Séries de classement

Le champion olympique Kim demeure le seul non européen classé No.1 mondial

By Eric Olanowski

VEVEY, Suisse (le 25 juin) – Le champion olympique coréen KIM Hyeonwoo, médaillé d'or du Sassari en Sardaigne le mois dernier, reste le seul lutteur non européen classé No.1 mondial à la veille du dernier événement de série de classement de lutte gréco-romaine de l'année, le Oleg Karavaev (26-28 juillet).

Des neuf premières places tenues par des Européens, cinq sont aux mains de lutteurs russes : Sergey EMELIN (60kg), Stepan MARYANYAN (63kg), Artem SURKOV (67kg), Musa EVLOEV (97kg) et Sergey SEMENOV (130kg).

Eldaniz AZIZLI (AZE), Frank STAEBLER (GER), Emrah KUS (TUR) et Zhan BELENIUK (UKR) donnent à l'Azerbaïdjan, l'Allemagne, la Turquie et l'Ukraine les quatre autres places en tête du classement mondial par catégorie de poids.

Azizli se maintient en tête des 55kg 
Eldaniz Azizli est tête de série des 55kg. L'Azéri garde 30 points d'avance sur son poursuivant Ilkhom BAKHROMOV (UZB) et peut se permettre le luxe de faire l'impasse sur le Oleg Karavaev tout en gardant sa place.  

Bakhromov a tout juste six points d'avance sur le dauphin des mondiaux de Budapest Zholaman SHARSHENBEKOV (KGZ), et neuf sur le quatrième Ekrem OZTURK (TUR). Cela semble cependant n'avoir aucune importance puisque seulement deux lutteurs sont inscrits dans la catégorie des 55kg pour le Karavaev et qu'aucun d'eux ne semble être en mesure d'obtenir une tête de série pour les mondiaux de Noursultan en septembre prochain. 

Si les inscriptions du Karaev ne changent pas, le classement de cette catégorie ne subira pas de modification jusqu'en septembre et les demi-finales des mondiaux opposeront sans doute, dans le haut du tableau, Azizli à Ozturk et Bakhromov à Sharshenbekov dans le bas du tableau. 

Top 10, 55kg 
76 - Eldaniz AZIZLI (AZE)
46 - Ilkhom BAKHROMOV (UZB)
40 - Zholaman SHARSHENBEKOV (KGZ)
37 -Ekrem OZTURK (TUR)
35 - Nugzari TSURTSUMIA (GEO)
27 - Abdelkarim FERGAT (ALG)
24 - Reza Kheirollah KHEDRI (IRI)
20 - Liguo CAO (CHN)
20 - Norayr HAKHOYAN (ARM)
20 - Vitalii KABALOEV (RUS)

Emelin défait Ciobanu sur critères et passe tête de série No.1 des 60kg
Sergey Emelin et Victor CIOBANU (MDA), déjà opposés lors des finales du championnat d'Europe et des derniers mondiaux, semblent sur la voie d'une troisième rencontre si le classement ne subit pas de modification jusqu'au prochain championnat du monde.

Emlin, classé No.1 de la catégorie des 60kg, a 18 points d'avance sur celui qui l'avait éliminé en finale du championnat d'Europe, Victor Ciobanu, mais les critères dont bénéficie le Russe lui assure la tête de série No.1.

KIM Seunghak (KOR) a rejoint la troisième position du dernier classement et constitue désormais une menace crédible pour tous les prétendants à une médaille des mondiaux dans la catégorie des 60kg, après avoir aligné deux titres consécutifs en événement de série de classement (ESC), au Grand Prix de Hongrie tout d'abord puis lors du Sassari le mois dernier.

Ivan LIZATOVIC (CRO) est classé quatrième mondial des 60kg, à tout juste 4 points de Kim. Mais le Kazakh Aidos SULTANGALI, classé 11me, est à 17 points de Lizatovic et sera sur les tapis du prochain et dernier ESC. S'il obtient la médaille d'or et que sa catégorie comprend plus de 20 participants, les 18 points obtenus le classeront devant Lizatovic.

