Séries de classement

Classement mondial de lutte féminine : neuf championnes du monde toujours en tête

By Eric Olanowski

CORSIER-SUR-VEVEY, Suisse (le 6 mai) -- United World Wrestling a publié les derniers classements mondiaux de lutte féminine après la conclusion des cinq championnats continentaux. Neuf médaillées d'or des mondiaux de Budapest 2018 maintiennent leur position au sommet du classement. L'Asie a quatre lutteuses classées No.1, l'Europe et les Amériques trois chacune.

Trois des quatre lutteuses asiatiques classées No.1 sont japonaises : Yui SUSAKI (JPN) (50kg), Mayu MUKAIDA (JPN) (55kg) et Risako KAWAI (JPN) (59kg). La quatrième est la Chinoise RONG Ningning (CHN) en 57kg. 

Les trois lutteuses européennes au sommet du classement sont Taybe YUSEIN (BUL) (62kg), Petra Maarit OLLI (FIN) (65kg) et Alla CHERKASOVA (UKR) (68kg).

Sarah HILDEBRANDT (USA) (86 points), Justina DI STASIO (CAN) (72kg) et Adeline GRAY (USA) (76kg) complètent le classement des meilleures lutteuses du moment. 

La seule lutteuse classée première mais non championne du monde en titre est l'Américaine Sarah Hildebrandt, avec 86 points. Elle a débuté la saison avec 40 points au compteur suite à sa médaille d'argent des mondiaux de Budapest, a ajouté 20 points grâce à son titre panaméricain, 14 pour celui du Yariguin, et 12 pour une troisième place au Dan Kolov.

La première place de Susaki en 50kg sur la sellette 
La double championne du monde en titre japonaise Yui Susaki est au sommet du classement des 50kg avec 60 points - mais sa place en tête de série du championnat du monde de Nur Sultan est sur la sellette. Susaki a dû se retirer du championnat du Japon en décembre dernier après avoir disloqué son coude lors du camp d'entraînement de l'équipe nationale en novembre. Elle n'a, en conséquence, pas participé au championnat d'Asie.

Sa remplaçante désignée fut Yuki IRIE. Irie a remporté le championnat d'Asie de Xi’an en Chine, soit 20 points de série qui lui donnent la douzième place au classement mondial. 

Pour que Susaki reprenne sa place avant le championnat du monde de Nur Sultan et défende son titre, il lui faudra remporter la Coupe Meiji ce printemps puis vaincre la vainqueure de la Coupe de l'Empereur en éliminatoire.

Imaginons qu'Irie, ou toute autre lutteuse japonaise, empêche Susaki d'être sélectionnée en équipe des mondiaux, l'Ukrainienne et classée deuxième Oksana LIVACH (45 points) passera en tête de série No.1 pour le championnat du monde. Livach, médaillée mondiale de bronze en 2018, a à son actif un titre européen (victoire 6-4 sur la Bulgare Miglena SELISHKA) et a ajouté 20 points de série à ses 25 précédents.

Si la Chinoise et médaillée olympique de bronze SUN Yanan (43 points) a concédé la défaite face à Irie en finale du championnat d'Asie,  elle a tout de même collecté 18 points, suffisamment pour être classée troisième. L'Azerbaïdjanaise huit fois championne du monde et médaillée olympique Mariya STADNIK (40 points) est quatrième des 50kg avec 40 points. 

De Biélorussie, Kseniya STANKEVICH (34 points) bénéficiera d'un échec de Susaki. Cinquième actuellement, elle passerait quatrième tête de série à Nur Sultan. 

Demi-finales potentielles, 50kg 
Demi-Finale – No. 1 Yui SUSAKI (JPN) vs. No. 4 Mariya STADNIK (AZE)
Demi-Finale – No. 2 Oksana LIVACH (UKR) vs. No. 3 Yanan SUN (CHN) 

Hildebrandt seule No.1 non championne du monde
L'Américaine Sarah Hildebrandt (86 points) tient un avantage de 26 point sur la championne du monde en titre Haruna OKUNO (60 points) et occupe la première place de la catégorie des 53kg. 

Hildebrandt, dont la médaille d'argent des mondiaux de Budapest vaut 40 points, est montée sur le podium des deux premiers événements de série de classement, récoltant 20 points pour son titre aux Panaméricains, 14 pour celui du Yariguin et 12 points pour sa troisième place au Dan Kolov.

