholdoshbekov monte une fois encore en 65kg après avoir fait la même chose à la Bolat Turlykhanov Cup de l'année dernière. Il a connu beaucoup de succès en 61kg mais avec les Jeux Olympiques qui approchent, se faire une place en 65kg serait la bonne chose à faire.

Ryoma ANRAKU (JPN) a terminé second derrière le champion olympique Takuto OTOGURO (JPN) à la Coupe de l'Empereur mais sera présent aux championnats d'Asie après que ce dernier se soit retiré. Anraku a remporté une médaille de bronze aux championnats du monde U23 l'année dernière.

 

En 57kg, le médaillé d'argent en titre Rakhat KALZHAN (KAZ), 25 ans, a remporté le bronze à l'épreuve de Ranking Series Ibrahim en février pour démarrer la saison. Il s'est incliné en finale l'année dernière contre Ravi KUMAR (IND) mais le triple champion d'Asie n'est pas inscrit cette année en raison d'une blessure à la jambe.

Kalzhan se soutiendra pour atteindre la finale cette année encore. Cependantm le médaillé d'argent mondial 2021 Alireza SARLAK (IRI), le médaillé de bronze mondial Zanabazar ZANDANBUD (MGL), le médaille de bronze d'Asie Rikuto ARAI (JPN) et le champion du monde U23 AMAN (IND) ont les moyens d'être en finale.

Zandanbud est monté sur le podium de la vitrine asiatique en 2017. Le jeune homme de 27 ans, qui a remporté des médailles aux championnats continentaux aux niveaux U17, U20 et senior, a terminé second de l'épreuve il y a 6 ans. Ses aspirations pour le titre cette année ont été boostées par sa victoire aux championnats nationaux de Mongolie en Mars.

Arai sera une menace significative pour la médaille dans la catégorie de poids masculine la plus légère. Arai, diplômé de la Nippon Sport Science University, qui a eu 25 ans en janvier, a terminé 11e à l'Open de Zagreb qui a ouvert la saison, mais a un pedigree continental.

Aman a montré sa capacité à revenir dans la deuxième période et peut contrarier n'importe quel lutteur un jour donné, comme nous l'avons vu aux Championnats du monde U23 où il a remporté l'or en 57 kg.

Après ses deux sorites en 57kg, l'olympien de Tokyo Minghu LIU (CHN) revient en 61kg catégorie dans laquelle il a connu sa seule apparition sur le podium des championnats continentaux en 2019. Le jeune homme de 25 ans a du pain sur la planche pour retrouver sa forme après des performances hésitantes aux Ranking Series de l'Open de Zagreb et aux Ibrahim Moustafa cette année. 

Le médaillé d'or de l'Ibrahim Moustafa,Taiyrbek ZHUMASHBEK UULU (KGZ) et le vainqueur des championnats All Japan Kodai OGAWA (JPN) pourraient également se mettre en évidence en 61kg au Kazakhstan.

Zhumashbek Uulu a remporté les championnats du monde U23 sur Arsen HARUTYUNYAN (ARM) l'année dernière et est aussi champion d'Asie U23.

La catégorie de poids des 70kg est celle avec le plus d'entrées et également la plus ouverte à Astana. L'olympien de Tokyo en 65kg Morteza GHIASI CHEKA (IRI) peut être favorisé sur d'autres lutteurs mais il n'est pas un favori absolu. le médaillé de bronze mondial U20 Mulaym YADAV (IND) est connu pour ses parcours surprenants dans les tournois et peut créer la surprise.

Le champion d'Asie U23 Orozobek TOKTOMAMBETOV (KGZ) sera également de la partie, tout comme le médaillé de bronze des U20 en 65kg, Yoshinosuke AOYAGI (JPN). Si le Kazakhstan décide de placer Syrbaz TALGAT (KAZ) comme premier choix, il sera le favori pour remporter la catégorie de poids.

En 74kg, Nurkozha KAIPANOV (KAZ) a sans aucun doute la meilleure chance de remporter l'or après avoir atteint la finale lors des deux éditions précédentes. Il a remporté l'or en 2021 mais était second en 2022. Le Kazakhstan ne l'a pas encore envoyé, pas plus que Darkhan YESSENGALI (KAZ), qui a l'expérience du niveau senior et qui bénéficiera du soutien de son pays à Astana pour remporter sa première médaille aux Championnats d'Asie.

Il a remporté les championnats d'Asie en 79kg en 2021 mais Byungmin GONG (KOR) attend toujours la grande percée en 74kg. Cette édition de 2021 était la seule compétition de sa carrière où Gong a lutté en 79kg, il a été un habitué des 74kg. Cependant, il n'a obtenu qu'une médaille de bronze aux Jeux d'Asie. Mais comme de nombreux lutteurs de haut niveau ne sont pas inscrits en 74 kg, il pourrait avoir l'occasion de faire sa première percée en 74 kg..

YASH (IND) et Hossein ABOUZARIPASHKOLAEI (IRI) peuvent être son plus gros défi car les deux viendront au tournoi avec leurs propres espoirs. Yash, médaillé de bronze mondial U20 de 2021, à terminé neuvième lors de l'édition de l'année dernière.

Bekzod ABDURAKHMONOV (UZB)Bekzod ABDURAKHMONOV (UZB) luttera en 79kg aux championnats d'Asie. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

Le médaillé de bronze olympique de Tokyo Bekzod ABDURAKHMONOV (UZB) est en quête d'une troisième médaille d'or des championnats d'Asie. Agé de 33 ans, il a dominé son continent en 2015 et 2017 après avoir remporté les titres des Jeux d'Asie en 2014 et 2018. Mais à Astana, il sera en 79kg au lieu de 74. Il a essayé de passé en 86kg mais après avoir subi des pertes, il est redescendu en 79kg.