Top 10, 60kg 
78 - Sergey EMELIN (RUS)
60 - Victor CIOBANU (MDA)
46 - Seunghak KIM (KOR)
42 - Ivan LIZATOVIC (CRO)
39 - Sailike WALIHAN (CHN)
38 - Se Ung RI (PRK)
34 - Kerem KAMAL (TUR)
28 - Firuz TUKHTAEV (UZB)
28 - Gyanender GYANENDER (IND)
26 - Virgil MUNTEANU (ROU)

Les trois premières têtes de séries des 63kg désignées pour Noursultan 
L'ardoise du champion du monde en titre Stepan Maryanyan reste sans rature depuis Budapest. Il a depuis remporté le Dan Kolov - Nikola Petrov et le championnat d'Europe, cimentant sa place de tête de série No.1 des 63kg avec 80 points de série de classement.

Ses deux poursuivants, Elmurat TASMURADOV (UZB) et TUO Erbatu (CHN), ont également bloqué leurs têtes de série ; seulement 6 points les séparent et Tasmuradov, blessé lors du championnat d'Asie, devance Tuo. 

Slavik GALSTYAN (ARM) est classé quatrième mondial en 63kg à 22 points de Tuo. Galstyan doit encore travailler pour s'assurer une tête de série aux mondiaux. 33 lutteurs ont la possibilité de le rattrapper et le plus menaçant d'entre eux est Shinobu OTA (JPN), classé 22me pour l'instant. Ota est inscrit pour le Karavaev et a besoin de 15 points pour supplanter l'Arménien.

Top 10, 63kg 
80 - Stepan MARYANYAN (RUS)
56 - Elmurat TASMURADOV (UZB)
50 - Erbatu TUO (CHN)
28 - Slavik GALSTYAN (ARM)
28 - Taleh MAMMADOV (AZE)
26 - Stig-Andre BERGE (NOR)
26 - Andres Roberto MONTANO ARROYO (ECU)
25 - Rahman BILICI (TUR)
25 - Lenur TEMIROV (UKR)
20 - Hassan Hassan Ahmed MOHAMED (EGY)

Surkov en tête des 67kg 
Le champion du monde en titre Artem Surkov est tête de série No.1 pour les mondiaux, détient 30 points d'avance sur RYU Hansu (KOR), classé deuxième mondial, et peut donc se permettre de faire l'impasse sur le Kavaraev. 

Mais Ryu n'a que trois points d'avance sur le Polonais et classé No.3 Gevorg SAHAKYAN et le Kazakh Meiirzhan SHERMAKHANBET. 

D'ici là, six lutteurs peuvent prétendre à une tête de série, mais seulement deux seront au Karavaev et tous deux sont Japonais. Tsuchika SHIMOYAMADA et Shogo TAKAHASHI, classés neuf et dixième respectivement, sont à égalité de 28 points. 

Étant donné qu'ils sont les deux seuls lutteurs du top 10 inscrits pour l'ultime ESC, si leur catégorie comprend plus de vingt entrées et que l'un d'entre eux deux décroche le titre, il pourrait rejoindre le top 3 de sa catégorie aux mondiaux. 

Top 10, 67kg 
78 - Artem SURKOV (RUS)
48 - Hansu RYU (KOR)
45 - Gevorg SAHAKYAN (POL)
43 - Meiirzhan SHERMAKHANBET (KAZ)
40 - Davor STEFANEK (SRB)
30 - Danijel JANECIC (CRO)
30 - Mate NEMES (SRB)
28 - Mamadassa SYLLA (FRA)
28 - Tsuchika SHIMOYAMADA (JPN)
28 - Shogo TAKAHASHI (JPN)

Staebler passe en 67kg et Mnatsakanian en tête
L'Allemand Frank STAEBLER a, depuis son troisième titre mondial obtenu à Budapest, rejoint la catégorie de poids olympique des 67kg et fera l'impasse sur sa première place du classement des 72kg. Aik MNATSAKANIAN (BUL) en est le bénéficiaire. Il se classe No.1 et sans autre lutteur classé inscrit au Kavaraev, les trois autres têtes de série des mondiaux seront Balint KORPASI (HUN), Abuiazid MANTSIGOV (RUS) et Tarek Aziz BENAISSA (ALG).