La championne du monde Haruna Okuno est classée seconde de la catégorie. Okuno a perdu sa place, au moins pour les continentaux, face à la championne du monde en titre des 55kg Mayu MUKAIDA. 

Médaillées de bronze à Budapest, PANG Qianyu (CHN) (55 points) et Diana WEICKER (CAN) (41 points) sont trois et quatrième du classement de ce mois. Si Mukaida tient la place du Japon des 53kg et sort Okuno, Pang et Weicker monteront chacune d'un cran et l'Équatorienne Luisa VALVERDE MELENDRES (36 points) passera quatrième tête de série. 

Demi-finales potentielles, 53kg
Demi-Finale – No. 1  Sarah Ann HILDEBRANDT vs. No. 4 Diana WEICKER (CAN) 
Demi-Finale – No. 2 Haruna OKUNO (JPN) No. 3 PANG Qianyu (CHN) 

Sidakova passe en première place si Mukaida change définitivement de catégorie
Bien qu'elle soit classée No.1 des 55kg, la championne du monde en titre Mayu Mukaida a rejoint les 53kg et laissera sa place à la dauphine biélorusse des mondiaux Zalina SIDAKOVA (60 points). 

Marina SEDNEVA (KAZ) et Myong Suk JONG (PRK) sont les deux autres lutteuses dans le top 4 des 55kg. Sedneva, troisième avec 28 points, a fini troisième du championnat d'Asie et était en finale du Dan Kolov.

Jong, classée quatrième avec 25 points et médaillée de bronze des mondiaux, a également changé de catégorie depuis les mondiaux. Jong était montée en 57kg au championnat d'Asie, battant la quadruple championne olympique Kaori ICHO (JPN) avant de faillir en finale.

Avec le départ de Mukaida, Jong et deux autres lutteuses de la catégorie - la  médaillée européenne de bronze Bediha GUN (TUR) (22 points) et la Chinoise XIE Mengyu (20 points), classées six et neuvième respectivement, seront dans le top 4 de Nur Sultan.

Demi-finales potentielles, 55kg 
Demi-Finale – No. 1 Mayu MUKAIDA (JPN) vs. No. 4 Myong Suk JONG (PRK) 
Demi-Finale – No. 2 Zalina SIDAKOVA (BLR)  vs. No. 3 Marina SEDNEVA (KAZ) 

Rong l'une des deux lutteuses avec presque 100 points de série
La championne du monde chinoise 2018 Rong Ningning mène ce qui est sans doute la catégorie la plus disputée du monde, celle des 57kg. Avec 96 points chacune, Rong et la championne du monde des 62kg Taybe Yusein sont les athlètes ayant le plus de points de série de classement tous styles confondus.  

La championne d'Europe et médaillée mondiale d'argent bulgare Bilyana DUDOVA est classée deuxième des 57kg avec 62 points. Dudova, championne d'Europe dans la catégorie des 59kg, est la seule lutteuse capable de disputer la première place à Rong. Elle aura besoin, pour cela, de remporter le Sassari et le Yasar Dogu, si Rong fait l'impasse sur les deux compétitions. 

La norvégienne Grace BULLEN, championne du monde des U23 et 5me des mondiaux de Budapest, est classée troisième avec 58 points. Bullen, décevante en 7me place du championnat d'Europe, a pris la deuxième place du Dan Kolov et du Yariguin. Ces deux podiums lors des premiers événements de série de classement de l'année lui rapportent 26 points combinés.

Odunayo ADEKUOROYE (NRG) (46 points), quintuple championne d'Afrique et médaillée de bronze du Dan Kolov, occupe la quatrième place du classement. 

Demi-finales potentielles, 57kg 
Demi-Finale – No. 1 RONG Ningning (CHN) vs. No. 4 Odunayo ADEKUOROYE (NGR) 
Demi-Finale – No. 2 Bilyana DUDOVA (BUL) vs. No. 3 Grace BULLEN (NOR) 

Kawai descend en 57kg, Yesilirmak passe en tête des 59kg
La championne du monde en titre et classée No.1 de la catégorie des 59kg Risako Kawai est passée en 57kg avec l'espoir de défendre son titre olympique de Rio mais a, dans le processus, laissé sa place à la quadruple championne olympique Kaori Icho. Il n'est pas sûr que Kawai remonte en 59kg pour les mondiaux 2019 ; en ce cas elle se retrouvera tête de série No.1 grâce à ses 60 points de série.