Abdurakhmonov fera le court voyage d'Ouzbékistan au Kazakhstan voisin, avec un appétit pour le matériel ans le domaine des 79 kg, comme il l'a fait en Egypte en février avec une médaille de bronze au tournoi Ibrahim Moustafa.

L'ancien médaillé d'or des championnats d'Asie U20 Amirhossein KAVOUSI (IRI) a commencé l'année en beauté en décrochant l'argent à l'Ibrahim Moustafa en Egypte. Le jeune homme de 24 ans pourrait faire forte impression à Astana.

Byambadorj BAT ERDENE (MGL), ancien médaillé de bronze mondial U23, a vu ses chances de médaille s'envoler aux championnats d'Asie lors du combat pour la médaille de bronze en 2022 car l'athlète de 27 ans s'est incliné de peu face à Daichi TAKATANI (JPN) pour égaler sa cinquième place de 2018 en 74kg. Il a terminé avec une médaille d'argent à la Bolat Turlykhanov Cup en juin en 74kg mais il reste à voir ce qu'il fera en 79kg.

Le champion en titre des championnats d'Asie Azamat DAULETBEKOV (KAZ) sera l'homme à regarder dans la catégorie 86kg. Âgé de 29 ans, il a décroché la médaille de bronze mondiale en 2022 et pourrait s'avérer inarrêtable devant un public partisan. Le triple médaillé mondial Alireza KARIMI (IRI) tentera de gâcher les plans de médaille d'or du pays hôte en 86 kg.

Le lutteur de 29 ans est un habitué des grands évènements et a remporté trois titres des champiopnnats d'Asie -- 2015, 2017 and 2019 -- en plus de sa gloire aux Jeux d'Asie en Indonésie en 2018. Les deux lutteurs se sont affrontés lors du match de Coupe du monde opposant l'équipe mondiale à l'Iran au troisième tour, et le lutteur iranien s'est imposé 4-0.

La catégorie compte également Hayato ISHIGURO (JPN), ancien champion du monde U20, cherchant sa première médaille des championnats d'Asie. Si sa performance à l'Open Zagreb est une indication, Ishiguro devrait mettre fin à la sécheresse des médailles à Astana.

le vétéran Gwanuk KIM (KOR) cherchera à obtenir sa deuxième médaille asiatique après avoir remporté le bronze en 2021. Il a terminé cinquième lors de trois occasions différentes.

Deepak PUNIA (IND), quadruple médaillé des Championnats d'Asie, jouera un rôle crucial dans la réussite de son pays au Kazakhstan, au sein d'une équipe remaniée. Punia, 22 ans, médaillé d'or aux Jeux du Commonwealth de Birmingham 2022, a manqué les Championnats du monde l'année dernière en raison d'une blessure à la main. La lutte est dans l'ADN de ce champion indien, qui a suivi son père dans ce sport, et il pourrait monter sur le podium des Championnats d'Asie (92kg) pour la première fois au niveau senior.

La catégorie accueillera également Arashk MOHEBI (IRI), qui a remporté le tournoi Dan Kolov en mars et qui aura le moral au beau fixe. Le champion d'Asie U23 Rizabek AITMUKHAN (KAZ) représentera également un défi de taille.

Ne pas oublier Gankhuyag GANBAATAR (MGL) et Ajiniyaz SAPARNIYAZOV (UZB) qui ont la capacité de vaincre n'importe quel lutteur un jour donné.

Le médaillé mondial et ancien champion d'Asie Mojtaba GOLEIJ (IRI) sera le favori pour remporter son second titre continental. L'ancien champion du monde U23 n'a que peu de concurrence en 97kg. Awusayiman HABILA (CHN) et Takashi ISHIGURO (JPN) sont les seuls deux lutteurs qui peuvent forcer Goleij vers le reculoir.

Lkhagvagerel MUNKHTUR (MGL)Le médaillé d'argent mondial Lkhagvagerel MUNKHTUR (MGL) est à la recherche de son premier titre asiatique en 125 kg. (Photo: UWW / Kadir Caliskan)

Le médaillé d'argent mondial Lkhagvagerel MUNKHTUR (MGL) revient sur le tapis après quatre mois, une pause forcée due à une blessure. Il sera dans une intéressante bataille contre la jeune star et champion du monde U20 Amirreza MASOUMI (IRI). Alors que Munkhtur a l'expérience, Masoumi utilisera sa condition physique pour mettre Munkhtur sous pression.

L'olympien de Tokyo Zhiwei DENG (CHN), 35 ans , est également dans le coup puisqu'il revient aux championnats continentaux après quatre ans d'absence. En 2019, il a perdu la finale des 125 kg contre Yadollah MOHEBI (IRI) à Xian, en Chine. Une insaisissable médaille d'or lors d'un événement majeur serait le couronnement de sa longue et fructueuse carrière.

L'ancien vainqueur des championnats d'Asie Yusup BATIRMURZAEV (KAZ) a terminé 12ème aux Jeux Olympiques de Tokyo mais à la même chance que les autres de terminer sur la première marche du podium. Agé de 17 ans, il a débuté la saison avec une médaille de bronze à l'épreuve Ranking Series Ibrahim Moustafa.

Pour suivre l'action des championnats d'Asie, télécharger l'application UWW, UWW app -- The Home of Wrestling.