Top 10, 72kg 
60 - Frank STAEBLER (GER)
55 - Aik MNATSAKANIAN (BUL)
52 - Balint KORPASI (HUN)
40 - Abuiazid MANTSIGOV (RUS)
38 - Tarek Aziz BENAISSA (ALG)
32 - Hujun ZHANG (CHN)
30 - Cengiz ARSLAN (TUR)
26 - Robert Attila FRITSCH (HUN)
26 - Mateusz Lucjan BERNATEK (POL)
25 - Rasul CHUNAYEV (AZE)

Le champion olympique Kim reste le seul non-européen classé No.1 mondial
Sacré champion olympique à Londres, le Coréen Kim Hyeonwoo est le seul lutteur non européen classé No.1 mondial. Kim a remporté le championnat d'Asie et le Sassari et est médaillé de bronze de l'Open de Zagreb et du Grand Prix de Hongrie. Il a 26 points d'avance sur Viktor NEMES (SRB), ce qui signifie qu'il sera tête de série No.1 des 77kg lors des mondiaux. 

Nemes n'a qu'un seul point d'avance sur le champion du monde en titre Aleksandr CHEKHIRKIN (RUS) ; on ignore si la Russie enverra Chekhirkin ou le double champion olympique Roman VLASOV (RUS), également champion d'Europe de la catégorie. 

Le Hongrois Tamas LORINCZ est classé quatrième et sa place en tête de série est menacée par Kamal BEY (USA), mais comme l'Américain n'a pas été retenu pour l'équipe US des mondiaux, Lorincz devrait pouvoir s'en sortir sans lutter en Biélorussie. 

Top 10, 77kg 
87 - Hyeonwoo KIM (KOR)
61 - Viktor NEMES (SRB)
60 - Aleksandr CHEKHIRKIN (RUS)
52 - Tamas LORINCZ (HUN)
36 - Kamal Ameer BEY (USA)
32 - Bilan NALGIEV (UZB)
22 - Roman VLASOV (RUS)
20 - Alex Michel BJURBERG KESSIDIS (SWE)
20 - Yosvanys PENA FLORES (CUB)
20 - Roland SCHWARZ (GER)

Kus, médaillé de bronze européen, passe devant Bacsi
Emrah KUS (TUR) et Peter BACSI (HUN) sont classés respectivement 1er et 2me, mais Bacsi a annoncé sa retraite et Saeid Morad ABDVALI (IRI) prendra la deuxième place en septembre. 

Viktar SASUNOUSKI (BLR) est classé quatrième pour l'instant, mais deux lutteurs du top 8 présents en Biélorussie sont assez proches pour lui chiper la tête de série.

Champion d'Europe en titre, Rajbek BISULTANOV (DEN) est à trois points de Sasunouski, et le médaillé de bronze d'Asie Maxat YEREZHEPOV (KAZ), à sept points du Biélorusse ; tous deux visent l'or au Karavaev. 

Top 10, 82kg 
70 - Emrah KUS (TUR)
60 - Peter BACSI (HUN)
38 - Saeid Morad ABDVALI (IRI)
37 - Viktar SASUNOUSKI (BLR)
36 - Burhan AKBUDAK (TUR)
34 - Rajbek Alvievich BISULTANOV (DEN)
32 - Jalgasbay BERDIMURATOV (UZB)
30 - Maxat YEREZHEPOV (KAZ)
25 - Maksim MANUKYAN (ARM)
20 - Atabek AZISBEKOV (KGZ)

Les têtes de série des 87kg prédéfinies avant le Karavaev 
Les têtes de série des mondiaux, catégorie de poids des 87k, sont dors et déjà gravées dans la pierre. En effet, la Hongrie a deux lutteurs dans le top 4 et ne peut en inscrire qu'un seul au championnat du monde. De plus, un seul lutteur a la possibilité de rejoindre le top 4, ce dont il est assuré par la présence des deux hongrois.

Le champion d'Europe en titre Zhan Beleniuk est No.1. Le double champion du monde turc Metehan BASAR suivra en deuxième position. La Hongrie jouera probablement Viktor LORINCZ, actuellement classé quatrième mais vainqueur du No.3 Erik SZILVASSY déjà par trois fois cette année. Cela signifie que Lorincz sera tête de série No.3 et qu'Islam ABBASOV (AZE) passera en quatrième position. 

Top 10, 87kg 
62 - Zhan BELENIUK (UKR)
60 - Metehan BASAR (TUR)
56 - Erik SZILVASSY (HUN)
52 - Viktor LORINCZ (HUN)
40 - Islam ABBASOV (AZE)
32 - Radzik KULIYEU (BLR)
32 - Hossein Ahmad NOURI (IRI)
32 - Bachir SID AZARA (ALG)
28 - Mikalai STADUB (BLR)
26 - Rustam ASSAKALOV (UZB)

Evloev inscrit pour Noursultan et tête de série No. 1 en 97kg
Musa Evloev, Kiril MILOV (BUL) et Tracy HANCOCK (USA) forment dors et déjà le top 3 de la catégorie des 97kg de Noursultan. Tous ont assez de points pour faire l'impasse sur le dernier ESC et rester dans le top 3.