Si Kawai reste en 57kg, la Turque Elif YESILIRMAK (56 points) rejoindra le haut du tableau et la compatriote de Kawai Yuzuka INAGAKI rejoindra également le top 4. 

Yesilirmak, 50 points au compteur et dauphine des mondiaux l'année passée en 59kg, vient de sortir troisième du championnat d'Europe derrière la Russe Svetlana LIPATOVA (RUS), classée troisième mondiale à tout juste six points de la lutteuse turque.

L'Indienne Sarita SARITA (30 points) est classée 5me des 59kg et passera tête de série No.4 pour le championnat du monde. En effet, deux Japonaises sont actuellement classées dans le top 4 alors que la participation au championnat du monde est limitée à un seul athlète par pays. Kawai, No.1, ou Inagaki, No.4, devra faire l'impasse et Sarita se retrouvera tête de série No.4. 

Demi-finales potentielles, 59kg 
Demi-Finale – No. 1 Risako KAWAI (JPN) vs. No. 5 Sarita SARITA (IND) 
Demi-Finale – No. 2 Elif YESILIRMAK (TUR) vs. No. 3 Svetlana LIPATOVA (RUS) 

Yusein championne d'europe pour la deuxième fois d'affilée et tête de série No.1 en 62kg
La championne du monde en titre bulgare des 62kg Taybe Yusein, qui détient 96 points de série, s'est assuré la tête de série No.1 des mondiaux grâce à une avance de 38 points sur sa concurrente la plus proche Yukako KAWAI (JPN) (58 points). Comme mentionné plus haut, Yusein et Rong Ningning, à égalité avec 96 points chacune, sont les athlètes avec le plus de points récoltés toutes catégories confondues.

Mallory VELTE (USA) et Yuliia TKACH OSTAPCHUK (UKR), sorties toutes deux troisièmes des mondiaux de Budapest, ont chacune 43 points, mais l'absence de Tkach Ostapchuk au championnat d'Europe et la participation de Velte au championnat panaméricain donne à l'Américaine la 3me place (Plus grand nombre de participation à des événements de série de classement*)

Demi-finales potentielles, 62kg 
Demi-Finale – No. 1 Taybe YUSEIN (BUL) vs. No. 4 Yuliia TKACH OSTAPCHUK (UKR)
Demi-Finale – No. 2 Yukako KAWAI (JPN) vs. No. 3 Mallory VELTE (USA) 

Olli sécurise sa première place en 65kg 
La première championne du monde de l'histoire de la Finlande, Petra Olli (88 points), a plus de deux fois le nombre de points de Mariia KUZNETSOVA (RUS ) (41 points), classée deuxième, et s'est assuré la tête de série No.1 des mondiaux. 

Danielle LAPPAGE (CAN) et Forrest Ann MOLINARI (USA) ont chacune 40 points de série, mais la Canadienne est classée troisième grâce à sa deuxième place aux derniers mondiaux (Classement des derniers championnats du monde senior ou des JO).

Demi-finales potentielles, 65kg 
Demi-Finale – No. 1 Petra Maarit OLLI (FIN) vs. No. 4 Forrest MOLINARI (USA) 
Demi-Finale – No. 2 Mariia KUZNETSOVA (RUS) vs. No. 4 Danielle LAPPAGE (CAN) 

Cherkasova poursuivie par Mensah en 68kg
Bien qu'elle ait au moins scellé la place de deuxième tête de série pour les mondiaux, la classée No.1 Alla Cherkasova n'est toujours pas sûre de pouvoir accéder à la première tête de série de la compétition. Tamyra MENSAH (USA), avec ses 59 points de série, peut encore rattrapper l'Ukrainienne championne du monde si elle remporte les deux prochains et derniers événements de série de classement et que Cherkasova fait l'impasse sur les deux compétitions. Cela donnerait 95 points à l'Américaine, trois de plus que l'Ukrainienne.

La Mongole SORONZONBOLD Battsetseg (44 points) et la Chinoise Feng ZHOU (41 points) sont trois et quatrième de la catégorie de poids des 68kg. 

Demi-finales potentielles, 68kg 
Demi-Finale – No. 1 Alla CHERKASOVA (UKR) vs. No. 4 ZHOU Feng (CHN)
Demi-Finale – No. 2 Tamyra MENSAH (USA) vs. No. 3 SORONZONBOLD Battsetseg 

Di Stasio fait son retour après une opération à la cheville
Canadienne, la championne du monde Justina Di Stasio n'a pas concouru depuis sa médaille d'or de Budapest, mais reste la lutteuse la mieux classée du monde en 69kg. Di Stasio est supposée faire son retour sur les tapis les semaines qui viennent - après avoir subi une opération à la cheville pour un os ébréché. Si elle reste dans la catégorie (non-olympique) des 72kg, elle sera tête de série No.1 au championnat du monde. 

La médaillée mondiale de bronze Buse TOSUN (TUR) (49 points) est bien passée devant la Mongole OCHIRBAT Nasanburmaa (48 points) pour la deuxième place mais n'a qu'un seul point d'avance sur la médaillée d'argent des mondiaux de Budapest.

Quatrième des 72kg, la championne d'Afrique égyptienne Samar HAMZA, avec 43 points au compteur.

Demi-finales potentielles,72kg 
Demi-Finale – No. 1 Justina DI STASIO (CAN) vs. No. 4 Samar HAMZA (EGY) 
Demi-Finale – No. 2 Buse TOSUN (TUR) vs. No. 3 OCHIRBAT Nasanburmaa (MGL) 

Gray mène Adar de deux points 
L'Américaine Adeline Gray (78 points) se maintient au sommet d'une catégorie inondée de talents, celle des 76kg. Gray a deux points d'avance sur la lutteuse qu'elle a vaincue pour obtenir son quatrième titre mondial à Budapest, Yasemin ADAR (TUR) (76 points). 

Gray et Adar ont toutes les deux remporté leur championnat continental. 

Gray a gagné le championnat panaméricain de Buenos Aires en Argentine par tombé sur la No.15 Genesis REASCO VALDEZ (ECU). Son titre continental lui garantit au moins la tête de série No.4 des 76kg pour les mondiaux.

Adar, championne du monde en 2017, décroche le titre européen face à la No.14 Martina KUENZ (AUT) par 6-2. C'est le quatrième titre européen consécutif d'Adar.

Classée troisième, Hiroe MINAGAWA SUZUKI (JPN) avait 25 points grâce à sa médaille mondiale de bronze. Elle a pu y ajouter 16 points d'une seconde place au championnat d'Asie et 16 autres de la médaille d'or du Yariguin, pour un total de 57 points.

Médaillée européenne de bronze, Aline FOCKEN (GER) est classée quatrième avec 56 points.

Demi-finales potentielles, 76kg 
Demi-Finale – No. 1 Adeline Maria GRAY (USA) No. 4 Aline FOCKEN (GER) 
Demi-Finale – No. 2 Yasemin ADAR (TUR) vs. No. 3 Hiroe MINAGAWA SUZUKI (JPN) 

#JapanWrestling

Kinjo décroche un quatrième titre mondial, mais il ne fera pas partie de la série des sœurs

By Ken Marantz

TOKYO, Japon (26 mai) -- Ce n'est peut-être pas Paris, mais mais vu ce qu'il a fallu à Risako KINJO pour y arriver, Tirana, la capitale albanaise, fera très bien l'affaire.

Déjà privée d'une chance de remporter une troisième médaille d'or olympique, Kinjo a créé sa propre chance de consolation en obtenant une chance de remporter le quatrième titre mondial de sa carrière en se qualifiant pour l'équipe du Japon aux championnats du monde des catégories de poids non olympiques de cet automne.

Le seul inconvénient pour Kinjo est que sa jeune sœur Yukako TSUNEMURA ne l'accompagnera pas en tant que compétitrice, ce qui signifie qu'il n'y aura pas de répétition de leur double fratrie aux Jeux olympiques de Tokyo de 2021, où elles avaient remporté des médailles d'or ensemble sous leur nom de jeune fille KAWAI.

Kinjo a eu besoin d'une victoire spectaculaire à la dernière seconde dans un match de barrage contre Sakura ONISHI, 18 ans, pour s'assurer un billet pour les championnats du monde non olympiques qui se tiendront du 28 au 31 octobre à Tirana en catégorie 59 kg.

jpnRisako KINJO célèbre sa victoire dans l'épreuve éliminatoire des 59 kg sur l'adolescente Sakura ONISHI. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Cette victoire est venue venger une défaite plus tôt dans la journée contre la championne du monde U17 de 2023, Onishi, lors de la Meiji Cup All-Japan Championships - la deuxième des deux épreuves qualificatives nationales pour Tirana, qui s'est tenue du 23 au 26 mai à Tokyo - et a permis d'organiser le match de barrage.