Quatrième pour l'instant mais sans assurance de garder sa place, l'Iranien Mahdi ALIYARIFEIZABADI (IRI) détient 39 points. Sept lutteurs, dont aucun n'est encore inscrit au Karavaev, pourraient lui prendre sa place s'ils se présentent au tournoi. Quatre sont dans un espace de neuf points et la médaille de l'un d'eux suffirait pour prendre la place de l'Iranien.

Top 10, 97kg 
82 - Musa EVLOEV (RUS)
74 - Kiril Milenov MILOV (BUL)
60 - Tracy Gangelo HANCOCK (USA)
39 - Mahdi Abbas ALIYARIFEIZABADI (IRI)
35 - Mihail KAJALA (SRB)
32 - Luillys Jose PEREZ MORA (VEN)
32 - Fatih BASKOY (TUR)
30 - Balazs KISS (HUN)
28 - Nikoloz KAKHELASHVILI (ITA)
28 - Jahongir TURDIEV (UZB)

Semenov tête de série No.1 des 130kg
Comme en 97kg, le top 3 des 130kg est déjà défini pour les mondiaux de septembre, avec dans l'ordre Sergey Semenov, Adam Jacob COON (USA) et Heiki NABI (EST).

KIM Minseok (KOR) détient la quatrième tête de série pour l'instant. Bien que ce soit peu probable car seulement huit lutteurs sont inscrits dans cette catégorie pour le Kavaraev, Muminjon ABDULLAEV (UZB) a la possibilité de renverser le Coréen s'il décroche le titre face à plus de vingts lutteurs.

Top 10, 130kg 
76 - Sergey SEMENOV (RUS)
60 - Adam Jacob COON (USA)
52 - Heiki NABI (EST)
47 - Minseok KIM (KOR)
30 - Muminjon ABDULLAEV (UZB)
28 - Yasmani ACOSTA FERNANDEZ (CHI)
28 - Oskar MARVIK (NOR)
28 - Alin ALEXUC CIURARIU (ROU)
26 - Lingzhe MENG (CHN)
26 - Balint LAM (HUN)

#JapanWrestling

Kinjo décroche un quatrième titre mondial, mais il ne fera pas partie de la série des sœurs

By Ken Marantz

TOKYO, Japon (26 mai) -- Ce n'est peut-être pas Paris, mais mais vu ce qu'il a fallu à Risako KINJO pour y arriver, Tirana, la capitale albanaise, fera très bien l'affaire.

Déjà privée d'une chance de remporter une troisième médaille d'or olympique, Kinjo a créé sa propre chance de consolation en obtenant une chance de remporter le quatrième titre mondial de sa carrière en se qualifiant pour l'équipe du Japon aux championnats du monde des catégories de poids non olympiques de cet automne.

Le seul inconvénient pour Kinjo est que sa jeune sœur Yukako TSUNEMURA ne l'accompagnera pas en tant que compétitrice, ce qui signifie qu'il n'y aura pas de répétition de leur double fratrie aux Jeux olympiques de Tokyo de 2021, où elles avaient remporté des médailles d'or ensemble sous leur nom de jeune fille KAWAI.

Kinjo a eu besoin d'une victoire spectaculaire à la dernière seconde dans un match de barrage contre Sakura ONISHI, 18 ans, pour s'assurer un billet pour les championnats du monde non olympiques qui se tiendront du 28 au 31 octobre à Tirana en catégorie 59 kg.

jpnRisako KINJO célèbre sa victoire dans l'épreuve éliminatoire des 59 kg sur l'adolescente Sakura ONISHI. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Cette victoire est venue venger une défaite plus tôt dans la journée contre la championne du monde U17 de 2023, Onishi, lors de la Meiji Cup All-Japan Championships - la deuxième des deux épreuves qualificatives nationales pour Tirana, qui s'est tenue du 23 au 26 mai à Tokyo - et a permis d'organiser le match de barrage.