"Mon désir d'aller aux championnats du monde était si fort", a déclaré Kinjo. « Si je ne le faisais pas, je le regretterais l'année suivante. C'était une situation désespérée."

Tsunemura, dont le mariage le jour du Nouvel An a commencé de manière inquiétante lorsqu'un tremblement de terre dévastateur a frappé sa préfecture quelques heures plus tard, a vu sa tentative en 65 kg se terminer par une défaite en quart de finale contre Miwa MORIKAWA, qui a ensuite remporté le titre et un match de barrage pour avoir la chance de regagner l'or mondial qu'elle a gagné en 2022.

Le Japon sera également bien représenté dans les deux autres catégories de poids féminines, avec la nouvelle championne d'Asie Moe KIYOOKA (55 kg) et la médaillée d'argent des Championnats du monde 2022 (68 kg) Ami ISHII (72 kg), toutes deux coéquipières à l'Université d'Ikuei, qui se sont qualifiées pour les éliminatoires.

Les anciennes sœurs Kawai ont connu des moments difficiles depuis leur double triomphe à Tokyo, où Risako a remporté l'or en 57 kg et Yukako a triomphé en 62 kg.

Après les Jeux olympiques, elles ont toutes deux pris du recul, Risako se mariant et donnant naissance à une fille en mai 2022. Au moment où elles reviennent sur le tapis, de formidables nouvelles venues sont apparues dans la course aux Jeux olympiques de Paris.

Tous deux sont tombés lors du processus de qualification - Kinjo contre la championne du monde des 57 kg, Tsugumi SAKURAI, et Tsunemura contre la médaillée de bronze des 62 kg, Sakura MOTOKI (également des lutteurs d'Ikuei). Tsunemura a également fait une tentative de longue haleine chez les 68 kg, mais n'a pas réussi non plus.

"Après les Jeux olympiques de Tokyo, je n'ai pas pu gagner pendant un certain temps", a déclaré Kinjo. « Cela m'a fait prendre conscience de l'importance de gagner aux Jeux olympiques."

Après son accouchement, Kinjo est revenue sur le tapis à la fin de 2022 en 59 kg pour préparer sa participation à Paris en 57 kg. Elle a remporté le titre lors des Championnats du Japon de la Coupe de l'Empereur cette année-là, mais sa candidature pour Paris s'est arrêtée lors de la Coupe Meiji 2023. Elle a également perdu un match de barrage en 59 kg pour les Championnats du monde de 2023.

En décembre de l'année dernière, Kinjo a conservé son titre en 59 kg à la Coupe de l'Empereur, ce qui lui a permis de se qualifier pour les Championnats d'Asie en avril dernier à Bishkek. Elle a remporté la médaille de bronze après avoir été battue 1-1 par la championne du monde Qi ZHANG (CHN) dans un quart de finale limité aux points d'activité.

En tant que championne de la Coupe de l'Empereur, Kinjo aurait automatiquement obtenu une place dans l'équipe pour les championnats du monde non olympiques avec une victoire à la Coupe Meiji. Mais Kinjo a été battue 8-4 en demi-finale par Onishi, au cours de laquelle elle a abandonné une clé de corps avant de 4 points. Lorsque Onishi remporta le titre, cela donna lieu à un nouveau match en éliminatoires.

Kinjo s'est enhardie en se rappelant le processus de qualification exténuant qu'elle a traversé pour se rendre aux Jeux olympiques de Tokyo, lorsqu'elle a dû endurer des combats classiques avec la quadruple championne olympique Kaori ICHO pour gagner sa place.

"Avant les éliminatoires, je me disais que les qualifications pour les Jeux olympiques de Tokyo étaient cent fois plus difficiles. Pour avoir vécu cela, rien ne semble difficile."

jpn2Risako KINJO repousse une tentative de takedown de Sakura ONISHI dans l'épreuve des 59 kg. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Onishi, actuellement en première année à la Nippon Sports Science University, où Icho est l'un de ses entraîneurs, a fait tout ce qu'elle pouvait, prenant une avance de 5-0 dans la première période avec deux takedowns, le second grâce à un beau ankle pick, et un point de pénalité pour une prise de genou illégale.

Onishi a ajouté un stepout pour commencer la deuxième période avant que Kinjo ne se fasse enfin remarquer, en passant par derrière pour un takedown et en ajoutant une exposition de 2 points pour réduire l'avance à 6-4. A partir de là, l'expérience a fait son œuvre pour la jeune femme de 29 ans qui a remporté deux médailles d'or consécutives aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et de Tokyo en 2021.

"À une minute de la fin, j'ai pensé que même si j'étais l'agresseur, ce serait à mon désavantage face à un adversaire qui est étudiant et très vif", a déclaré Kinjo. « Quand il restait 30 secondes, 20 secondes, je mettais tout en jeu pour aller aux championnats du monde."

À moins de 15 secondes de la fin, Kinjo a réussi à soulever la jambe et à exposer le dos d'Onishi à 8 secondes de la fin, ce qui lui a permis de prendre l'avantage 6-6 sur les critères. Mais Onishi est revenue sur ses pieds et, avec une charge puissante, a tenté un double-leg takedown qui a forcé Kinjo à sortir juste au moment où le temps a expiré. L'arbitre lui a donné 1 pour un stepout, mais après une attente angoissante pour la révision du challenge, il a été annulé car le pied de Kinjo n'était qu'à quelques centimètres du bord lorsque le chronomètre a atteint tous les zéros.

"Je n'avais pas de stratégie", a déclaré Kinjo. « Ayant lutté pendant plus de 20 ans, à mon âge, plus que le mouvement à utiliser ou la façon d'attaquer, le plus important est d'être prêt mentalement."

jpn3Miwa MORIKAWA, à droite, maintient la pression sur Yukako TSUNEMURA dans l'épreuve éliminatoire des 65 kg. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Deux jours plus tôt, sa sœur avait réussi un miracle similaire pour commencer sa course en 65 kg, mais n'avait pas réussi à faire durer la magie.

Tsunemura s'est vengée d'une défaite à la Coupe de l'Empereur contre Miyu YOSHIKAWA quand, comme Kinjo, elle a marqué une exposition sur un single leg dans les dernières secondes pour une victoire 5-4, après avoir abandonné un takedown décisif à 45 secondes de la fin.

Mais Tsumemura a déclaré avoir entendu son genou bouger pendant le match, et la douleur qui s'en est suivie l'a gênée dans sa défaite 5-1 en quart de finale contre Morikawa, qui a marqué trois stepouts dans la première période et a arrêté une tentative tardive front headlock roll pour une exposition de 2 points. Morikawa a ensuite remporté le titre, puis a battu l'Emperor's Cup et le champion d'Asie Mahiro YOSHITAKE 8-0 lors de l'éliminatoire mondial.

"Bien sûr, je voulais participer aux championnats du monde, mais ce tournoi visait surtout à effacer les souvenirs décevants de l'année dernière", a déclaré Tsunemura.

Une nouvelle année de célébrations et de calamités

Comme toutes les familles du Japon, le clan Kawai s'est réuni pour les fêtes de fin d'année dans la maison familiale de Kanazawa, dans la préfecture d'Ishikawa, sur la côte nord enneigée du Japon.

Le 1er janvier, Yukako et le combattant d'arts martiaux mixtes Toshinori TSUNEMURA se sont rendus au bureau municipal de la ville voisine de Tsubata et ont enregistré leur mariage.

Quatre heures plus tard, le sol s'est mis à trembler violemment.

Le tremblement de terre de magnitude 7 sur l'échelle d'intensité japonaise a fait plus de 200 morts et a causé des dégâts considérables aux habitations, aux bâtiments et aux infrastructures, aggravés par un tsunami et des incendies. Aujourd'hui encore, des milliers de personnes sont hébergées dans des abris temporaires.

"Je ne vais pas être désinvolte au point de dire aux gens : 'Je me bats avec acharnement, alors continuez à vous battre'", a déclaré M. Kinjo. « Les difficultés qu'ils rencontrent sont totalement différentes. De nombreuses maisons ont été détruites et les habitants ne peuvent plus y retourner. Quelqu'un près de chez nous venait de terminer la construction de sa maison et celle-ci a été endommagée.

"Mais si [ma victoire] peut leur donner de bonnes nouvelles et leur réchauffer le cœur, ne serait-ce qu'un peu, ce sera une bonne chose.."

Tsunemura espérait également stimuler l'esprit de sa ville natale.

"Le grand tremblement de terre a eu lieu en janvier, mais de nombreuses personnes ont souffert bien plus que moi", a-t-elle déclaré. Même si je perds, je pense qu'il y a des gens qui sont encouragés par le fait que j'ai donné le meilleur de moi-même."