"Mon désir d'aller aux championnats du monde était si fort", a déclaré Kinjo. « Si je ne le faisais pas, je le regretterais l'année suivante. C'était une situation désespérée."

Tsunemura, dont le mariage le jour du Nouvel An a commencé de manière inquiétante lorsqu'un tremblement de terre dévastateur a frappé sa préfecture quelques heures plus tard, a vu sa tentative en 65 kg se terminer par une défaite en quart de finale contre Miwa MORIKAWA, qui a ensuite remporté le titre et un match de barrage pour avoir la chance de regagner l'or mondial qu'elle a gagné en 2022.

Le Japon sera également bien représenté dans les deux autres catégories de poids féminines, avec la nouvelle championne d'Asie Moe KIYOOKA (55 kg) et la médaillée d'argent des Championnats du monde 2022 (68 kg) Ami ISHII (72 kg), toutes deux coéquipières à l'Université d'Ikuei, qui se sont qualifiées pour les éliminatoires.

Les anciennes sœurs Kawai ont connu des moments difficiles depuis leur double triomphe à Tokyo, où Risako a remporté l'or en 57 kg et Yukako a triomphé en 62 kg.

Après les Jeux olympiques, elles ont toutes deux pris du recul, Risako se mariant et donnant naissance à une fille en mai 2022. Au moment où elles reviennent sur le tapis, de formidables nouvelles venues sont apparues dans la course aux Jeux olympiques de Paris.

Tous deux sont tombés lors du processus de qualification - Kinjo contre la championne du monde des 57 kg, Tsugumi SAKURAI, et Tsunemura contre la médaillée de bronze des 62 kg, Sakura MOTOKI (également des lutteurs d'Ikuei). Tsunemura a également fait une tentative de longue haleine chez les 68 kg, mais n'a pas réussi non plus.

"Après les Jeux olympiques de Tokyo, je n'ai pas pu gagner pendant un certain temps", a déclaré Kinjo. « Cela m'a fait prendre conscience de l'importance de gagner aux Jeux olympiques."

Après son accouchement, Kinjo est revenue sur le tapis à la fin de 2022 en 59 kg pour préparer sa participation à Paris en 57 kg. Elle a remporté le titre lors des Championnats du Japon de la Coupe de l'Empereur cette année-là, mais sa candidature pour Paris s'est arrêtée lors de la Coupe Meiji 2023. Elle a également perdu un match de barrage en 59 kg pour les Championnats du monde de 2023.

En décembre de l'année dernière, Kinjo a conservé son titre en 59 kg à la Coupe de l'Empereur, ce qui lui a permis de se qualifier pour les Championnats d'Asie en avril dernier à Bishkek. Elle a remporté la médaille de bronze après avoir été battue 1-1 par la championne du monde Qi ZHANG (CHN) dans un quart de finale limité aux points d'activité.

En tant que championne de la Coupe de l'Empereur, Kinjo aurait automatiquement obtenu une place dans l'équipe pour les championnats du monde non olympiques avec une victoire à la Coupe Meiji. Mais Kinjo a été battue 8-4 en demi-finale par Onishi, au cours de laquelle elle a abandonné une clé de corps avant de 4 points. Lorsque Onishi remporta le titre, cela donna lieu à un nouveau match en éliminatoires.

Kinjo s'est enhardie en se rappelant le processus de qualification exténuant qu'elle a traversé pour se rendre aux Jeux olympiques de Tokyo, lorsqu'elle a dû endurer des combats classiques avec la quadruple championne olympique Kaori ICHO pour gagner sa place.

"Avant les éliminatoires, je me disais que les qualifications pour les Jeux olympiques de Tokyo étaient cent fois plus difficiles. Pour avoir vécu cela, rien ne semble difficile."

jpn2Risako KINJO repousse une tentative de takedown de Sakura ONISHI dans l'épreuve des 59 kg. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Onishi, actuellement en première année à la Nippon Sports Science University, où Icho est l'un de ses entraîneurs, a fait tout ce qu'elle pouvait, prenant une avance de 5-0 dans la première période avec deux takedowns, le second grâce à un beau ankle pick, et un point de pénalité pour une prise de genou illégale.

Onishi a ajouté un stepout pour commencer la deuxième période avant que Kinjo ne se fasse enfin remarquer, en passant par derrière pour un takedown et en ajoutant une exposition de 2 points pour réduire l'avance à 6-4. A partir de là, l'expérience a fait son œuvre pour la jeune femme de 29 ans qui a remporté deux médailles d'or consécutives aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et de Tokyo en 2021.