Les deux sœurs, qui ont toutes deux étudié à l'université Shigakkan, alors très puissante, dans le centre du Japon, résident actuellement à Tokyo. Elles s'entraînent à l'université de Nihon, où elles suivent des cours d'études supérieures en ligne.

Tsunemura a déclaré que dans ses études de psychologie du sport, elle utilise ses propres notes sur son état d'esprit qu'elle a conservées jusqu'aux Jeux olympiques de Tokyo et pendant ceux-ci. Elle a également déclaré que le programme lui permettait d'avoir une vision plus large de la vie.

"Bien sûr, je dois à Shigakkan de m'avoir rendue forte en lutte", dit-elle. « Mais l'emploi du temps quotidien de l'université de Nihon me permet de grandir en tant que personne. Cela m'a permis d'élargir ma vision du monde.

"La lutte est une activité que l'on ne peut pratiquer que lorsqu'on est jeune, et le jour viendra où l'on arrêtera. La vie après la retraite sera plus longue. C'est pourquoi je me dis qu'il faut que je commence petit à petit à regarder vers l'avenir."

Pour l'instant, la question de savoir quand - ou si - elle reviendra à la compétition reste sans réponse.

« Je ne sais pas quand je participerai à un tournoi », a déclaré Tsunemura. « Après les Jeux olympiques, j'en étais venue à mépriser la lutte, mais je l'aime vraiment. Je n'ai pas l'intention d'arrêter de sitôt. Je vais laisser ma blessure guérir et reprendre l'entraînement, et si je veux reprendre la compétition, je le ferai. Je ne sais pas si je referai un match, mais j'aime toujours la lutte ».

Kinjo, bien sûr, a son carnet de bal rempli pour octobre, lorsqu'elle tentera de remporter son premier titre mondial depuis ses trois victoires consécutives de 2017 à 2019. (Elle a également remporté une médaille d'argent en 2015).

Sa participation aux Championnats d'Asie en avril a marqué son premier match international depuis les Jeux olympiques de Tokyo et, comme le veut le destin, elle a été associée à la Chinoise Zhang dès le début de la compétition. L'étroitesse de la défaite l'a rassurée sur le fait qu'elle pouvait encore être compétitive.

« Au premier tour, j'ai rencontré le champion du monde de l'année dernière », a déclaré Kinjo. « Même si j'ai perdu, c'était mon premier tournoi international en trois ans, depuis les Jeux olympiques, et c'est peut-être impoli de le dire, mais je pense que cela s'est mieux passé que prévu. Cela m'a fait penser que je pouvais encore y arriver. »

Rétrospectivement, cette défaite a peut-être été une bénédiction déguisée, ce que confirme sa mère Hatsue, membre de l'équipe du Japon aux Championnats du monde de 1989.

« Honnêtement, si j'avais remporté le titre asiatique, cela aurait été une bonne façon de partir. Mais j'ai perdu. J'en ai parlé avec ma mère et elle m'a dit : « Tu vas continuer, n'est-ce pas ? C'est aussi ce que j'ai ressenti.

Le président de la Fédération japonaise de lutte, Hideaki TOMIYAMA, médaillé d'or aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, suppose que si la maternité est un fardeau supplémentaire pour Kinjo, c'est indirectement ce qui la maintient dans le sport.

« Il est probable qu'elle veuille que son enfant puisse voir sa mère pendant sa carrière », a déclaré Tomiyama. « Les Jeux olympiques ont eu lieu avant sa naissance. Elle veut probablement donner à son enfant quelque chose dont il se souviendra. Elle pourra le voir de ses propres yeux et se souvenir que « maman était forte ». Je pense que c'est ce qui la pousse à continuer. »

Du point de vue de la fédération, le fait qu'un ancien champion olympique reste actif est toujours une chose positive.

« Bien sûr, le fait qu'elle fasse partie de l'équipe nationale attire l'attention des médias sur la lutte », a déclaré Tomiyama. « La lutte ne fait généralement pas la une des journaux. Devenir un sujet de conversation est important. Nous sommes très heureux de la voir continuer à se battre, et cela contribuera à la diffusion de la lutte ».

jpn4Moe KIYOOKA, à droite, tente de se défaire de la championne du monde Haruna MURAYAMA lors de l'épreuve éliminatoire des 55 kg.. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Kiyooka inspiré par son frère à Paris

Comme Kinjo, Kiyooka est entrée dans le tournoi en tant que championne de la Coupe de l'Empereur, avant de perdre son match d'ouverture - également contre un lycéen - et de voir son sort décidé lors d'un match de barrage. L'une des grandes différences est le niveau de son adversaire.