"À une minute de la fin, j'ai pensé que même si j'étais l'agresseur, ce serait à mon désavantage face à un adversaire qui est étudiant et très vif", a déclaré Kinjo. « Quand il restait 30 secondes, 20 secondes, je mettais tout en jeu pour aller aux championnats du monde."

À moins de 15 secondes de la fin, Kinjo a réussi à soulever la jambe et à exposer le dos d'Onishi à 8 secondes de la fin, ce qui lui a permis de prendre l'avantage 6-6 sur les critères. Mais Onishi est revenue sur ses pieds et, avec une charge puissante, a tenté un double-leg takedown qui a forcé Kinjo à sortir juste au moment où le temps a expiré. L'arbitre lui a donné 1 pour un stepout, mais après une attente angoissante pour la révision du challenge, il a été annulé car le pied de Kinjo n'était qu'à quelques centimètres du bord lorsque le chronomètre a atteint tous les zéros.

"Je n'avais pas de stratégie", a déclaré Kinjo. « Ayant lutté pendant plus de 20 ans, à mon âge, plus que le mouvement à utiliser ou la façon d'attaquer, le plus important est d'être prêt mentalement."

jpn3Miwa MORIKAWA, à droite, maintient la pression sur Yukako TSUNEMURA dans l'épreuve éliminatoire des 65 kg. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Deux jours plus tôt, sa sœur avait réussi un miracle similaire pour commencer sa course en 65 kg, mais n'avait pas réussi à faire durer la magie.

Tsunemura s'est vengée d'une défaite à la Coupe de l'Empereur contre Miyu YOSHIKAWA quand, comme Kinjo, elle a marqué une exposition sur un single leg dans les dernières secondes pour une victoire 5-4, après avoir abandonné un takedown décisif à 45 secondes de la fin.

Mais Tsumemura a déclaré avoir entendu son genou bouger pendant le match, et la douleur qui s'en est suivie l'a gênée dans sa défaite 5-1 en quart de finale contre Morikawa, qui a marqué trois stepouts dans la première période et a arrêté une tentative tardive front headlock roll pour une exposition de 2 points. Morikawa a ensuite remporté le titre, puis a battu l'Emperor's Cup et le champion d'Asie Mahiro YOSHITAKE 8-0 lors de l'éliminatoire mondial.

"Bien sûr, je voulais participer aux championnats du monde, mais ce tournoi visait surtout à effacer les souvenirs décevants de l'année dernière", a déclaré Tsunemura.

Une nouvelle année de célébrations et de calamités

Comme toutes les familles du Japon, le clan Kawai s'est réuni pour les fêtes de fin d'année dans la maison familiale de Kanazawa, dans la préfecture d'Ishikawa, sur la côte nord enneigée du Japon.

Le 1er janvier, Yukako et le combattant d'arts martiaux mixtes Toshinori TSUNEMURA se sont rendus au bureau municipal de la ville voisine de Tsubata et ont enregistré leur mariage.

Quatre heures plus tard, le sol s'est mis à trembler violemment.

Le tremblement de terre de magnitude 7 sur l'échelle d'intensité japonaise a fait plus de 200 morts et a causé des dégâts considérables aux habitations, aux bâtiments et aux infrastructures, aggravés par un tsunami et des incendies. Aujourd'hui encore, des milliers de personnes sont hébergées dans des abris temporaires.

"Je ne vais pas être désinvolte au point de dire aux gens : 'Je me bats avec acharnement, alors continuez à vous battre'", a déclaré M. Kinjo. « Les difficultés qu'ils rencontrent sont totalement différentes. De nombreuses maisons ont été détruites et les habitants ne peuvent plus y retourner. Quelqu'un près de chez nous venait de terminer la construction de sa maison et celle-ci a été endommagée.

"Mais si [ma victoire] peut leur donner de bonnes nouvelles et leur réchauffer le cœur, ne serait-ce qu'un peu, ce sera une bonne chose.."

Tsunemura espérait également stimuler l'esprit de sa ville natale.

"Le grand tremblement de terre a eu lieu en janvier, mais de nombreuses personnes ont souffert bien plus que moi", a-t-elle déclaré. Même si je perds, je pense qu'il y a des gens qui sont encouragés par le fait que j'ai donné le meilleur de moi-même."