Après une défaite 11-9 contre Sowaka UCHIDA, 17 ans, Kiyooka a battu la championne du monde en titre Haruna MURAYAMA (née OKUNO) 3-2 lors de l'épreuve éliminatoire, grâce à un takedown dans la deuxième période.

La victoire de Kiyooka sur Murayama était une répétition de la finale de la Coupe de l'Empereur en décembre et lui a permis de rejoindre Ishii, sa coéquipière d'Ikuei, dans l'avion pour Tirana.

En Albanie, Kiyooka aura l'occasion de rejoindre le petit groupe de lutteuses qui ont remporté des titres mondiaux dans les quatre catégories d'âge. Elle a remporté l'or chez les U17 en 2019, puis s'est emparée des titres chez les U20 et les U23 en 2022.

Kiyooka, vainqueur de l'Open de Zagreb en 2023, a fait ses débuts chez les seniors aux Championnats d'Asie, où sa médaille d'or a été remportée une semaine avant que son frère Kotaro ne remporte la qualification olympique asiatique en style libre 65 kg au même endroit à Bishkek.

« Récemment, les exploits de mon frère ont été une source d'inspiration pour moi », a déclaré Kiyooka. « Je crois que si je continue à me battre jusqu'au bout, je sais que je peux gagner.

Ishii sortait d'une défaite déchirante à la dernière seconde en janvier contre Nonoka OZAKI pour la place des 68 kg à Paris, qu'elle avait elle-même gagnée pour le Japon en se classant cinquième aux Championnats du monde de 2023.

Ishii a remporté la médaille d'or de la Meiji Cup en 72 kg grâce à une victoire 10-0 en finale sur l'ancienne championne du monde Masako FURUICHI. Cette victoire lui a permis de se qualifier pour Tirana, car il n'y a pas eu d'éliminatoires, la championne de la Coupe de l'Empereur, Ayano MORO, ne s'étant pas inscrite.

jon4Le lycéenTaizo YOSHIDA, en haut, tente de retourner Yuji OKAJIMA lors de la finale des 82 kg en gréco de la Meiji Cup. (Takeo Yabuki / Japan Wrestling Federation)

Le plus remarquable chez les hommes a été la victoire en gréco 82 kg de Taizo YOSHIDA, 18 ans, qui a suivi son parcours historique de médaillé d'or aux Championnats d'Asie en devenant seulement le troisième champion masculin de lycée dans l'histoire de la Coupe Meiji.

Un an après avoir remporté l'or mondial des moins de 17 ans, Yoshida a battu le triple ancien champion Yuji OKAJIMA 8-0 en finale, puis a gagné sa place aux championnats du monde non olympiques lorsque Hayato TAKAOKA - qui avait battu Yoshida en finale de la Coupe de l'Empereur - s'est désisté lors de l'éliminatoire.

Yoshida aura 18 ans et 10 mois lorsque les championnats du monde non olympiques commenceront, ce qui lui permettra d'éclipser le médaillé d'or olympique de Tokyo Takuto OTOGURO en tant que plus jeune champion du monde masculin de l'histoire du Japon. Otoguro avait 19 ans et 10 mois lorsqu'il a remporté l'or en lutte libre en 65 kg en 2018.

« Aux Championnats du monde, je donnerai tout ce que j'ai et je viserai une médaille », a déclaré Yoshida, qui se présentera également aux Championnats du monde U20 en septembre. « Je serai en dernière année d'université au moment des Jeux olympiques de Los Angeles. J'ai l'impression que le combat ne fait que commencer ».

Trois médaillés asiatiques en style libre ont également été retenus : Masanosuke ONO, médaillé de bronze en 65 kg, a obtenu une place en 61 kg ; Yoshinosuke AOYAGI ira en 70 kg, où il a été médaillé d'argent à Bishkek ; et le champion des 74 kg, Kota TAKAHASHI, tentera de décrocher l'or en 79 kg.

Takahashi se rendra à Tirana plus tôt que prévu, puisqu'il participera également aux championnats du monde U23 des 74 kg qui se tiendront dans cette ville la semaine précédente.