Les deux sœurs, qui ont toutes deux étudié à l'université Shigakkan, alors très puissante, dans le centre du Japon, résident actuellement à Tokyo. Elles s'entraînent à l'université de Nihon, où elles suivent des cours d'études supérieures en ligne.

Tsunemura a déclaré que dans ses études de psychologie du sport, elle utilise ses propres notes sur son état d'esprit qu'elle a conservées jusqu'aux Jeux olympiques de Tokyo et pendant ceux-ci. Elle a également déclaré que le programme lui permettait d'avoir une vision plus large de la vie.

"Bien sûr, je dois à Shigakkan de m'avoir rendue forte en lutte", dit-elle. « Mais l'emploi du temps quotidien de l'université de Nihon me permet de grandir en tant que personne. Cela m'a permis d'élargir ma vision du monde.

"La lutte est une activité que l'on ne peut pratiquer que lorsqu'on est jeune, et le jour viendra où l'on arrêtera. La vie après la retraite sera plus longue. C'est pourquoi je me dis qu'il faut que je commence petit à petit à regarder vers l'avenir."

Pour l'instant, la question de savoir quand - ou si - elle reviendra à la compétition reste sans réponse.

« Je ne sais pas quand je participerai à un tournoi », a déclaré Tsunemura. « Après les Jeux olympiques, j'en étais venue à mépriser la lutte, mais je l'aime vraiment. Je n'ai pas l'intention d'arrêter de sitôt. Je vais laisser ma blessure guérir et reprendre l'entraînement, et si je veux reprendre la compétition, je le ferai. Je ne sais pas si je referai un match, mais j'aime toujours la lutte ».

Kinjo, bien sûr, a son carnet de bal rempli pour octobre, lorsqu'elle tentera de remporter son premier titre mondial depuis ses trois victoires consécutives de 2017 à 2019. (Elle a également remporté une médaille d'argent en 2015).

Sa participation aux Championnats d'Asie en avril a marqué son premier match international depuis les Jeux olympiques de Tokyo et, comme le veut le destin, elle a été associée à la Chinoise Zhang dès le début de la compétition. L'étroitesse de la défaite l'a rassurée sur le fait qu'elle pouvait encore être compétitive.

« Au premier tour, j'ai rencontré le champion du monde de l'année dernière », a déclaré Kinjo. « Même si j'ai perdu, c'était mon premier tournoi international en trois ans, depuis les Jeux olympiques, et c'est peut-être impoli de le dire, mais je pense que cela s'est mieux passé que prévu. Cela m'a fait penser que je pouvais encore y arriver. »

Rétrospectivement, cette défaite a peut-être été une bénédiction déguisée, ce que confirme sa mère Hatsue, membre de l'équipe du Japon aux Championnats du monde de 1989.

« Honnêtement, si j'avais remporté le titre asiatique, cela aurait été une bonne façon de partir. Mais j'ai perdu. J'en ai parlé avec ma mère et elle m'a dit : « Tu vas continuer, n'est-ce pas ? C'est aussi ce que j'ai ressenti.

Le président de la Fédération japonaise de lutte, Hideaki TOMIYAMA, médaillé d'or aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, suppose que si la maternité est un fardeau supplémentaire pour Kinjo, c'est indirectement ce qui la maintient dans le sport.

« Il est probable qu'elle veuille que son enfant puisse voir sa mère pendant sa carrière », a déclaré Tomiyama. « Les Jeux olympiques ont eu lieu avant sa naissance. Elle veut probablement donner à son enfant quelque chose dont il se souviendra. Elle pourra le voir de ses propres yeux et se souvenir que « maman était forte ». Je pense que c'est ce qui la pousse à continuer. »

Du point de vue de la fédération, le fait qu'un ancien champion olympique reste actif est toujours une chose positive.

« Bien sûr, le fait qu'elle fasse partie de l'équipe nationale attire l'attention des médias sur la lutte », a déclaré Tomiyama. « La lutte ne fait généralement pas la une des journaux. Devenir un sujet de conversation est important. Nous sommes très heureux de la voir continuer à se battre, et cela contribuera à la diffusion de la lutte ».

jpn4Moe KIYOOKA, à droite, tente de se défaire de la championne du monde Haruna MURAYAMA lors de l'épreuve éliminatoire des 55 kg.. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Kiyooka inspiré par son frère à Paris

Comme Kinjo, Kiyooka est entrée dans le tournoi en tant que championne de la Coupe de l'Empereur, avant de perdre son match d'ouverture - également contre un lycéen - et de voir son sort décidé lors d'un match de barrage. L'une des grandes différences est le niveau de son adversaire.

Après une défaite 11-9 contre Sowaka UCHIDA, 17 ans, Kiyooka a battu la championne du monde en titre Haruna MURAYAMA (née OKUNO) 3-2 lors de l'épreuve éliminatoire, grâce à un takedown dans la deuxième période.

La victoire de Kiyooka sur Murayama était une répétition de la finale de la Coupe de l'Empereur en décembre et lui a permis de rejoindre Ishii, sa coéquipière d'Ikuei, dans l'avion pour Tirana.

En Albanie, Kiyooka aura l'occasion de rejoindre le petit groupe de lutteuses qui ont remporté des titres mondiaux dans les quatre catégories d'âge. Elle a remporté l'or chez les U17 en 2019, puis s'est emparée des titres chez les U20 et les U23 en 2022.

Kiyooka, vainqueur de l'Open de Zagreb en 2023, a fait ses débuts chez les seniors aux Championnats d'Asie, où sa médaille d'or a été remportée une semaine avant que son frère Kotaro ne remporte la qualification olympique asiatique en style libre 65 kg au même endroit à Bishkek.

« Récemment, les exploits de mon frère ont été une source d'inspiration pour moi », a déclaré Kiyooka. « Je crois que si je continue à me battre jusqu'au bout, je sais que je peux gagner.

Ishii sortait d'une défaite déchirante à la dernière seconde en janvier contre Nonoka OZAKI pour la place des 68 kg à Paris, qu'elle avait elle-même gagnée pour le Japon en se classant cinquième aux Championnats du monde de 2023.

Ishii a remporté la médaille d'or de la Meiji Cup en 72 kg grâce à une victoire 10-0 en finale sur l'ancienne championne du monde Masako FURUICHI. Cette victoire lui a permis de se qualifier pour Tirana, car il n'y a pas eu d'éliminatoires, la championne de la Coupe de l'Empereur, Ayano MORO, ne s'étant pas inscrite.

jon4Le lycéenTaizo YOSHIDA, en haut, tente de retourner Yuji OKAJIMA lors de la finale des 82 kg en gréco de la Meiji Cup. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Le plus remarquable chez les hommes a été la victoire en gréco 82 kg de Taizo YOSHIDA, 18 ans, qui a suivi son parcours historique de médaillé d'or aux Championnats d'Asie en devenant seulement le troisième champion masculin de lycée dans l'histoire de la Coupe Meiji.

Un an après avoir remporté l'or mondial des moins de 17 ans, Yoshida a battu le triple ancien champion Yuji OKAJIMA 8-0 en finale, puis a gagné sa place aux championnats du monde non olympiques lorsque Hayato TAKAOKA - qui avait battu Yoshida en finale de la Coupe de l'Empereur - s'est désisté lors de l'éliminatoire.

Yoshida aura 18 ans et 10 mois lorsque les championnats du monde non olympiques commenceront, ce qui lui permettra d'éclipser le médaillé d'or olympique de Tokyo Takuto OTOGURO en tant que plus jeune champion du monde masculin de l'histoire du Japon. Otoguro avait 19 ans et 10 mois lorsqu'il a remporté l'or en lutte libre en 65 kg en 2018.

« Aux Championnats du monde, je donnerai tout ce que j'ai et je viserai une médaille », a déclaré Yoshida, qui se présentera également aux Championnats du monde U20 en septembre. « Je serai en dernière année d'université au moment des Jeux olympiques de Los Angeles. J'ai l'impression que le combat ne fait que commencer ».

Trois médaillés asiatiques en style libre ont également été retenus : Masanosuke ONO, médaillé de bronze en 65 kg, a obtenu une place en 61 kg ; Yoshinosuke AOYAGI ira en 70 kg, où il a été médaillé d'argent à Bishkek ; et le champion des 74 kg, Kota TAKAHASHI, tentera de décrocher l'or en 79 kg.

Takahashi se rendra à Tirana plus tôt que prévu, puisqu'il participera également aux championnats du monde U23 des 74 kg qui se tiendront dans cette ville la semaine précédente.